Presse et revues
64 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 517
dit d'alimentation, et des terrains qui peuvent être fé-
condés par la Compagnie :
» Que la dernière assemblée générale des actionnaires
ayant approuvé le traité passé entre la Compagnie et
S. A. Ismaïl, vice-roi d'Egypte, le 18 mars 1863, il y a
lieu de s'en tenir aux conditions réciproques de ce
traité confirmatif des actes de concession. »
» Par cette énergique décision, la Compagnie de
Suez a bien mérité de tous ceux qui lui avaient accordé
leur confiance ; elle a bien mérité du monde entier in-
téressé à l'achèvement rapide du travail immense qui
doit relier deux mondes et placer les Indes à quelques
brasses de l'Europe.
» Qu'elle persiste dans cette attitude ; elle a de son
côté la justice, la civilisation, les vœux de tous ceux
qui s'intéressent aux grandes œuvres, au progrès, au
développement du commerce.
» Le vrai moyen de déjouer l'intrigue est de lui tenir
tête et d'affirmer résolûment son droit.
» Cn. GACHES. »
CHARIVARI.
1G novembre.
Avis à nos confrères,
« Il n'y a eu cette semaine, comme depuis fort long-
temps du reste, de marché actif que sur la rente, l'em-
prunt italien et le Crédit mobilier. La spéculation ne
connaît pas d'autres valeurs. Cependant nous avons eu
par extraordinaire un mouvement sur les chemins
romains et sur le canal de Suez.
Quant au canal de Suez, je reçois à l'instant la lettre
suivante qui m'explique comment les actions n'ont pas
reconquis tout de suite le pair après le rapport de
M. de Lesseps.
« My dear Castorine,
» Je vous ai toujours dit que vous ne perceriez pas
» l'isthme de Suez, et vous devez commencer à vous
» apercevoir que j'avais raison.
» Déjà vos journaux financiers attaquent cette entre-
» prise que vous qualifiez de nationale, et je lis dans
» vos journaux politiques ces attaques reproduites à
» 6 francs la ligne. L'isthme de Suez pourra répondre,
» il est vrai, au même prix ; ainsi l'exigent l'impartia-
» lité et le patriotisme des feuilles quotidiennes.
» Qui donc soutenait que l'œuvre de M. de Lesseps
» était si populaire en France que personne n'oserait
» l'attaquer ? On peut tout faire attaquer quand on sait
» s'y prendre, et Nubar-Pacha est un gaillard habile !
» Quand on s'est converti comme lui on est capable de
» convertir les autres. Il ne s'agit pas d'amener vos
» confrères à prendre un sérail et à se tourner trois
» fois par jour du côté de la Mecque, mais tout simple-
» ment à comprendre et à faire comprendre à leurs lec-
» teurs que la grande entreprise de M. de Lesseps est
» une détestable affaire.
» En quittant la religion chrétienne pour celle du
» prophète et en se faisant turc, Nubar-Pacha n'a pas
»oublié les rubriques de l'Occident. Il est arrivé à
» Paris avec toutes sortes de contrats, de traités, de
» paperasses bonnes à embrouiller la question. De plus
» pour vous attendrir il vous parlera du fellah et du
» malheureux sort de ce terrassier oriental. Vous êtes
» plus ou moins humanitaires et philanthropes, il sera
» facile de faire passer M. de Lesseps pour un exploi-
» teur de nègres, et vous êtes capables, une fois cela
M admis, d'aller vous-mêmes combler les canaux déjà
» creusés.
» Nubar a encore une foule de bons tours dans sa
» gibecière et il vous les montrera. On dit, à la vérité,
que son maître manque d'argent pour payer les frais
» de la guerre contre M. de Lesseps, mais, si les piastres
» manquent, les guinées ne feront pas défaut. Rien ne
me coûtera pour empêcher l'œuvre du canal de Suez
» de s'accomplir. Je ne t'en dis pas davantage. A bon
a entendeur, salut.
