Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1861 15 janvier 1861
Description : 1861/01/15 (A6,N110). 1861/01/15 (A6,N110).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203263t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
18 L'ISTHME DE SUEZ,
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Notre correspondance particulière d'Egypte conti-
nue à nous porter de l'isthme les nouvelles les plus
encourageantes.
Nous exprimions dans notre dernier numéro la
confiance qu'à l'heure où nous écrivions les eaux du
Nil auraient été amenées au pied du seuil d'El-Guisr.
Cette prévision est aujourd'hui réalisée. L'eau douce
coule à ciel ouvert du lac Maxamah à Bir-Abou-
Ballah, où elle se déverse dans un vaste bassin ; là,
une machine à vapeur l'élève vers un château d'eau
qui, par une double conduite en poterie, la porte à
un autre bassin supérieur d'où une seconde machine
l'élèvera jusqu'aux sommets du seuil. La tranchée
de Maxamah à Bir-Abou-Ballah a une étendue de
27 kilomètres ; elle débouche du lac, à l'entrée de la
vallée de Gessen non loin des ruines de l'ancienne
Rhamsès, et suit la déclivité de la vallée jusqu'au
bassin de Timsah.
La surabondance de ses eaux sert à arroser les
terres voisines, où d'heureux essais de culture ont
été commencés, et qui fournissent déjà des légumes
aux travailleurs.
Cette tranchée a été creusée par treize cents ou-
vriers fellahs avec une ardeur et un entrain admi-
rables. Leur aptitude aux travaux de cette espèce ne
laisse rien à désirer : « Ils se sont complètement fa-
» miliarisés, dit l'un de nos correspondants, avec la
» pelle et la pioche, qu'ils manient aussi bien que les
» terrassiers européens. » Ils avaient accueilli avec
une grande satisfaction la substitution du travail à
la tâche au travail à la journée, qui permettait à
leurs efforts de gagner de meilleurs salaires ; plusieurs
d'entre eux en effet étaient arrivés à remuer jusqu'à
6 mètres cubes de terre par jour, et le déblai total
se monte à 130,000 mètres cubes. Cette épreuve, opé-
rée, comme on le voit, sur une vaste échelle, a donné
une moyenne de prix de revient qui ne peut pas
laisser de tdoue désormais sur la forte économie
qui sera réalisée, quant aux terrassements, dans
les prix estimatifs des devis originaux.
Aux carrières de Mex, tout est organisé pour
l'expédition facile d'au moins 1,000 à 1,500 tonneaux
de pierre vers l'appontement de Port-Saïd. On sait
que ces cargaisons sont destinées à pousser avec
énergie les enrochements de la jetée ouest de ce
port, et l'on compte qe dans le courant de cette
année cette jetée sera avancée jusqu'aux profondeurs
de 5 ou 6 mètres.
A Port-Saïd même le remblai général se poursuit
et s'avance avec une grande activité. Dans ce but,
on a établi dix voies ferrées qui, du rivage, rayon-
nent dans les rues de la ville et transportent vers
tous les bas-fonds situés derrière le cordon littoral
ou lido, les sables fournis par la mer. « J'ai vu, nous
» écrit notre correspondant, ce système fonctionner
» sous mes yeux, et je ne doute pas qu'il ne produise-
» rapidement à un prix modique ce remblai général
» désiré depuis si longtemps. »
Cette opération, en effet, aura pour résultat de
mettre la ville au-dessus du niveau des hautes eaux
et de la préserver, ainsi que les chantiers, des inon-
dations produites par le lac Menzaleh au moment sur-
toutoùilest grossi des débordements du Nil.
L'accroissement de la population oblige aussi à aug-
menter les maisons dans la ville, tant pour les ou-
vriers européens que pour les indigènes et leurs
familles. L'expérience des chalets et des maisons
de bois a démontré les avantages de ce système de
construction.
