Presse et revues
64 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. fclâ
tériels d'opérer la tranchée de l'isthme - ce pourquoi
elle est fondée, croyait-on — et qu'on veut lui enlever.
) Nous ne sommes pas assez au courant des tenants
et aboutissants des journaux de la capitale, pour ap-
précier l'importance, la prépotence de la Semaine finan-
cière, qui eut soin, aux jours de la souscription — c'est
elle qui le dit — de mettre sa responsabilité à couvert,
en s'abstenant d'en parler. Et, depuis cette époque la
Semaine financière s'en est abstenue systématiquement
— c'est toujours elle qui le dit — arrêtée par deux scru-
pules. Il est à regretter, croyons-nous , que ses deux
scrupules se soient évanouis pour donner son terrible
abatage — qu'on passe le mot — à M. de Lesseps et
aux hommes considérables qui composent le Conseil
d'administration. Peut-être y a-t-il plus de prétention
que de raison dans la dure leçon que M. Eugène For-
cade inflige à M. de Lesseps et compagnie. Nous at-
tendons le prochain numéro de ,VIsthme de Suez pour
être édifié à ce sujet, persuadé que ce journal, spécia-
lement affecté à la défense des intérêts de la Compagnie
universelle, ne laissera pas sans réponse l'article de la
Semaine financière, et qu'il le réduira à néant.
» Toutefois, ce que personne ne niera, c'est que les
journaux d'outre-Manche applaudiront des deux mains
l'article de la Semaine financière, qui montre une si tou-
chante sollicitude pour les prérogatives de la Sublime
Porte, possédant, sans conteste, le droit imprescriptible
d'empêcher la civilisation de passer pour arracher des
centaines de millions d'âmes à leur abrutissement, à
leur infortune séculaire, et de ruiner, du même coup,
la Compagnie universelle.
» Non! quoi qu'on dise et qu'on fasse, la tranchée de
l'isthme de Suez ne saurait désormais être arrêtée
pendant longtemps, ni trop ralentie. Toutes les nations
la réclament impérieusement, et la sortie de M. Eugène
Forcade et du Temps restera simplement comme une
dissonance dans la presse française. »
19 novembre.
a En signalant dans le Toulonnais du 12 novembre la
douloureuse impression que devait produire au sein de
la presse française l'attaque dirigée par M. Eugène
, Forcade contre la Compagnie de l'isthme de Suez, at-
taque reproduite par le Temps, nous avons exprimé l'es-
poir que M. de Lesseps réduirait à leur juste valeur les
assertions du rédacteur de la Semaine financière.
» Nous ne nous trompions pas.
» Nous avons sous les yeux le document que nous
attendions ; et à sa lecture s'augmente encore la pro-
fonde admiration que nous inspire l'homme à qui notre
pays devra une source féconde de richesses et de pros-
périté ; qui, seul, lutte avec tant d'énergie et de persé-
vérance ; ne s'attendant certes pas à subir cette dernière
épreuve, de trouver des adversaires en France même.
» La réponse de M. de Lesseps est telle qu'elle devait
être : calme, digne et loyale ; n'ayant rien à cacher de
ses actes, il les soumet tous à ses contradicteurs; il
oppose enfin la vérité palpable, évidente à leurs erreurs
peut-être préméditées, »
(Après avoir cité de nombreux extraits de la ré-
ponse de M. de Lesseps à la Semaine financière le
Toulonnais reprend en ces termes) :
« Le public, que M. de Lesseps prend pour arbitre, a
déjà prononcé. Il a fait justice dans son opinion de
toutes les accusations odieuses et persistantes portées
contre les moyens d'exécution du percement, après avoir
renoncé un peu tardivement à le dénoncer comme im-
possible.
JO - Rien, en effet, ne décourage l'Angleterre et ses
complices plus ou moins volontaires, lorsqu'il s'agit
d'un intérêt à satisfaire ou d'un monopole à conserver.
La presse française n'a pas assez fait ressortir la con-
tradiction flagrante entre l'accusation portée par le
gouvernement anglais contre l'emploi fait parla Compa-
gnie universelle d'ouvriers bien soignés et convenable-
ment rétribués, et la récente corvée des cinqnante
mille travailleurs condamnés par la pression de l'An-
gleterre au travail forcé non rétribué, sur tout le parcours
du chemin de fer d'Alexandrie à Suez dégradé par les
inondations du Nil.