» JOHN BULL. »
» Voilà nos confrères avertis ; tant pis pour eux s'ils
persistent à se faire les complices de John Bull et de
Nubar-Pacha. »
Pour copie conforme : S. ZABBAN.
29 novembre.
Les Arméniens réunis.
« Malgré la guerre entreprise par les journaux du
parti Nubar contre le canal de Suez, les actions de cette
entreprise se soutiennent. On s'entretient beaucoup de
cette affaire, et voici la lettre que l'on adresse en ré-
ponse à celle de John Bull, avec prière de la reproduire
dans le Charivari :
» Mon cher John Bull,
» Je crois à l'isthme de Suez. Mon amour-propre est
» flatté de songer que c'est à la France que doit revenir
! l'honneur d'avoir mené à bonne fin une desplusgrandes
D entreprises des temps modernes. Quand mon amour-
» propre national est en jeu je ne recule devant aucun
» sacrifice ; aussi ai-je converti toutes mes économies
» en actions du canal de Suez.
» 11 parait que j'ai fait une imprudence, au dire de
D certains journaux, qui ne sont pas anglais cependant,
» et qui se sont donné la mission de m'éclairer, témoin
Il ht Semaine financière, qui consacre depuis quelque temps
» ses numéros, sans compter les suppléments, à cette
» tâche complétement inutile, car je suis depuis long-
» temps aussi éclairé que possible sur cette question.
,) Ton ami Nubar est Arménien, et on dit que les
» Arméniens sont une des races les plus fines de l'O-
» rient ; mais au point de vue de la finesse les Parisiens
» valent bien les Arméniens.
» Je sais fort bien où tu veux en venir, mon cher
» John Bull, et ton ami Nubar n'est pas assez Arménien
» pour me faire prendre le change. Ce qu'il convoite,
» ce sont ces magnifiques terrains formés des deux côtés
» du canal douce d'eau, à portée de l'irrigation, favorables
» aux riches cultures, terrains qui sont la garantie et
le bénéfice des actionnaires, et dont il voudrait bien
dit d'alimentation, et des terrains qui peuvent être fé-
condés par la Compagnie :
» Que la dernière assemblée générale des actionnaires
ayant approuvé le traité passé entre la Compagnie et
S. A. Ismaïl, vice-roi d'Egypte, le 18 mars 1863, il y a
lieu de s'en tenir aux conditions réciproques de ce
traité confirmatif des actes de concession. »
» Par cette énergique décision, la Compagnie de
Suez a bien mérité de tous ceux qui lui avaient accordé
leur confiance ; elle a bien mérité du monde entier in-
téressé à l'achèvement rapide du travail immense qui
doit relier deux mondes et placer les Indes à quelques
brasses de l'Europe.
» Qu'elle persiste dans cette attitude ; elle a de son
côté la justice, la civilisation, les vœux de tous ceux
qui s'intéressent aux grandes œuvres, au progrès, au
développement du commerce.
» Le vrai moyen de déjouer l'intrigue est de lui tenir
tête et d'affirmer résolûment son droit.
» Cn. GACHES. »
CHARIVARI.
1G novembre.
Avis à nos confrères,
« Il n'y a eu cette semaine, comme depuis fort long-
temps du reste, de marché actif que sur la rente, l'em-
prunt italien et le Crédit mobilier. La spéculation ne
connaît pas d'autres valeurs. Cependant nous avons eu
par extraordinaire un mouvement sur les chemins
romains et sur le canal de Suez.
Quant au canal de Suez, je reçois à l'instant la lettre
suivante qui m'explique comment les actions n'ont pas
reconquis tout de suite le pair après le rapport de
M. de Lesseps.
« My dear Castorine,
» Je vous ai toujours dit que vous ne perceriez pas
» l'isthme de Suez, et vous devez commencer à vous
» apercevoir que j'avais raison.
