Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1861 01 avril 1861
Description : 1861/04/01 (A6,N115). 1861/04/01 (A6,N115).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203268w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 105
montrée puisque la communication a été quatre fois
pratiquée sous des dominations différentes entre le lac
Timsah et la mer 'Rouge. On doit donc porter un vif
intérêt à l'accomplissement de cette oeuvre, qui détruira
l'obstacle principal à la jonction des deux mers. Nous
avons sous les yeux des dessins publiés par le Journal
de l'isthme de Suez, et représentant les appareils ingé-
nieux et économiques adoptés. pour la tranchée du
seuil d'El-Guisr. Nous essayerons de donner une des-
cription de ces instruments mécaniques qui sont au
nombre de quatre : 1° la brouette volante ; 2° la brouette
à la corde; 3° le plan incliné ou toile sans fin; 4° la
drague. Donner à la fois plus de rapidité, plus d'unité
au travail, éviter d'accumuler dans 'les ateliers des
masses trop nombreuses d'ouvriers, tel a été le but.
» Les trois premiers appareils sont destinés à enlever
le cube compris entre la surface du sol et le niveau de
l'eau.
» Les dragues enlèveront d'abord le cube compris
entre le niveau de l'eau et le plafond de la rigole, et
opéreront ainsi progressivement jusqu'à ce qu'elles
soient parvenues au plafond définitif du canal.
» La brouette volante a un double objet : 1° transporter
d'elle-même, proprio motu, les terres-dû lieu de la
fouille au lieu du remblai, et revenir, une fois vide,
se placer auprès du travailleur, ainsi donc éviter les
frais de nombreux transports à bras ; 2° transporter les
terres assez loin pour que leur dépôt ne produise pas
de trop grandes élévations.
» Voici en quoi consiste cet ingénieux et simple mé-
canisme :
» Deux câbles en fil de fer traversent l'espace destiné
au canal et au dépôt des déblais, soit environ 200
mètres. Ces câbles sont fixés aux deux extrémités sur
des poteaux. Un grand levier transversal abaisse et
élève alternativement chacun de ces fils, de manière à
changer leur inclinaison. Une brouette, sorte de petit
wagon, peut glisser dessus ces rails mobiles, suivant
leur pente, à l'aide de poulies. Une fois la brouette
chargée, le balancier élève le câble inférieur, qui dé-
crit une inclinaison vers le lieu du remblai ; la brouette
parcourt cette pente. Arrivée au terme de sa course, elle
est, par le même moyen, ramenée à son lieu de départ.
Le trajet s'opère donc du lieu de chargement au lieu de
déchargement, et réciproquement, par le roulement
simultané du wagon vide et du wagon plein le long
des câbles. L'appareil, on le voit, fonctionne d'une
manière continue. Le levier pourrait être facilement
manœuvré par des femmes et même par des enfants.
D'une construction excessivement simple et d'une ins-
tallation très-facile, chacun de ces appareils, avec une
équipe de dix hommes, peut donner par journée de
dix heures, une moyenne de déblai de 80 mètres cubes.
Il est destiné à enlever la première couche de terrain à
une profondeur de 3 mètres et à transporter les déblais
à l'extrême limite de leur emplacement, c'est-à-dire à
une moyenne de 100 à 150 mètres de la berge. A cette
profondeur, son utilité cesse, et il fait place à un autre
instrument.
» La brouette à corde est destinée à enlever une seconde
tranche d'environ 5 mètres cubes d'épaisseur. - Ici le
mécanisme est encore plus simple : il s'agit d'aide-
l'ouvrier à. remonter la pente des talus d'une hauteur
première de 3 mètres, avec sa brouette chargée et qu'il
doit vider sur l'emplacement des déblais. Pour arriver
à ce résultat, un poteau vertical d'environ 2 mètres
de haut et portant une poulie à gorge, est fixé dans le
remblai. Sur cette poulie roule un câble s'accrochant
par .une extrémité à la brouette et tiré à son autre par
deux hommes. Arrivé au pied du talus, l'ouvrier qui
conduit la brouette pleine y adapte le câble; deux de
ses compagnons redescendent à ce moment Je même
talus, s'attèlent à l'autre extrémité et aident ainsi le
premier à gravir la pente. Dans ces conditions, une
brigade de. dix à douze hommes extraira et mettra en
remblai en dix heures de travail environ 10 mètres
cubes de terre.
