Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 505
tations et par la publication d'actes officiels, en les
accompagnant d'une note explicative qui nous paraît
jeter une vive lumière sur le débat. Voici ce docu-
ment sur lequel nous appelons toute l'attention de
nos lecteurs.
(Ici la note explicative.)
» On le voit : en dehors de la controverse des
jurisconsultes, il y a quelque chose de plus impor-
tant, de plus décisif; il y a une série de faits anté-
rieurs et postérieurs qui nous paraissent constituer
la légitime possession, le droit incontestable de la
Compagnie : des capitaux énormes engagés dans
l'entreprise, de l'aveu du gouvernement égyptien
et sans opposition, même avec des encouragements
de la part de la Porte ; des ratifications implicites
ou formelles et plusieurs fois renouvelées de la con-
cession et de ses conditions ; des travaux immenses
poursuivis pendant plusieurs années au grand jour,
avec éclat, et nullement à titre d'études ou d'opé-
rations préparatoires, car ce n'est pas pour des étu-
des ou des essais qu'on aurait mis régulièrement
vingt mille hommes au service de la Compagnie ;
le mode d'exécution de ces travaux réglé par le
gouvernement Jui-même, de la manière qu'il a jugée
être la plus convenable, la plus utile au pays, des
engagements pécuniaires régulièrement pris et déjà
remplis, en partie, par ce gouvernement.
» N'y eùt-il. que ces faits, n'en serait-ce pas
assez pour former un lien juridique entre le gou-
vernement égyptien et la Compagnie, un véritable
droit acquis non-seulement à l'égard de celle-ci, mais
au profit de toutes les nations civilisées dont la magni-
fique entreprise de M. de Lesseps est destinée à ser-
vir les plus grands intérêts? Et à quel moment
veut-on revenir sur tout ce passé ? Dans quelles cir-
constances commence-t-on à s'apercevoir d'irrégu-
larités, d'inconvénients et de dangers dont la gra.
vité ne nous semble nullement démontrée? C'est
lorsque l'entreprise marche d'un pas assuré vers
son accomplissement, lorsque la certitude du succès
est constatée par les hommes les moins suspects,
par des ingénieurs anglais, lorsque déjà une jonc-
tion préliminaire des deux mers est réalisée. Il faut
qu'on sache, en effet, que dans la première quinzaine
de décembre une ligne non interrompue de naviga-
tion, praticable pour de gros transports, va se trou-
ver établie par le canal d'eau douce qui, partant de
Suez, vient rejoindre au lac Timsah, au moyen de
deux écluses, le canal maritime venant de Port-Saïd.
» Qu'à ce point d'avancement, à ce degré de
réussite, on vienne, par des changements intempes-
tifs, porter la perturbation daus les travaux, c'est
un fait tellement malencontreux, qu'il est impossi-
ble de n'y pas voir l'effet de cette influence jalouse
dont la réalité n'est pas douteuse, puisque des hom-
mes d'Etat anglais, M. Rœbuck, M. Gladstone, l'ont
eux-mêmes jadis dénoncée. Mais la France doit
d'autant plus s'attacher à cette noble entreprise, qui
est pour elle une gloire bien plus qu'un intérêt, et
où son génie humanitaire se manifeste si digne-
ment.
» Au reste, nous croyons que ces considérations
sont appréciées dans les régions gouvernementales
les plus hautes.
» TH. FABAS. »
CRÉDIT PUBLIC.
7 novembre.
Il On se rappelle encore certaine note diplomatique,
émanée du ministère des affaires étrangères de Tur-
quie, qui, par les questions inattendues qu'elle soule-
vait, jeta un certain émoi parmi les actionnaires du
canal de Suez. -
» Cette note a été le point de départ d'une suite de
tracasseries qui ont abouti à une tentative faite par le
gouvernement égyptien pour changer les bases des
contrats qui assurent l'exécution de cette œuvre
colossale.
