Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
508 L'ISTHME DE SUEZ,
qu'à ce "qu'un jour il devienne la cause principale de
sa ruine.
» M. de Lesseps s'est chargé lui-même de repousser
les attaques qui peuvent compromettre le succès de
son entreprise, et de fournir aux actionnaires des ren-
seignements sur les droits et sur la situation actuelle
de la Compagnie. Nous avons la plus entière confiance
dans la justice de sa cause; en rappelant aujourd'hui
les principales difficultés que la Compagnie a rencontrées,
nous voulons seulement constater que le succès n'est
plus douteux puisque la jalousie fait tous ses efforts
pour en retarder l'heure.
» A l'origine, le projet du canal de Suez n'était com-
battu en apparence que par ceux qui le jugeaient im-
possible. Le gouvernement anglais, plein de sollicitude
pour les capitaux français, manisfesta contre cette
entreprise la plus vive opposition. Les sables du désert
devaient engloutir les auteurs de ce projet audacieux
et les capitaux qui leur seraient confiés. Ce soin pou-
vait partir d'un bon naturel, mais en France, de même
qu'en Europe, on ne crut pas à l'impossibilité et le
canal fut commencé.
D Ceux qui avaient voulu s'opposer à la formation de
la Société tentèrent ensuite de ralentir la marche des
travaux. L'année dernière la note anglo-turque du 6
avril, sous le prétexte de la neutralité du canal, remet-
tait tout en question. La fermeté de l'Empereur conjura
le danger. On parlait aussi d'une autorisation du sultan
que la Compagnie n'aurait pas encore obtenue. Mais
M. de Lesseps, dans l'assemblée générale de cette
année, du 15 juillet, établit que « la Société du canal
» de Suez est régulièrement constituée; que le vice-roi
» Mohamrned-Saïd en a réglé les conditions, et que le
» sultan lui-même en a reconnu l'utilité et approuvé les
» statuts. » La pression exercée sur le gouvernement
ottoman par l'ambassadeur anglais a donc seule empêché
le sultan de donner une autorisation publique, puisque
une partie des actions fut souscrite à Constantinople. La
Porte avait donc implicitement déclaré qu'elle ne s'oppo
sait pas à la formation de la Société. Son droit de suze"
raineté, fixé par la convention de 1841, n'allait pas au-
delà.
» Dernièrement S. Exc. Nubar-Pacha est venu formuler
au nom de son gouvernement trois demandes impor-
tantes dont le but évident est la ruine de l'entreprise.
Elles ont pour objet la réduction du nombre des ou-
vriers , l'augmentation des salaires, et la reprise des
concessions de terrains. Ces réclamations, outre qu'elles
n'ont aucun caraetère d'utilité, sont contraires aux trai-
tés signés entre le gouvernement égyptien et le prési-
dent de la Société. Aussi le gouvernemeni français a
refusé de traiter avec Nubar-Pacha et l'a adressé à la
Compagnie. Un contrat ne peut être changé qu'avec
le consentement des contractants. Cette demande fut
formellement rejetée. Nous sommes convaincu que
S. A. Ismaïl, éclairé sur les vrais intérêts de son royaume,
abandonnera la poursuite de semblables exigences et
continuera d'encourager les efforts d'une Compagnie
qui a commencé l'ère d'une grande prospérité pour les
Egyptiens.
» Malgré toutes ces entraves, les travaux sont pour-
suivis avec la plus grande activité. Dans un mois le
canal d'eau douce sera terminé et la mer Rouge com-
muniquera avec la Méditerranée. Les bassins de Port-
Saïd et de Suez s'agrandissant de jour en jour, en 1868
ces deux ports seront ouverts à la grande navigation;
Ismaïlia, bâtie sur les bords du lac Timsah, est bientôt
une ville complète. Depuis longtemps le domaine du
Ouady, acheté par la Compagnie, est cultivé par des
colons d'un zèle infatigable ; les fellahs et les Bédouins
eux-mêmes, qui tirent de leurs travaux des bénéfices
considérables, paient très-régulièrement les fermages.