» Le plan incliné ou toile sans fin a été expérimenté sur
la Seine l'année dernière à quelque distance au-dessus
du pont de Neuilly, lors des grands travaux de rem-
blaiement qu'a nécessités la formation du magnifique
boulevard qui forme de ce côté l'enceinte du bois de
Boulogne. Ce mécanisme est d'un usage général, et
peut s'employer à monter les terres, suivant des incli-
naisons et des hauteurs quelconques.
» La profondeur à laquelle le travail de la brouette
volante et de la brouette à la corde a amené les tra-
vaux, est ici de g mètres : la toile sans fin a donc
maintenant son rôle à remplir.
9 Une toile sans fin, formant une succession de poches
où la terre est contenue, est mise en mouvement par
un manège, sur un plan incliné garni de rails. La terre
amenée en haut tombe dans des wagons qui la trans-
portent à l'endroit du remblai qui l'attend.
» Quant au travail des dragues, il consistera à s'em-
parer de la tranchée, partout où elle atteindra le niveau
de l'eau. Elles seront munies de toiles sans fin avec
plans inclinés. Ajoutons que ces derniers appareils sont
construits de telle sorte que dans le cas où ils vien-
dront prêter leur concours aux dragues, ils seront sus-
ceptibles de recevoir leur mouvement d'une locomobile
de cinq à six chevaux, et pourront élever, au minimum,
de 1,000 à 1,200 mètres par dix heures.
LA FRANCE EN COCHINCHINE.
Encore un argument en faveur de l'utilité du ca-
nal de Suez.
On lit dans le Moniteur de l'armée:
Cochinchine.
« Plusieurs journaux ont parlé des récentes opéra-
tions de nos troupes en Cochinchine ; nous croyons, à
cet égard, devoir donner quelques détails que nous
fournissent nos dernières correspondances particulières.
» Le corps expéditionnaire, placé sous le commande-
ment supérieur du vice-amiral Charner, devait débar-
quer à Saigon, repousser l'armée annamite qui bloquait
la place et s'établir d'une manière solide à Mytho et à
Bien-Hoa, positions stratégiques excellentes, qui do-
montrée puisque la communication a été quatre fois
pratiquée sous des dominations différentes entre le lac
Timsah et la mer 'Rouge. On doit donc porter un vif
intérêt à l'accomplissement de cette oeuvre, qui détruira
l'obstacle principal à la jonction des deux mers. Nous
avons sous les yeux des dessins publiés par le Journal
de l'isthme de Suez, et représentant les appareils ingé-
nieux et économiques adoptés. pour la tranchée du
seuil d'El-Guisr. Nous essayerons de donner une des-
cription de ces instruments mécaniques qui sont au
nombre de quatre : 1° la brouette volante ; 2° la brouette
à la corde; 3° le plan incliné ou toile sans fin; 4° la
drague. Donner à la fois plus de rapidité, plus d'unité
au travail, éviter d'accumuler dans 'les ateliers des
masses trop nombreuses d'ouvriers, tel a été le but.
» Les trois premiers appareils sont destinés à enlever
le cube compris entre la surface du sol et le niveau de
l'eau.
» Les dragues enlèveront d'abord le cube compris
entre le niveau de l'eau et le plafond de la rigole, et
opéreront ainsi progressivement jusqu'à ce qu'elles
soient parvenues au plafond définitif du canal.
» La brouette volante a un double objet : 1° transporter
d'elle-même, proprio motu, les terres-dû lieu de la
fouille au lieu du remblai, et revenir, une fois vide,
se placer auprès du travailleur, ainsi donc éviter les
frais de nombreux transports à bras ; 2° transporter les
terres assez loin pour que leur dépôt ne produise pas
de trop grandes élévations.
