Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
502 L'ISTHME DE SUEZ,
les formes de langage, — vous désirez dans Vintérêt des
actionnaires l'acceptation des trois points, le Conseil de
la Compagnie et avec lui l'opinion publique vous répon-
dent : cette exigence est inadmissible, elle créerait un
précédent sans uiiliîé et serait la ruine des intérêts so-
ciaux. — Cela vous satisfait-il ? Si non, dites franche-
ment où tend votre polémique, ne vous arrêtez point en
chemin et dites-nous le dernier mot de toute cette stra-
tégie.
» Expliquez-nous surtout en quoi il était bon, oppor-
tun, nécessaire pour ce débat, que le public connût une
multitude de petits faits que vous avez groupés avec
adresse, et qui, au demeurant, sont indifférents à la dis-
cussion.
» Le vice-roi, dites-vous, est parfait pour la Société,
et vous citez, en la reproduisant compendieusement, une
consultation de MM. Dufaure, Barrot et Jules Favre, qui
établit, selon vous, que le vice-roi actuel a été très géné-
reux en acceptant les engagements de son prédécesseur,
et qu'il a été magnifique en se libérant par anticipation.
A cette consultation le Journal des chemins de fer pourrait
opposer une consultation contraire, du Il mai 1860, et
qui a été délibérée par M. Marie, ancien ministre et an-
cien bâtonnier. — Mais à quoi bon cette fantasmagorie
de consultations, à quoi bon surtout disserter sur ce ter-
rain, alors que le vice-roi lui-même a par la spontanéité
de sa conduite, par l'acceptation en son nom de tous les
engagements antérieurs, rendu vaines et sans aucune
portée les consultationsjle son prédécesseur.
» Encore une fois, veut-on que nous prenions au pied
de la lettre le débat pendant entre M. de Lesseps et
Nubar-Pacha ? Nous le voulons bien : - il se résumera
alors par une demande impraticable, — et par un refus
qui devait en être la conséquence.
» En présence de cette situation qui ne saurait avoir
d'autre dénoûment que le maintien de la situation,
était-il opportun, patriotique, équitable de multiplier les
embarras, de chercher à ébranler la constitution sociale,
de fouruir des armes à Constantinople, d'alarmer les
intérêts respectables des actionnaires, — de faire naître
des scrupules ou de provoquer des questions sur la pru-
dence, l'habileté, la gravité des membres du Conseil ?
Encore une fois, où tout cela veut-il en venir ? — Dans
les coulisses on fait une réponse : il faut, dit-on, que
M. de Lesseps se retire, les actionnaires seront rem-
boursés au pair, et l'Angleterre constituera une Compa-
gnie qui terminera les travaux.
» Est-ce le dernier mot de la polémique a laquelle
Nubar-Pacha prête son nom? Nous ne le croirons jamais;
mais alors qu'on nous dise pourquoi on fait tant de
brvit pour rien. A. DE BIRAGUE D'APREMONT.
JOURNAL DES ACTIONNAIRES.
6 novembre.
« La grande entreprise du canal maritime de Suez
subit en ce moment une crise dont la gravité impres-
sionne fortement le public, mais dont on aurait tort de
s'exagérer les conséquences.
» Le gouvernement égyptien, par une brusque déro-
gation aux contrats solennellement consentis entre le
vice-roi et M. de Lesseps, prétend conlraindre la Com-
pagnie à réduire le nombre actuel des ouvriers au chiffre
de six mille hommes, à porte? leur salaire à 2
francs par jour, et à faire abandon des concessions de
terrain. Comme compensation, le vice-roi prendrait
pour son compte le canal d'eau douce et rembourserait
à la Compagnie les frais que lui a coûtée la partie déjà
creusée de ce canal.
» Une conduite si imprévue, si contraire aux intérêts
du vice-roi et de l'Égypte, si funeste pour les action-
naires de la Compagnie, ne peut s'expliquer que par
l'influence d'intrigues bien connues, et dont ia pression
ne saurait être sérieusement combattue que par la
haute influence de la France. Quel parti notre gouver-
nement prendra-t-il? Il ne peut prendre d'autre parti
que celui que lui dictera l'opinion publique, et sur la
question du canal de Suez l'opinion n'a qu'une volonté,
qu'une voix.
» En attendant, le Conseil d'administration de la Com-
pagnie a discuté les propositions du vice-roi et les a
unanimement rejetées après une discussion dont voici
le compte rendu détaillé: » E. DEBRIGES. »
(Suit la résolution du Conseil d'administration).
21 novembre.
« Dans notre numéro du 7 novembre, nous avons pu-
blié le texte des délibérations par lesquelles la Com-
pagnie du canal maritime de Suez rejette les proposi-
tions qui lui ont été faites récemment au nom du
vice-roi d'Egypte.
