Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MEHS. 565
dans l'escalier. Je sais bien que Nubar-Pacha est sûr
d'être empalé à son retour en Egypte, s'il ne parvient
pas à arménianiser la presse de Paris, et cette fâcheuse
assurance explique les tentatives les plus désespérées
de sa part. Mais qu'y faire? Je sais que vous devez
publier prochainement une complainte sur le sort de
cet infortuné ; mais cela ne doit pas empêcher de percer
l'isthme de Suez.
» Agréez, etc.
» CASTORINE.
» Pour copie conforme.
» S. ZÀBBAN.
» P. S. — Quelques Arméniens résidant à Paris nous
écrivent pour décliner toute solidarité avec les Armé-
niens de Nubar-Pacha qui prêtent main-forte à l'Angle-
terre dans son opposition à l'œuvre si utile de M. de
Lesseps. Leurs sympathies sont toutes françaises, et,
comme nous, ils souhaitent vivement de voir l'Angle-
terre confondue. Quant à Nubar, le pacha peut le faire
empaler, cela leur est parfaitement égal. La lettre de
nos correspondants est trop longue pour être insérée ;
nous nous bornons à leur donner acte de leur décla-
ration.
» S. Z. »
9 décembre.
Les Égyptiens du Constitutionnel.
« Monsieur le rédacteur,
» Pendant que je méditais sur l'emprunt et sur la
situation financière de l'Europe, on m'a remis un ar-
ticle de Grandguillot-Bey dans le Constitutionnel. J'ai
peu de goût, j'en conviens, pour la prose de ce publi-
ciste ; j'ai voulu cependant lire son article, espérant y
trouver les révélations foudroyantes dont on nous me*
nace depuis quelque temps au sujet de la Compagnie
du canal de Suez.
D Au lieu de cela, je n'y vois qu'une longue para-
phrase des reproches que les principaux organes de la
presse française ont adressés à l'Angleterre sur sa mes-
quine jalousie, des dissertations sans rime ni raison
sur les chemins russes et les chemins autrichiens, un
touchant appel en faveur du patriotisme égyptien, et
enfin une allusion piquante aux lettres que j'ai eu l'hon-
neur de publier dans le Charivari sur la question Nubar :
« relevée avec des lazzis et des jeux de mots par des
» feuilles ordinairement peu aptes à juger les questions
» de cette nature. »
» Tu veux t'attaquer à Castorine, jeune présomptueux !
Voyons, quel talent as-tu?
» Tu as l'air de dire que la faiblesse des chemins
russes et autrichiens tient à des contestations entre les
compagnies et les gouvernements ; le premier boursi-
cotier venu te rira au nez et te dira la cause véritable
de cette baisse. Sache bien que ces compagnies n'ont
eu ni à refuser ni à accorder aucune concession. Quelles
sont d'ailleurs les concessions que Nubar-Pacha de-
mande à la Compagnie de Suez ? De se dépouiller en-
tièrement sans doute.
» C'est le jour où Nubar serait satisfait que les actions
du canal de Suez baisseraient ! En attendant, je connais
à la Bourse un malheureux vendeur de vingt-cinq
actions à découvert qui est obligé de payer chaque mois
un déport de 3 francs par action, tellement le titre est
rare, ce qui prouve, par conséquent, que les actions de
Suez sont très-bien classées.
» Revenu des rives du Nil pour remplir à Paris, rue
de Valois, les augustes fonctions de directeur du Consti-
tutionnel et du Pays, on voit bien, jeune homme, que
c'est au Caire que vous avez appris à traiter les ques-
tions financières. A Paris, on s'y prend autrement pour
les discuter ; on aligne des chiffres, on expose des do-
cuments, on fait valoir des arguments, en un mot, on
essaye de prouver quelque chose. Qu'avez vous voulu
prouver, ô Grandguillot-Bey ?
» Je le demande depuis vingt-quatre heures à tout le
monde, personne ne peut me répondre ; le marchand
de pastilles du sérail jette sa langue aux chiens, et
M. Boniface reste sans langue.
» Ce que je crois comprendre, c'est que le patriotisme
égyptien est blessé. De quoi ? C'est précisément ce
que l'ami de Nubar nous laisse ignorer ; je serais
désolé pourtant pour ma part de blesser le patriotisme
de quelque nation que ce soit : Honneur aux patriotes !