» Voici en quoi consiste cet ingénieux et simple mé-
canisme :
» Deux câbles en fil de fer traversent l'espace destiné
au canal et au dépôt des déblais, soit environ 200
mètres. Ces câbles sont fixés aux deux extrémités sur
des poteaux. Un grand levier transversal abaisse et
élève alternativement chacun de ces fils, de manière à
changer leur inclinaison. Une brouette, sorte de petit
wagon, peut glisser dessus ces rails mobiles, suivant
leur pente, à l'aide de poulies. Une fois la brouette
chargée, le balancier élève le câble inférieur, qui dé-
crit une inclinaison vers le lieu du remblai ; la brouette
parcourt cette pente. Arrivée au terme de sa course, elle
est, par le même moyen, ramenée à son lieu de départ.
Le trajet s'opère donc du lieu de chargement au lieu de
déchargement, et réciproquement, par le roulement
simultané du wagon vide et du wagon plein le long
des câbles. L'appareil, on le voit, fonctionne d'une
manière continue. Le levier pourrait être facilement
manœuvré par des femmes et même par des enfants.
D'une construction excessivement simple et d'une ins-
tallation très-facile, chacun de ces appareils, avec une
équipe de dix hommes, peut donner par journée de
dix heures, une moyenne de déblai de 80 mètres cubes.
Il est destiné à enlever la première couche de terrain à
une profondeur de 3 mètres et à transporter les déblais
à l'extrême limite de leur emplacement, c'est-à-dire à
une moyenne de 100 à 150 mètres de la berge. A cette
profondeur, son utilité cesse, et il fait place à un autre
instrument.
» La brouette à corde est destinée à enlever une seconde
tranche d'environ 5 mètres cubes d'épaisseur. - Ici le
mécanisme est encore plus simple : il s'agit d'aide-
l'ouvrier à. remonter la pente des talus d'une hauteur
première de 3 mètres, avec sa brouette chargée et qu'il
doit vider sur l'emplacement des déblais. Pour arriver
à ce résultat, un poteau vertical d'environ 2 mètres
de haut et portant une poulie à gorge, est fixé dans le
remblai. Sur cette poulie roule un câble s'accrochant
par .une extrémité à la brouette et tiré à son autre par
deux hommes. Arrivé au pied du talus, l'ouvrier qui
conduit la brouette pleine y adapte le câble; deux de
ses compagnons redescendent à ce moment Je même
talus, s'attèlent à l'autre extrémité et aident ainsi le
premier à gravir la pente. Dans ces conditions, une
brigade de. dix à douze hommes extraira et mettra en
remblai en dix heures de travail environ 10 mètres
cubes de terre.
» Le plan incliné ou toile sans fin a été expérimenté sur
la Seine l'année dernière à quelque distance au-dessus
du pont de Neuilly, lors des grands travaux de rem-
blaiement qu'a nécessités la formation du magnifique
boulevard qui forme de ce côté l'enceinte du bois de
Boulogne. Ce mécanisme est d'un usage général, et
peut s'employer à monter les terres, suivant des incli-
naisons et des hauteurs quelconques.
» La profondeur à laquelle le travail de la brouette
volante et de la brouette à la corde a amené les tra-
vaux, est ici de g mètres : la toile sans fin a donc
maintenant son rôle à remplir.
9 Une toile sans fin, formant une succession de poches
où la terre est contenue, est mise en mouvement par
un manège, sur un plan incliné garni de rails. La terre
amenée en haut tombe dans des wagons qui la trans-
portent à l'endroit du remblai qui l'attend.
» Quant au travail des dragues, il consistera à s'em-
parer de la tranchée, partout où elle atteindra le niveau
de l'eau. Elles seront munies de toiles sans fin avec
plans inclinés. Ajoutons que ces derniers appareils sont
construits de telle sorte que dans le cas où ils vien-
dront prêter leur concours aux dragues, ils seront sus-
ceptibles de recevoir leur mouvement d'une locomobile
de cinq à six chevaux, et pourront élever, au minimum,
de 1,000 à 1,200 mètres par dix heures.
LA FRANCE EN COCHINCHINE.
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nal de Suez.
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Cochinchine.
« Plusieurs journaux ont parlé des récentes opéra-
tions de nos troupes en Cochinchine ; nous croyons, à
cet égard, devoir donner quelques détails que nous
fournissent nos dernières correspondances particulières.
» Le corps expéditionnaire, placé sous le commande-
ment supérieur du vice-amiral Charner, devait débar-
quer à Saigon, repousser l'armée annamite qui bloquait
la place et s'établir d'une manière solide à Mytho et à
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