» Déjà vos journaux financiers attaquent cette entre-
» prise que vous qualifiez de nationale, et je lis dans
» vos journaux politiques ces attaques reproduites à
» 6 francs la ligne. L'isthme de Suez pourra répondre,
» il est vrai, au même prix ; ainsi l'exigent l'impartia-
» lité et le patriotisme des feuilles quotidiennes.
» Qui donc soutenait que l'œuvre de M. de Lesseps
» était si populaire en France que personne n'oserait
» l'attaquer ? On peut tout faire attaquer quand on sait
» s'y prendre, et Nubar-Pacha est un gaillard habile !
» Quand on s'est converti comme lui on est capable de
» convertir les autres. Il ne s'agit pas d'amener vos
» confrères à prendre un sérail et à se tourner trois
» fois par jour du côté de la Mecque, mais tout simple-
» ment à comprendre et à faire comprendre à leurs lec-
» teurs que la grande entreprise de M. de Lesseps est
» une détestable affaire.
» En quittant la religion chrétienne pour celle du
» prophète et en se faisant turc, Nubar-Pacha n'a pas
»oublié les rubriques de l'Occident. Il est arrivé à
» Paris avec toutes sortes de contrats, de traités, de
» paperasses bonnes à embrouiller la question. De plus
» pour vous attendrir il vous parlera du fellah et du
» malheureux sort de ce terrassier oriental. Vous êtes
» plus ou moins humanitaires et philanthropes, il sera
» facile de faire passer M. de Lesseps pour un exploi-
» teur de nègres, et vous êtes capables, une fois cela
M admis, d'aller vous-mêmes combler les canaux déjà
» creusés.
» Nubar a encore une foule de bons tours dans sa
» gibecière et il vous les montrera. On dit, à la vérité,
que son maître manque d'argent pour payer les frais
» de la guerre contre M. de Lesseps, mais, si les piastres
» manquent, les guinées ne feront pas défaut. Rien ne
me coûtera pour empêcher l'œuvre du canal de Suez
» de s'accomplir. Je ne t'en dis pas davantage. A bon
a entendeur, salut.
» JOHN BULL. »
» Voilà nos confrères avertis ; tant pis pour eux s'ils
persistent à se faire les complices de John Bull et de
Nubar-Pacha. »
Pour copie conforme : S. ZABBAN.
29 novembre.
Les Arméniens réunis.
« Malgré la guerre entreprise par les journaux du
parti Nubar contre le canal de Suez, les actions de cette
entreprise se soutiennent. On s'entretient beaucoup de
cette affaire, et voici la lettre que l'on adresse en ré-
ponse à celle de John Bull, avec prière de la reproduire
dans le Charivari :
» Mon cher John Bull,
» Je crois à l'isthme de Suez. Mon amour-propre est
» flatté de songer que c'est à la France que doit revenir
! l'honneur d'avoir mené à bonne fin une desplusgrandes
D entreprises des temps modernes. Quand mon amour-
» propre national est en jeu je ne recule devant aucun
» sacrifice ; aussi ai-je converti toutes mes économies
» en actions du canal de Suez.
» 11 parait que j'ai fait une imprudence, au dire de
D certains journaux, qui ne sont pas anglais cependant,
» et qui se sont donné la mission de m'éclairer, témoin
Il ht Semaine financière, qui consacre depuis quelque temps
» ses numéros, sans compter les suppléments, à cette
» tâche complétement inutile, car je suis depuis long-
» temps aussi éclairé que possible sur cette question.
,) Ton ami Nubar est Arménien, et on dit que les
» Arméniens sont une des races les plus fines de l'O-
» rient ; mais au point de vue de la finesse les Parisiens
» valent bien les Arméniens.
» Je sais fort bien où tu veux en venir, mon cher
» John Bull, et ton ami Nubar n'est pas assez Arménien
» pour me faire prendre le change. Ce qu'il convoite,
» ce sont ces magnifiques terrains formés des deux côtés
» du canal douce d'eau, à portée de l'irrigation, favorables
» aux riches cultures, terrains qui sont la garantie et
le bénéfice des actionnaires, et dont il voudrait bien
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