La devise de Castorine est bien connue, il n'en changera
jamais !
» Il y a des gens qui prétendent, il est vrai, qu'il
ne saurait y avoir des patriotes en Egypte, par la
raison bien simple qu'il n'y a plus d'Egyptiens depuis
Sésostris, mais c'est là évidemment une erreur; l'Egypte
est pleine d'Egyptiens, seulement ces Egyptiens sont
des Turcs, quelques-uns des Français, des Italiens, des
Allemands, etc., etc. Nubar-Pacha est Arménien, et
Grandguillot- Bey est Normand.
» N'importe ! les patriotes égyptiens existent, et
pour le prouver, Grandguillot-Bey va faire prendre
le costume oriental à tous les rédacteurs du Constitu-
tionnel et du Pays.
» C'est égal ! tant que Grandguillot-Bey n'aura pas
défini le patriotisme égyptien, les mauvaises langues
sont bien capables de soutenir qu'il consiste à mettre
la main sur les terrains de la Compagnie du canal de
Suez ; quant à moi, tous les Egyptiens d'Arménie et
de Normandie ne m'empêcheront pas de faire mon de-
voir, et d'éclairer le vice-roi d'Egypte sur le triste rôle
que veulent lui faire jouer certains patriotes de la presse
française.
» Sur ce, monsieur le rédacteur, je retourne à mes
hautes occupations, en vous priant d'agréer mes lazzis
les plus distingués.
» CASTORINE.
» Pour copie conforme :
» S. ZABBAN. »
lli décembre.
Les Télégrammes de Nubar-Pacha.
« Maintenant, monsieur le rédacteur, nous allons
sauter, si vous voulez bien le permettre, des Pyrénées
aux bords du canal de Suez et passer de M. Justin
Durand à Nubar-Pacha.
dans l'escalier. Je sais bien que Nubar-Pacha est sûr
d'être empalé à son retour en Egypte, s'il ne parvient
pas à arménianiser la presse de Paris, et cette fâcheuse
assurance explique les tentatives les plus désespérées
de sa part. Mais qu'y faire? Je sais que vous devez
publier prochainement une complainte sur le sort de
cet infortuné ; mais cela ne doit pas empêcher de percer
l'isthme de Suez.
» Agréez, etc.
» CASTORINE.
» Pour copie conforme.
» S. ZÀBBAN.
» P. S. — Quelques Arméniens résidant à Paris nous
écrivent pour décliner toute solidarité avec les Armé-
niens de Nubar-Pacha qui prêtent main-forte à l'Angle-
terre dans son opposition à l'œuvre si utile de M. de
Lesseps. Leurs sympathies sont toutes françaises, et,
comme nous, ils souhaitent vivement de voir l'Angle-
terre confondue. Quant à Nubar, le pacha peut le faire
empaler, cela leur est parfaitement égal. La lettre de
nos correspondants est trop longue pour être insérée ;
nous nous bornons à leur donner acte de leur décla-
ration.
» S. Z. »
9 décembre.
Les Égyptiens du Constitutionnel.
« Monsieur le rédacteur,
» Pendant que je méditais sur l'emprunt et sur la
situation financière de l'Europe, on m'a remis un ar-
ticle de Grandguillot-Bey dans le Constitutionnel. J'ai
peu de goût, j'en conviens, pour la prose de ce publi-
ciste ; j'ai voulu cependant lire son article, espérant y
trouver les révélations foudroyantes dont on nous me*
nace depuis quelque temps au sujet de la Compagnie
du canal de Suez.
D Au lieu de cela, je n'y vois qu'une longue para-
phrase des reproches que les principaux organes de la
presse française ont adressés à l'Angleterre sur sa mes-
quine jalousie, des dissertations sans rime ni raison
sur les chemins russes et les chemins autrichiens, un
touchant appel en faveur du patriotisme égyptien, et
enfin une allusion piquante aux lettres que j'ai eu l'hon-
neur de publier dans le Charivari sur la question Nubar :
« relevée avec des lazzis et des jeux de mots par des
» feuilles ordinairement peu aptes à juger les questions
» de cette nature. »
» Tu veux t'attaquer à Castorine, jeune présomptueux !
