Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1861 15 janvier 1861
Description : 1861/01/15 (A6,N110). 1861/01/15 (A6,N110).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203263t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
32 L'ISTHME DE SUEZ.
et considères. Berceau de leur antique noblesse et de
leur grande prospérité, ils y sont en très-grand nombre
et forment en quelque sorte une caste à part qui ne se
mésallie jamais. Ils s'y divisent en deux grandes clas-
ses : les chérifs et les seïds. Les premiers suivent la car-
rière des armes ou vivent en grands seigneurs, les se-
conds sont adonnés au commerce ou occupent des em-
plois publics. Delà la suprématie des chérifs proprement
dits sur les seïds. Il est d'ailleurs un autre fait qui les
distingue entre eux, c'est que les premiers descendent
du prophète par son petit-fils Hassan, fils d'Ali et de
Fathma, et les seconds par son frère germain Husmn.
Il n'en est pas un qui exerce un métier, un état ma-
nuel. On pourrait croire qu'à l'exemple des chérifs
qu'on voit dans les autres pays musulmans, ceux de
ces contrées-ci portent le turban vert comme signe dis-
tinctif de leur race. Il n'en est rien. Leur costume ne
diffère point de celui des autres Arabes, seulement il
n'y a qu'eux seuls qui puissent porter la djembia ou
poignard en argent d'une forme toute particulière dite :
djembia el acheraf. Ce serait bien le lieu de vous dire ici
ce que je sais de l'histoire de la famille chérifah aujour-
d'hui régnante à la Mecque ; mais comme ces renseigne-
ments sont un peu étendus, je les réserve pour une
lettre spéciale.
Le costume des gens de Djeddah est le même que
celui des habitants de la Mecque et de Médine, voire
même de tout le ïémen.
Les hommes portent ordinairement une longue che-
mise, qui descend jusque un peu au-dessus de la che-
ville, faite d'une étoffe dite trabazar, en fil écru et à la
trame très-large. Cett chemise reste ouverte sur le de-
vant de la poitrine, et les bords de cette échancrure sont
souvent ornés d'une broderie de soie ou de coton. Sous
la chemise ils passent des pantalons d'étoffe blanche,
sorte de percale des Indes, dont les extrémités descen-
dent jusqu'à la cheville, tantôt flottants comme les pan-
talons européens, tantôt serrés au contraire, et dans ce
cas relevés à cette partie de broderie en coton bleu et
parfois de soie entremêlée de fils d'or. Sur la chemise,
qui a les manches larges ou étroites et serrées aux
poignets avec une garniture de broderie en coton bleu
ou en soie, le Djeddaïen passe une veste sans manches,
sorte de gilet, ordinairement d'étoffe de coton ou de
soie à couleurs voyantes, qui se boutonne à la taille en
laissant la partie supérieure ouverte et évasée ; en hi-
ver cette veste est boutonnée jusqu'au haut. Par-des-
sus le gilet on endosse une première robe sans man-
ches en coton, mousseline ou étoffe de soie, entière-
ment ouverte sur le devant et à pans flottants ; une
étroite ceinture en cachemire entoure alors les reins
et par-dessus le tout on passe une seconde robe sem-
blable à la première, à cela près que celle-ci a des man-
ches assez larges qui descendent jusqu'aux poignets.
Souvent ils revêtent, outre les vêtements précédents,
un grand manteau très-étoffé appelé abaya ou machellah
ayant sur les côtés deux ouvertures pour y passer les
bras et s'échancrant au col par une petite broderie en
soie. Ces abaya ou mackellah sont ou blancs ou de cou-
leur sombre, d'une étoffe de laine, et souvent ornés de
garnitures ou de cordonnets de couleurs différentes; ■■
parfois même l'étoffe est tissée de manière à former
des dessins et des lignes de différentes nuances, parti-
culièrement sur les épaules. Pour chaussures ils portent
tous des sandales à fortes semelles, appelées nal ou me-
dass, et pour coiffure une première calotte blanche dite
ârakia, sur laquelle s'adapte une seconde, plus ferme, ap-
pelée koufia ; celle-ci brodée extérieurement et à la par-
tie supérieure soit en soie, soit en or, et le tout entouré
d'un a sez large.turban en mousseline des Indes blanche
et unie ou brochée de soie écrue.
Tel est à peu près le costume de tous les gens aisés.