Port-Saïd va avoir son réservoir destiné à son ap-
provisionnement d'eau douce. Nous avons antérieure-
ment parlé du marché passé avec un entrepreneur
arabe pour la fourniture quotidienne de cette eau.
On ne laisse point chômer pour cela les appareils
distillatoires qui ont rendu jusqu'ici de si bons ser-
vices ; on est en train au contraire d'en disposer
un troisième près du village arabe pour les besoins
des ouvriers indigènes et pour que la distribution des
eaux soit facile dans le camp.
La continuité et la facilité des communications avec
Damiette ne sont pas des objets moins dignes de sollici-
tude, cette ville, par son rapprochement de l'isthme,
étant devenue le centre principal de l'administration
iies travaux, et contenant un magasin général des
approvisionnements. Deux bateaux à vapeur apparte-
nant à la Compagnie et les barques du pays des-
servent cette communication. On a construit à Da-
miette, sur les bords du Nil, une estacade en char-
pente formant une espèce de quai, et permettant aux
embarcations de charger sans difficulté les marchan-
dises qu'elles ont à transporter à Port-Saïd, où le
chenal creusé par les dragues les fait arriver devant
le magasin central de cette ville. On ressent déjà à
Port-Saïd les heureux effets de ces relations promptes
et régulières.
On travaille sans relâche à la coupure du cordon
littoral qui doit réunir la Méditerranée au lac Men-
zaleh; la drague employée à cette opération donne
les meilleurs résultats, et l'expérience garantit aujour-
d'hui la certitude de l'économie et de la rapidité
d'exécution que fourniront les toiles sans fin aux tra-
vaux de déblais. On sait que ces appareils, sur les-
quels on fondait de grandes espérances, avaient déjà
été éprouvés à Paris avec un plein succès ; ils ont
justifié sur le terrain de l'isthme toute l'attente qu'on
avait fondée sur eux, et voici en quels termes nous
en parle un témoin oculaire qui venait de les voir
fonctionner :
« On peut dire maintenant que la toile sans fin est
» un merveilleux appareil ; les terres sablonneuses que
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Notre correspondance particulière d'Egypte conti-
nue à nous porter de l'isthme les nouvelles les plus
encourageantes.
Nous exprimions dans notre dernier numéro la
confiance qu'à l'heure où nous écrivions les eaux du
Nil auraient été amenées au pied du seuil d'El-Guisr.
Cette prévision est aujourd'hui réalisée. L'eau douce
coule à ciel ouvert du lac Maxamah à Bir-Abou-
Ballah, où elle se déverse dans un vaste bassin ; là,
une machine à vapeur l'élève vers un château d'eau
qui, par une double conduite en poterie, la porte à
un autre bassin supérieur d'où une seconde machine
l'élèvera jusqu'aux sommets du seuil. La tranchée
de Maxamah à Bir-Abou-Ballah a une étendue de
27 kilomètres ; elle débouche du lac, à l'entrée de la
vallée de Gessen non loin des ruines de l'ancienne
Rhamsès, et suit la déclivité de la vallée jusqu'au
bassin de Timsah.
La surabondance de ses eaux sert à arroser les
terres voisines, où d'heureux essais de culture ont
été commencés, et qui fournissent déjà des légumes
aux travailleurs.
Cette tranchée a été creusée par treize cents ou-
vriers fellahs avec une ardeur et un entrain admi-
rables. Leur aptitude aux travaux de cette espèce ne
laisse rien à désirer : « Ils se sont complètement fa-
» miliarisés, dit l'un de nos correspondants, avec la
» pelle et la pioche, qu'ils manient aussi bien que les
» terrassiers européens. » Ils avaient accueilli avec
une grande satisfaction la substitution du travail à
la tâche au travail à la journée, qui permettait à
leurs efforts de gagner de meilleurs salaires ; plusieurs
d'entre eux en effet étaient arrivés à remuer jusqu'à
6 mètres cubes de terre par jour, et le déblai total
se monte à 130,000 mètres cubes. Cette épreuve, opé-
rée, comme on le voit, sur une vaste échelle, a donné
une moyenne de prix de revient qui ne peut pas
laisser de tdoue désormais sur la forte économie
qui sera réalisée, quant aux terrassements, dans
les prix estimatifs des devis originaux.