» Mais ici il s'agissait d'un intérêt purement anglais 1
Qui eût osé protester ?
® A défaut de la presse complice ou peu clairvoyante,
ce sera le sentiment public qui ne pourra voir, sans
un douloureux étonnement, qu'une politique à deux
faces et égoïste trouve en France, la nation généreuse
et loyale par excellence, des écrivains pour la servir.
» Est-une erreur gratuite de leur part? Nous préfé-
rons le croire, et nous espérons que la lettre de M. Fer-
dinand de Lesseps suffira pour la détruire.
» Quoi qu'il en soit, cette lettre doit rassurer com-
plètement ceux qui considèrent, avec raison, le perce-
ment de l'isthme de Suez comme un des plus beaux
titres de gloire de notre siècle, comme une nouvelle
conquête de la civilisation et du progrès. Malgré les
attaques intéressées des ennemis extérieurs et intérieurs
de cette grande œuvre, le sentiment public en France
et en Europe est avec son énergique promoteur, et no-
tre gouvernement ne faillira pas à sa mission.
» Le secrétaire de la rédaction : A. ELOY. »
SENTINELLE TOULONNAISE (TOULON).
13 novembre.
« Nous donnons la preuve au Toulonnais que nous
ne lui fuisons pas d'opposition systématique, en nous
associant de grand cœur à sa protestation d'hier con-
tre un article de la Semaine financière, article reproduit
par le Temps, et c'est avec le plus grand plaisir que
nous nous trouvons aujourd'hui d'accord avec lui sur
un pareil sujet.
» On comprend, comme nous le disions dans notre
numéro du 11 septembre, que la presse anglaise cri-
tique, combatte le percement de l'isthme de Suez,
s'oppose même par tous les moyens possibles à la con-
tinuation des travaux, car l'achèvement de cette en-
treprise gigantesque donnera inévitablement au com-
tériels d'opérer la tranchée de l'isthme - ce pourquoi
elle est fondée, croyait-on — et qu'on veut lui enlever.
) Nous ne sommes pas assez au courant des tenants
et aboutissants des journaux de la capitale, pour ap-
précier l'importance, la prépotence de la Semaine finan-
cière, qui eut soin, aux jours de la souscription — c'est
elle qui le dit — de mettre sa responsabilité à couvert,
en s'abstenant d'en parler. Et, depuis cette époque la
Semaine financière s'en est abstenue systématiquement
— c'est toujours elle qui le dit — arrêtée par deux scru-
pules. Il est à regretter, croyons-nous , que ses deux
scrupules se soient évanouis pour donner son terrible
abatage — qu'on passe le mot — à M. de Lesseps et
aux hommes considérables qui composent le Conseil
d'administration. Peut-être y a-t-il plus de prétention
que de raison dans la dure leçon que M. Eugène For-
cade inflige à M. de Lesseps et compagnie. Nous at-
tendons le prochain numéro de ,VIsthme de Suez pour
être édifié à ce sujet, persuadé que ce journal, spécia-
lement affecté à la défense des intérêts de la Compagnie
universelle, ne laissera pas sans réponse l'article de la
Semaine financière, et qu'il le réduira à néant.
» Toutefois, ce que personne ne niera, c'est que les
journaux d'outre-Manche applaudiront des deux mains
l'article de la Semaine financière, qui montre une si tou-
chante sollicitude pour les prérogatives de la Sublime
Porte, possédant, sans conteste, le droit imprescriptible
d'empêcher la civilisation de passer pour arracher des
centaines de millions d'âmes à leur abrutissement, à
leur infortune séculaire, et de ruiner, du même coup,
la Compagnie universelle.