Quant aux gens de la classe pauvre, ils se contentent
d'une chemise sur le corps en étoffe légère blanche ou
bleue, par-dessus laquelle ils passent un ou deux gi-
lets ou petites vestes; point de pantalon, la tête cou-
verte d'une simple calotte blanche et les pieds nus ou
chaussés de sandales La classe tout à fait indigente,
les esclaves, les ouvriers, les portefaix, etc , etc., est
encore plus simplement vêtue; ces individus ont or-
dinairement la tète et les pieds nus; et pour tout vête-
ment un pagne ou foula d'étoffe de coton blanche ou
brune, attaché autour des reins et descendant aux ge-
noux.
Beaucoup de personnes, mais plus particulièrement les
Aribes de l'intérieur, ont une coiffure originale et pit-
toresque. Ils placent au-dessus de la calotte ou même
du turban, pour se garantir des ardeurs du soleil, un
grand mouchoir en coton ou en soie, ayant environ un
mètre carré, appelé saumada; ces mouchoirs rayés de
couleurs diverses, où le jaune et le marron dominent, et
relevés parfois de petits filets d'or, sont garnis, aux
deux côtés opposés à ceux de la lisière, de longs cor-
donnets formés des fils mêmes de l'étoffe de 0m,30 à
Om,40 de long et ornés au bout de petites touffes de
soie floche. La saumada se place sur la tête en forme
de turban laissant une partie de l'étoffe retomber sur le
dos, et dans cet état les cordonnets qui s'échappent à
droite et à gauche, flottant libres, donnent à cette coif-
fure hedjazienne un cachet tout particulier qui ne
manque ni de grâce ni d'originalité. Souvent on place
ce grand mouchoir sous la calotte et le turban, et la
partie qui tombe sur le visage est relevée et rejetée
en arrière, recouvrant ainsi toute la coiffure.
Les hommes ne portent généralement pas d'autres
bijoux qu'une bague au petit doigt de la main droite ;
c'est toujours une turquoise ou une agate invariable-
ment montée en argent. Un très-grand nombre se tei-
gnent la paume des mains et la plante des pieds avec
la feuille du henné (lawsonia incernis de L.), qui teint en
jaune tirant sur le rouge ; un grand nombre aussi ne
marchent jamais sans avoir une longue canne en ceri-
sier ou de tout autre bois à la main.
A. Roux.
(La suite au prochain numéro.)
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
PARIS. — UlPBlDlEIUE CENTRALE DE NAPOLÉON CHAIX El C., HUE BERGÈRE, 20.
et considères. Berceau de leur antique noblesse et de
leur grande prospérité, ils y sont en très-grand nombre
et forment en quelque sorte une caste à part qui ne se
mésallie jamais. Ils s'y divisent en deux grandes clas-
ses : les chérifs et les seïds. Les premiers suivent la car-
rière des armes ou vivent en grands seigneurs, les se-
conds sont adonnés au commerce ou occupent des em-
plois publics. Delà la suprématie des chérifs proprement
dits sur les seïds. Il est d'ailleurs un autre fait qui les
distingue entre eux, c'est que les premiers descendent
du prophète par son petit-fils Hassan, fils d'Ali et de
Fathma, et les seconds par son frère germain Husmn.
Il n'en est pas un qui exerce un métier, un état ma-
nuel. On pourrait croire qu'à l'exemple des chérifs
qu'on voit dans les autres pays musulmans, ceux de
ces contrées-ci portent le turban vert comme signe dis-
tinctif de leur race. Il n'en est rien. Leur costume ne
diffère point de celui des autres Arabes, seulement il
n'y a qu'eux seuls qui puissent porter la djembia ou
poignard en argent d'une forme toute particulière dite :
djembia el acheraf. Ce serait bien le lieu de vous dire ici
ce que je sais de l'histoire de la famille chérifah aujour-
d'hui régnante à la Mecque ; mais comme ces renseigne-
ments sont un peu étendus, je les réserve pour une
lettre spéciale.
Le costume des gens de Djeddah est le même que
celui des habitants de la Mecque et de Médine, voire
même de tout le ïémen.