Aux carrières de Mex, tout est organisé pour
l'expédition facile d'au moins 1,000 à 1,500 tonneaux
de pierre vers l'appontement de Port-Saïd. On sait
que ces cargaisons sont destinées à pousser avec
énergie les enrochements de la jetée ouest de ce
port, et l'on compte qe dans le courant de cette
année cette jetée sera avancée jusqu'aux profondeurs
de 5 ou 6 mètres.
A Port-Saïd même le remblai général se poursuit
et s'avance avec une grande activité. Dans ce but,
on a établi dix voies ferrées qui, du rivage, rayon-
nent dans les rues de la ville et transportent vers
tous les bas-fonds situés derrière le cordon littoral
ou lido, les sables fournis par la mer. « J'ai vu, nous
» écrit notre correspondant, ce système fonctionner
» sous mes yeux, et je ne doute pas qu'il ne produise-
» rapidement à un prix modique ce remblai général
» désiré depuis si longtemps. »
Cette opération, en effet, aura pour résultat de
mettre la ville au-dessus du niveau des hautes eaux
et de la préserver, ainsi que les chantiers, des inon-
dations produites par le lac Menzaleh au moment sur-
toutoùilest grossi des débordements du Nil.
L'accroissement de la population oblige aussi à aug-
menter les maisons dans la ville, tant pour les ou-
vriers européens que pour les indigènes et leurs
familles. L'expérience des chalets et des maisons
de bois a démontré les avantages de ce système de
construction.
Port-Saïd va avoir son réservoir destiné à son ap-
provisionnement d'eau douce. Nous avons antérieure-
ment parlé du marché passé avec un entrepreneur
arabe pour la fourniture quotidienne de cette eau.
On ne laisse point chômer pour cela les appareils
distillatoires qui ont rendu jusqu'ici de si bons ser-
vices ; on est en train au contraire d'en disposer
un troisième près du village arabe pour les besoins
des ouvriers indigènes et pour que la distribution des
eaux soit facile dans le camp.
La continuité et la facilité des communications avec
Damiette ne sont pas des objets moins dignes de sollici-
tude, cette ville, par son rapprochement de l'isthme,
étant devenue le centre principal de l'administration
iies travaux, et contenant un magasin général des
approvisionnements. Deux bateaux à vapeur apparte-
nant à la Compagnie et les barques du pays des-
servent cette communication. On a construit à Da-
miette, sur les bords du Nil, une estacade en char-
pente formant une espèce de quai, et permettant aux
embarcations de charger sans difficulté les marchan-
dises qu'elles ont à transporter à Port-Saïd, où le
chenal creusé par les dragues les fait arriver devant
le magasin central de cette ville. On ressent déjà à
Port-Saïd les heureux effets de ces relations promptes
et régulières.
On travaille sans relâche à la coupure du cordon
littoral qui doit réunir la Méditerranée au lac Men-
zaleh; la drague employée à cette opération donne
les meilleurs résultats, et l'expérience garantit aujour-
d'hui la certitude de l'économie et de la rapidité
d'exécution que fourniront les toiles sans fin aux tra-
vaux de déblais. On sait que ces appareils, sur les-
quels on fondait de grandes espérances, avaient déjà
été éprouvés à Paris avec un plein succès ; ils ont
justifié sur le terrain de l'isthme toute l'attente qu'on
avait fondée sur eux, et voici en quels termes nous
en parle un témoin oculaire qui venait de les voir
fonctionner :
« On peut dire maintenant que la toile sans fin est
» un merveilleux appareil ; les terres sablonneuses que
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