» C'est du moins ce que nos lecteurs pourront ap-
prendre en lisant la circulaire adressée aux action-
naires du canal de Suez, par l'honorable président du
Conseil d'administration, M. Ferdinand de Lesseps,
Cette circulaire, que nous reproduisons in extenso dans
une autre partie du journal, est suivie d'une délibération
prise par le Conseil d'administration de la Société,
dans sa séance extraordinaire du 29 octobre dernier, à
l'effet de résister aux étranges prétentions du gouver-
nement égyptien.
» Jamais les droits de la Compagnie n'ont été affir-
més d'une façon plus nette, plus catégorique, plus élo-
quente ; non moins pénétrés de leur bon droit que du
respect de l'autorité devant laquelle ils ont à le
défendre, MM. les administrateurs de la Compagnie de
Suez parlent un langage à la fois plein de fermeté et
de convenance. Sans doute, la Compagnie serait mal
venue de vouloir se tenir au-dessus des lois du pays,
mais telles ne sont point, telles n'ont jamais été ses
intentions. Que lui a-t-on accordé par les actes mêmes
des 30 novembre 1854, 5 janvier et 20 juillet 1856 ?
» 1° La concession du canal maritime avec droit
de péage ;
l, 2° La concession du canal d'eau douce avec le
même droit ;
» 3° La concession des terrains;
» 4° La fourniture par le gouvernement des ouvriers
nécessaires selon les besoins des travaux.
» 5° Le prix déterminé et fixé d'avance du salaire de
ces ouvriers.
» Que lui demande-t-on aujourd'hui?
» L'annulation à peu près complète des principales
conditions ci-dessus formulées.
» Ainsi le gouvernement égyptien veut réduire de
vingt mille à six mille le nombre des ouvriers qu'il
s'était engagé de fournir pour l'exécution du canal et
qu'il fournit régulièrement depuis le commencement
des travaux ; conséquences : prolongement de six ans
des frais généraux, des intérêts du fonds social ; retard
tations et par la publication d'actes officiels, en les
accompagnant d'une note explicative qui nous paraît
jeter une vive lumière sur le débat. Voici ce docu-
ment sur lequel nous appelons toute l'attention de
nos lecteurs.
(Ici la note explicative.)
» On le voit : en dehors de la controverse des
jurisconsultes, il y a quelque chose de plus impor-
tant, de plus décisif; il y a une série de faits anté-
rieurs et postérieurs qui nous paraissent constituer
la légitime possession, le droit incontestable de la
Compagnie : des capitaux énormes engagés dans
l'entreprise, de l'aveu du gouvernement égyptien
et sans opposition, même avec des encouragements
de la part de la Porte ; des ratifications implicites
ou formelles et plusieurs fois renouvelées de la con-
cession et de ses conditions ; des travaux immenses
poursuivis pendant plusieurs années au grand jour,
avec éclat, et nullement à titre d'études ou d'opé-
rations préparatoires, car ce n'est pas pour des étu-
des ou des essais qu'on aurait mis régulièrement
vingt mille hommes au service de la Compagnie ;
le mode d'exécution de ces travaux réglé par le
gouvernement Jui-même, de la manière qu'il a jugée
être la plus convenable, la plus utile au pays, des
engagements pécuniaires régulièrement pris et déjà
remplis, en partie, par ce gouvernement.