Les hommes portent ordinairement une longue che-
mise, qui descend jusque un peu au-dessus de la che-
ville, faite d'une étoffe dite trabazar, en fil écru et à la
trame très-large. Cett chemise reste ouverte sur le de-
vant de la poitrine, et les bords de cette échancrure sont
souvent ornés d'une broderie de soie ou de coton. Sous
la chemise ils passent des pantalons d'étoffe blanche,
sorte de percale des Indes, dont les extrémités descen-
dent jusqu'à la cheville, tantôt flottants comme les pan-
talons européens, tantôt serrés au contraire, et dans ce
cas relevés à cette partie de broderie en coton bleu et
parfois de soie entremêlée de fils d'or. Sur la chemise,
qui a les manches larges ou étroites et serrées aux
poignets avec une garniture de broderie en coton bleu
ou en soie, le Djeddaïen passe une veste sans manches,
sorte de gilet, ordinairement d'étoffe de coton ou de
soie à couleurs voyantes, qui se boutonne à la taille en
laissant la partie supérieure ouverte et évasée ; en hi-
ver cette veste est boutonnée jusqu'au haut. Par-des-
sus le gilet on endosse une première robe sans man-
ches en coton, mousseline ou étoffe de soie, entière-
ment ouverte sur le devant et à pans flottants ; une
étroite ceinture en cachemire entoure alors les reins
et par-dessus le tout on passe une seconde robe sem-
blable à la première, à cela près que celle-ci a des man-
ches assez larges qui descendent jusqu'aux poignets.
Souvent ils revêtent, outre les vêtements précédents,
un grand manteau très-étoffé appelé abaya ou machellah
ayant sur les côtés deux ouvertures pour y passer les
bras et s'échancrant au col par une petite broderie en
soie. Ces abaya ou mackellah sont ou blancs ou de cou-
leur sombre, d'une étoffe de laine, et souvent ornés de
garnitures ou de cordonnets de couleurs différentes; ■■
parfois même l'étoffe est tissée de manière à former
des dessins et des lignes de différentes nuances, parti-
culièrement sur les épaules. Pour chaussures ils portent
tous des sandales à fortes semelles, appelées nal ou me-
dass, et pour coiffure une première calotte blanche dite
ârakia, sur laquelle s'adapte une seconde, plus ferme, ap-
pelée koufia ; celle-ci brodée extérieurement et à la par-
tie supérieure soit en soie, soit en or, et le tout entouré
d'un a sez large.turban en mousseline des Indes blanche
et unie ou brochée de soie écrue.
Tel est à peu près le costume de tous les gens aisés.
Quant aux gens de la classe pauvre, ils se contentent
d'une chemise sur le corps en étoffe légère blanche ou
bleue, par-dessus laquelle ils passent un ou deux gi-
lets ou petites vestes; point de pantalon, la tête cou-
verte d'une simple calotte blanche et les pieds nus ou
chaussés de sandales La classe tout à fait indigente,
les esclaves, les ouvriers, les portefaix, etc , etc., est
encore plus simplement vêtue; ces individus ont or-
dinairement la tète et les pieds nus; et pour tout vête-
ment un pagne ou foula d'étoffe de coton blanche ou
brune, attaché autour des reins et descendant aux ge-
noux.
Beaucoup de personnes, mais plus particulièrement les
Aribes de l'intérieur, ont une coiffure originale et pit-
toresque. Ils placent au-dessus de la calotte ou même
du turban, pour se garantir des ardeurs du soleil, un
grand mouchoir en coton ou en soie, ayant environ un
mètre carré, appelé saumada; ces mouchoirs rayés de
couleurs diverses, où le jaune et le marron dominent, et
relevés parfois de petits filets d'or, sont garnis, aux
deux côtés opposés à ceux de la lisière, de longs cor-
donnets formés des fils mêmes de l'étoffe de 0m,30 à
Om,40 de long et ornés au bout de petites touffes de
soie floche. La saumada se place sur la tête en forme
de turban laissant une partie de l'étoffe retomber sur le
dos, et dans cet état les cordonnets qui s'échappent à
droite et à gauche, flottant libres, donnent à cette coif-
fure hedjazienne un cachet tout particulier qui ne
manque ni de grâce ni d'originalité. Souvent on place
ce grand mouchoir sous la calotte et le turban, et la
partie qui tombe sur le visage est relevée et rejetée
en arrière, recouvrant ainsi toute la coiffure.
Les hommes ne portent généralement pas d'autres
bijoux qu'une bague au petit doigt de la main droite ;
c'est toujours une turquoise ou une agate invariable-
ment montée en argent. Un très-grand nombre se tei-
gnent la paume des mains et la plante des pieds avec
la feuille du henné (lawsonia incernis de L.), qui teint en
jaune tirant sur le rouge ; un grand nombre aussi ne
marchent jamais sans avoir une longue canne en ceri-
sier ou de tout autre bois à la main.
A. Roux.
(La suite au prochain numéro.)
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
PARIS. — UlPBlDlEIUE CENTRALE DE NAPOLÉON CHAIX El C., HUE BERGÈRE, 20.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.97%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.97%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 16/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203263t/f16.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203263t/f16.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203263t/f16.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203263t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203263t
Facebook
Twitter