Ils récoltent en abondance le blé, le maïs, le lin, le
riz, etc.; ils cultivent surtout le coton, que la guerre
d'Amérique leur permet de vendre à des prix élevés
Le mûrier se plaît dans le climat du Ouady et a permis
d'établir des magnaneries importantes; des milliers
d'arbres utiles répandent partout l'ombrage et la ver-
dure. Les acacias, les pins maritimes , les filaos, les
palmiers, les oliviers et les grenadiers croissent à vue
d'œil dans un sol qui peut donner trois moissons en
quatorze mois.
» Une partie des terres de la concession est déjà cul-
tivée par les Bédouins et les Syriens ; le reste n'est pas
encore alimenté par le canal d'eau douce; cependant
il est retenu depuis longtemps par des familles arabes.
» L'œuvre s'avance donc et le succès approche.
Nous engageons les porteurs de titres à envisager
ces brillantes espérances. Quant aux obstacles suscités
par la haine ou la cupidité, M. de Lesseps, fort de son
droit et de l'appui du gouvernement impérial, saura les
surmonter en dépit des adversaires de la prospérité
commerciale de la France et de l'Europe continentale.
» LAMPERIÉRE. )
COURRIER DE LA BOURSE.
22 novembre.
« Nous avons publié dans un précédent numéro le
texte des délibérations par lesquelles le Conseil d'admi,
nistration de la Compagnie du canal de Suez entend
maintenir les concessions qui lui ont été faites par le
gouvernement égyptien. Cette déclaration, nécessaire
pour rassurer les nombreux actionnaires de cette grande
entreprise et répondre aux bruits de transaction qui
avaient circulé, a donné lieu dans un journal financier
à des attaques très-vives, mais tout aussi mal inspirées
que celles dont une partie de la presse anglaise s'est
faite l'écho depuis l'origine de l'affaire, dans un but
facile à comprendre. La lettre péremptoire de l'hono-
rable fondateur de la Société que nous insérons ci-après,
ainsi que l'avis aux actionnaires, fait justice des allé-
gations qui ont été portées, et démontre une fois de
plus que les intérêts de la Société sont placés dans une
main ferme qui saura les sauvegarder, et ce n'est pas
alors que les plus grands obstacles ont été vaincus,
que l'exécution du grand projet qui illustrera son fon-
dateur et décuplera le commerce de l'Occident peut
qu'à ce "qu'un jour il devienne la cause principale de
sa ruine.
» M. de Lesseps s'est chargé lui-même de repousser
les attaques qui peuvent compromettre le succès de
son entreprise, et de fournir aux actionnaires des ren-
seignements sur les droits et sur la situation actuelle
de la Compagnie. Nous avons la plus entière confiance
dans la justice de sa cause; en rappelant aujourd'hui
les principales difficultés que la Compagnie a rencontrées,
nous voulons seulement constater que le succès n'est
plus douteux puisque la jalousie fait tous ses efforts
pour en retarder l'heure.
» A l'origine, le projet du canal de Suez n'était com-
battu en apparence que par ceux qui le jugeaient im-
possible. Le gouvernement anglais, plein de sollicitude
pour les capitaux français, manisfesta contre cette
entreprise la plus vive opposition. Les sables du désert
devaient engloutir les auteurs de ce projet audacieux
et les capitaux qui leur seraient confiés. Ce soin pou-
vait partir d'un bon naturel, mais en France, de même
qu'en Europe, on ne crut pas à l'impossibilité et le
canal fut commencé.
D Ceux qui avaient voulu s'opposer à la formation de
la Société tentèrent ensuite de ralentir la marche des
travaux. L'année dernière la note anglo-turque du 6
avril, sous le prétexte de la neutralité du canal, remet-
tait tout en question. La fermeté de l'Empereur conjura
le danger. On parlait aussi d'une autorisation du sultan
que la Compagnie n'aurait pas encore obtenue. Mais
M. de Lesseps, dans l'assemblée générale de cette
année, du 15 juillet, établit que « la Société du canal
» de Suez est régulièrement constituée; que le vice-roi
» Mohamrned-Saïd en a réglé les conditions, et que le
» sultan lui-même en a reconnu l'utilité et approuvé les
» statuts. » La pression exercée sur le gouvernement
ottoman par l'ambassadeur anglais a donc seule empêché
le sultan de donner une autorisation publique, puisque
une partie des actions fut souscrite à Constantinople. La
Porte avait donc implicitement déclaré qu'elle ne s'oppo
sait pas à la formation de la Société. Son droit de suze"
raineté, fixé par la convention de 1841, n'allait pas au-
delà.