» N'y eùt-il. que ces faits, n'en serait-ce pas
assez pour former un lien juridique entre le gou-
vernement égyptien et la Compagnie, un véritable
droit acquis non-seulement à l'égard de celle-ci, mais
au profit de toutes les nations civilisées dont la magni-
fique entreprise de M. de Lesseps est destinée à ser-
vir les plus grands intérêts? Et à quel moment
veut-on revenir sur tout ce passé ? Dans quelles cir-
constances commence-t-on à s'apercevoir d'irrégu-
larités, d'inconvénients et de dangers dont la gra.
vité ne nous semble nullement démontrée? C'est
lorsque l'entreprise marche d'un pas assuré vers
son accomplissement, lorsque la certitude du succès
est constatée par les hommes les moins suspects,
par des ingénieurs anglais, lorsque déjà une jonc-
tion préliminaire des deux mers est réalisée. Il faut
qu'on sache, en effet, que dans la première quinzaine
de décembre une ligne non interrompue de naviga-
tion, praticable pour de gros transports, va se trou-
ver établie par le canal d'eau douce qui, partant de
Suez, vient rejoindre au lac Timsah, au moyen de
deux écluses, le canal maritime venant de Port-Saïd.
» Qu'à ce point d'avancement, à ce degré de
réussite, on vienne, par des changements intempes-
tifs, porter la perturbation daus les travaux, c'est
un fait tellement malencontreux, qu'il est impossi-
ble de n'y pas voir l'effet de cette influence jalouse
dont la réalité n'est pas douteuse, puisque des hom-
mes d'Etat anglais, M. Rœbuck, M. Gladstone, l'ont
eux-mêmes jadis dénoncée. Mais la France doit
d'autant plus s'attacher à cette noble entreprise, qui
est pour elle une gloire bien plus qu'un intérêt, et
où son génie humanitaire se manifeste si digne-
ment.
» Au reste, nous croyons que ces considérations
sont appréciées dans les régions gouvernementales
les plus hautes.
» TH. FABAS. »
CRÉDIT PUBLIC.
7 novembre.
Il On se rappelle encore certaine note diplomatique,
émanée du ministère des affaires étrangères de Tur-
quie, qui, par les questions inattendues qu'elle soule-
vait, jeta un certain émoi parmi les actionnaires du
canal de Suez. -
» Cette note a été le point de départ d'une suite de
tracasseries qui ont abouti à une tentative faite par le
gouvernement égyptien pour changer les bases des
contrats qui assurent l'exécution de cette œuvre
colossale.
» C'est du moins ce que nos lecteurs pourront ap-
prendre en lisant la circulaire adressée aux action-
naires du canal de Suez, par l'honorable président du
Conseil d'administration, M. Ferdinand de Lesseps,
Cette circulaire, que nous reproduisons in extenso dans
une autre partie du journal, est suivie d'une délibération
prise par le Conseil d'administration de la Société,
dans sa séance extraordinaire du 29 octobre dernier, à
l'effet de résister aux étranges prétentions du gouver-
nement égyptien.
» Jamais les droits de la Compagnie n'ont été affir-
més d'une façon plus nette, plus catégorique, plus élo-
quente ; non moins pénétrés de leur bon droit que du
respect de l'autorité devant laquelle ils ont à le
défendre, MM. les administrateurs de la Compagnie de
Suez parlent un langage à la fois plein de fermeté et
de convenance. Sans doute, la Compagnie serait mal
venue de vouloir se tenir au-dessus des lois du pays,
mais telles ne sont point, telles n'ont jamais été ses
intentions. Que lui a-t-on accordé par les actes mêmes
des 30 novembre 1854, 5 janvier et 20 juillet 1856 ?
» 1° La concession du canal maritime avec droit
de péage ;
l, 2° La concession du canal d'eau douce avec le
même droit ;
» 3° La concession des terrains;
» 4° La fourniture par le gouvernement des ouvriers
nécessaires selon les besoins des travaux.
» 5° Le prix déterminé et fixé d'avance du salaire de
ces ouvriers.
» Que lui demande-t-on aujourd'hui?
» L'annulation à peu près complète des principales
conditions ci-dessus formulées.
» Ainsi le gouvernement égyptien veut réduire de
vingt mille à six mille le nombre des ouvriers qu'il
s'était engagé de fournir pour l'exécution du canal et
qu'il fournit régulièrement depuis le commencement
des travaux ; conséquences : prolongement de six ans
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