Voyons, quel talent as-tu?
» Tu as l'air de dire que la faiblesse des chemins
russes et autrichiens tient à des contestations entre les
compagnies et les gouvernements ; le premier boursi-
cotier venu te rira au nez et te dira la cause véritable
de cette baisse. Sache bien que ces compagnies n'ont
eu ni à refuser ni à accorder aucune concession. Quelles
sont d'ailleurs les concessions que Nubar-Pacha de-
mande à la Compagnie de Suez ? De se dépouiller en-
tièrement sans doute.
» C'est le jour où Nubar serait satisfait que les actions
du canal de Suez baisseraient ! En attendant, je connais
à la Bourse un malheureux vendeur de vingt-cinq
actions à découvert qui est obligé de payer chaque mois
un déport de 3 francs par action, tellement le titre est
rare, ce qui prouve, par conséquent, que les actions de
Suez sont très-bien classées.
» Revenu des rives du Nil pour remplir à Paris, rue
de Valois, les augustes fonctions de directeur du Consti-
tutionnel et du Pays, on voit bien, jeune homme, que
c'est au Caire que vous avez appris à traiter les ques-
tions financières. A Paris, on s'y prend autrement pour
les discuter ; on aligne des chiffres, on expose des do-
cuments, on fait valoir des arguments, en un mot, on
essaye de prouver quelque chose. Qu'avez vous voulu
prouver, ô Grandguillot-Bey ?
» Je le demande depuis vingt-quatre heures à tout le
monde, personne ne peut me répondre ; le marchand
de pastilles du sérail jette sa langue aux chiens, et
M. Boniface reste sans langue.
» Ce que je crois comprendre, c'est que le patriotisme
égyptien est blessé. De quoi ? C'est précisément ce
que l'ami de Nubar nous laisse ignorer ; je serais
désolé pourtant pour ma part de blesser le patriotisme
de quelque nation que ce soit : Honneur aux patriotes !
La devise de Castorine est bien connue, il n'en changera
jamais !
» Il y a des gens qui prétendent, il est vrai, qu'il
ne saurait y avoir des patriotes en Egypte, par la
raison bien simple qu'il n'y a plus d'Egyptiens depuis
Sésostris, mais c'est là évidemment une erreur; l'Egypte
est pleine d'Egyptiens, seulement ces Egyptiens sont
des Turcs, quelques-uns des Français, des Italiens, des
Allemands, etc., etc. Nubar-Pacha est Arménien, et
Grandguillot- Bey est Normand.
» N'importe ! les patriotes égyptiens existent, et
pour le prouver, Grandguillot-Bey va faire prendre
le costume oriental à tous les rédacteurs du Constitu-
tionnel et du Pays.
» C'est égal ! tant que Grandguillot-Bey n'aura pas
défini le patriotisme égyptien, les mauvaises langues
sont bien capables de soutenir qu'il consiste à mettre
la main sur les terrains de la Compagnie du canal de
Suez ; quant à moi, tous les Egyptiens d'Arménie et
de Normandie ne m'empêcheront pas de faire mon de-
voir, et d'éclairer le vice-roi d'Egypte sur le triste rôle
que veulent lui faire jouer certains patriotes de la presse
française.
» Sur ce, monsieur le rédacteur, je retourne à mes
hautes occupations, en vous priant d'agréer mes lazzis
les plus distingués.
» CASTORINE.
» Pour copie conforme :
» S. ZABBAN. »
lli décembre.
Les Télégrammes de Nubar-Pacha.
« Maintenant, monsieur le rédacteur, nous allons
sauter, si vous voulez bien le permettre, des Pyrénées
aux bords du canal de Suez et passer de M. Justin
Durand à Nubar-Pacha.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.97%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.97%.
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 45/54
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203259x/f45.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203259x/f45.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203259x/f45.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203259x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203259x
Facebook
Twitter