» Dernièrement S. Exc. Nubar-Pacha est venu formuler
au nom de son gouvernement trois demandes impor-
tantes dont le but évident est la ruine de l'entreprise.
Elles ont pour objet la réduction du nombre des ou-
vriers , l'augmentation des salaires, et la reprise des
concessions de terrains. Ces réclamations, outre qu'elles
n'ont aucun caraetère d'utilité, sont contraires aux trai-
tés signés entre le gouvernement égyptien et le prési-
dent de la Société. Aussi le gouvernemeni français a
refusé de traiter avec Nubar-Pacha et l'a adressé à la
Compagnie. Un contrat ne peut être changé qu'avec
le consentement des contractants. Cette demande fut
formellement rejetée. Nous sommes convaincu que
S. A. Ismaïl, éclairé sur les vrais intérêts de son royaume,
abandonnera la poursuite de semblables exigences et
continuera d'encourager les efforts d'une Compagnie
qui a commencé l'ère d'une grande prospérité pour les
Egyptiens.
» Malgré toutes ces entraves, les travaux sont pour-
suivis avec la plus grande activité. Dans un mois le
canal d'eau douce sera terminé et la mer Rouge com-
muniquera avec la Méditerranée. Les bassins de Port-
Saïd et de Suez s'agrandissant de jour en jour, en 1868
ces deux ports seront ouverts à la grande navigation;
Ismaïlia, bâtie sur les bords du lac Timsah, est bientôt
une ville complète. Depuis longtemps le domaine du
Ouady, acheté par la Compagnie, est cultivé par des
colons d'un zèle infatigable ; les fellahs et les Bédouins
eux-mêmes, qui tirent de leurs travaux des bénéfices
considérables, paient très-régulièrement les fermages.
Ils récoltent en abondance le blé, le maïs, le lin, le
riz, etc.; ils cultivent surtout le coton, que la guerre
d'Amérique leur permet de vendre à des prix élevés
Le mûrier se plaît dans le climat du Ouady et a permis
d'établir des magnaneries importantes; des milliers
d'arbres utiles répandent partout l'ombrage et la ver-
dure. Les acacias, les pins maritimes , les filaos, les
palmiers, les oliviers et les grenadiers croissent à vue
d'œil dans un sol qui peut donner trois moissons en
quatorze mois.
» Une partie des terres de la concession est déjà cul-
tivée par les Bédouins et les Syriens ; le reste n'est pas
encore alimenté par le canal d'eau douce; cependant
il est retenu depuis longtemps par des familles arabes.
» L'œuvre s'avance donc et le succès approche.
Nous engageons les porteurs de titres à envisager
ces brillantes espérances. Quant aux obstacles suscités
par la haine ou la cupidité, M. de Lesseps, fort de son
droit et de l'appui du gouvernement impérial, saura les
surmonter en dépit des adversaires de la prospérité
commerciale de la France et de l'Europe continentale.
» LAMPERIÉRE. )
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22 novembre.
« Nous avons publié dans un précédent numéro le
texte des délibérations par lesquelles le Conseil d'admi,
nistration de la Compagnie du canal de Suez entend
maintenir les concessions qui lui ont été faites par le
gouvernement égyptien. Cette déclaration, nécessaire
pour rassurer les nombreux actionnaires de cette grande
entreprise et répondre aux bruits de transaction qui
avaient circulé, a donné lieu dans un journal financier
à des attaques très-vives, mais tout aussi mal inspirées
que celles dont une partie de la presse anglaise s'est
faite l'écho depuis l'origine de l'affaire, dans un but
facile à comprendre. La lettre péremptoire de l'hono-
rable fondateur de la Société que nous insérons ci-après,
ainsi que l'avis aux actionnaires, fait justice des allé-
gations qui ont été portées, et démontre une fois de
plus que les intérêts de la Société sont placés dans une
main ferme qui saura les sauvegarder, et ce n'est pas
alors que les plus grands obstacles ont été vaincus,
que l'exécution du grand projet qui illustrera son fon-
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