» Non! quoi qu'on dise et qu'on fasse, la tranchée de
l'isthme de Suez ne saurait désormais être arrêtée
pendant longtemps, ni trop ralentie. Toutes les nations
la réclament impérieusement, et la sortie de M. Eugène
Forcade et du Temps restera simplement comme une
dissonance dans la presse française. »
19 novembre.
a En signalant dans le Toulonnais du 12 novembre la
douloureuse impression que devait produire au sein de
la presse française l'attaque dirigée par M. Eugène
, Forcade contre la Compagnie de l'isthme de Suez, at-
taque reproduite par le Temps, nous avons exprimé l'es-
poir que M. de Lesseps réduirait à leur juste valeur les
assertions du rédacteur de la Semaine financière.
» Nous ne nous trompions pas.
» Nous avons sous les yeux le document que nous
attendions ; et à sa lecture s'augmente encore la pro-
fonde admiration que nous inspire l'homme à qui notre
pays devra une source féconde de richesses et de pros-
périté ; qui, seul, lutte avec tant d'énergie et de persé-
vérance ; ne s'attendant certes pas à subir cette dernière
épreuve, de trouver des adversaires en France même.
» La réponse de M. de Lesseps est telle qu'elle devait
être : calme, digne et loyale ; n'ayant rien à cacher de
ses actes, il les soumet tous à ses contradicteurs; il
oppose enfin la vérité palpable, évidente à leurs erreurs
peut-être préméditées, »
(Après avoir cité de nombreux extraits de la ré-
ponse de M. de Lesseps à la Semaine financière le
Toulonnais reprend en ces termes) :
« Le public, que M. de Lesseps prend pour arbitre, a
déjà prononcé. Il a fait justice dans son opinion de
toutes les accusations odieuses et persistantes portées
contre les moyens d'exécution du percement, après avoir
renoncé un peu tardivement à le dénoncer comme im-
possible.
JO - Rien, en effet, ne décourage l'Angleterre et ses
complices plus ou moins volontaires, lorsqu'il s'agit
d'un intérêt à satisfaire ou d'un monopole à conserver.
La presse française n'a pas assez fait ressortir la con-
tradiction flagrante entre l'accusation portée par le
gouvernement anglais contre l'emploi fait parla Compa-
gnie universelle d'ouvriers bien soignés et convenable-
ment rétribués, et la récente corvée des cinqnante
mille travailleurs condamnés par la pression de l'An-
gleterre au travail forcé non rétribué, sur tout le parcours
du chemin de fer d'Alexandrie à Suez dégradé par les
inondations du Nil.
» Mais ici il s'agissait d'un intérêt purement anglais 1
Qui eût osé protester ?
® A défaut de la presse complice ou peu clairvoyante,
ce sera le sentiment public qui ne pourra voir, sans
un douloureux étonnement, qu'une politique à deux
faces et égoïste trouve en France, la nation généreuse
et loyale par excellence, des écrivains pour la servir.
» Est-une erreur gratuite de leur part? Nous préfé-
rons le croire, et nous espérons que la lettre de M. Fer-
dinand de Lesseps suffira pour la détruire.
» Quoi qu'il en soit, cette lettre doit rassurer com-
plètement ceux qui considèrent, avec raison, le perce-
ment de l'isthme de Suez comme un des plus beaux
titres de gloire de notre siècle, comme une nouvelle
conquête de la civilisation et du progrès. Malgré les
attaques intéressées des ennemis extérieurs et intérieurs
de cette grande œuvre, le sentiment public en France
et en Europe est avec son énergique promoteur, et no-
tre gouvernement ne faillira pas à sa mission.
» Le secrétaire de la rédaction : A. ELOY. »
SENTINELLE TOULONNAISE (TOULON).
13 novembre.
« Nous donnons la preuve au Toulonnais que nous
ne lui fuisons pas d'opposition systématique, en nous
associant de grand cœur à sa protestation d'hier con-
tre un article de la Semaine financière, article reproduit
par le Temps, et c'est avec le plus grand plaisir que
nous nous trouvons aujourd'hui d'accord avec lui sur
un pareil sujet.
» On comprend, comme nous le disions dans notre
numéro du 11 septembre, que la presse anglaise cri-
tique, combatte le percement de l'isthme de Suez,
s'oppose même par tous les moyens possibles à la con-
tinuation des travaux, car l'achèvement de cette en-
treprise gigantesque donnera inévitablement au com-
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