» Par ces prop03itions la Compagnie était invitée à
réduire le nombre actuel de ses ouvriers à six mille
hommes, à élever leur salaire à 2 francs par jour, et
à faire abandon de ses concessions de terrains. Comme
compensation, le vice-roi offrait de prendre pour son
compte le canal d'eau douce et de rembourser à la Com-
pagnie les frais que lui a coûtés la partie déjà creu-
sée de ce canal.
» Dans ces circonstances, le Conseil d'administration
n'a dû s'inspirer que de l'intérêt des actionnaires et
des droits de la Compapnie.
» Il avait à choisir entre deux partis : un acquies-
cement dont les conséquences désastreuses frappent
tous les yeux sans qu'on y découvre aucun avantage,
ou bien le maintien pur et simple des conventions ac-
ceptées par le gouvernement égyptien et qui importent
non-seulement à la prospérité de l'entreprise, mais à
son achèvement.
» Tout le monde a approuvé les résolutions adoptées
par le Conseil d'administration, et ce n'est pas sans
une profonde surprise qu'on a vu un journal, la Semaine
financière, profiter des embarras qui viennent de surgir
pour attaquer la Compagnie, d'abord à propos du rejet
des propositions du vice-roi, puis sur Ea constitution fi-
nancière et sur ses travaux. La surprise a été d'autant
plus vive que ce journal proteste de ses bonnes inten-
tions en faveur du percement de l'isthme de Suez.
les formes de langage, — vous désirez dans Vintérêt des
actionnaires l'acceptation des trois points, le Conseil de
la Compagnie et avec lui l'opinion publique vous répon-
dent : cette exigence est inadmissible, elle créerait un
précédent sans uiiliîé et serait la ruine des intérêts so-
ciaux. — Cela vous satisfait-il ? Si non, dites franche-
ment où tend votre polémique, ne vous arrêtez point en
chemin et dites-nous le dernier mot de toute cette stra-
tégie.
» Expliquez-nous surtout en quoi il était bon, oppor-
tun, nécessaire pour ce débat, que le public connût une
multitude de petits faits que vous avez groupés avec
adresse, et qui, au demeurant, sont indifférents à la dis-
cussion.
» Le vice-roi, dites-vous, est parfait pour la Société,
et vous citez, en la reproduisant compendieusement, une
consultation de MM. Dufaure, Barrot et Jules Favre, qui
établit, selon vous, que le vice-roi actuel a été très géné-
reux en acceptant les engagements de son prédécesseur,
et qu'il a été magnifique en se libérant par anticipation.
A cette consultation le Journal des chemins de fer pourrait
opposer une consultation contraire, du Il mai 1860, et
qui a été délibérée par M. Marie, ancien ministre et an-
cien bâtonnier. — Mais à quoi bon cette fantasmagorie
de consultations, à quoi bon surtout disserter sur ce ter-
rain, alors que le vice-roi lui-même a par la spontanéité
de sa conduite, par l'acceptation en son nom de tous les
engagements antérieurs, rendu vaines et sans aucune
portée les consultationsjle son prédécesseur.
» Encore une fois, veut-on que nous prenions au pied
de la lettre le débat pendant entre M. de Lesseps et
Nubar-Pacha ? Nous le voulons bien : - il se résumera
alors par une demande impraticable, — et par un refus
qui devait en être la conséquence.
» En présence de cette situation qui ne saurait avoir
d'autre dénoûment que le maintien de la situation,
était-il opportun, patriotique, équitable de multiplier les
embarras, de chercher à ébranler la constitution sociale,
de fouruir des armes à Constantinople, d'alarmer les
intérêts respectables des actionnaires, — de faire naître
des scrupules ou de provoquer des questions sur la pru-
dence, l'habileté, la gravité des membres du Conseil ?
Encore une fois, où tout cela veut-il en venir ? — Dans
les coulisses on fait une réponse : il faut, dit-on, que
M. de Lesseps se retire, les actionnaires seront rem-
boursés au pair, et l'Angleterre constituera une Compa-
gnie qui terminera les travaux.
» Est-ce le dernier mot de la polémique a laquelle
Nubar-Pacha prête son nom? Nous ne le croirons jamais;
mais alors qu'on nous dise pourquoi on fait tant de
brvit pour rien. A. DE BIRAGUE D'APREMONT.
JOURNAL DES ACTIONNAIRES.
6 novembre.
« La grande entreprise du canal maritime de Suez
subit en ce moment une crise dont la gravité impres-
sionne fortement le public, mais dont on aurait tort de
s'exagérer les conséquences.
» Le gouvernement égyptien, par une brusque déro-
gation aux contrats solennellement consentis entre le
vice-roi et M. de Lesseps, prétend conlraindre la Com-
pagnie à réduire le nombre actuel des ouvriers au chiffre
de six mille hommes, à porte? leur salaire à 2
francs par jour, et à faire abandon des concessions de
terrain. Comme compensation, le vice-roi prendrait
pour son compte le canal d'eau douce et rembourserait
à la Compagnie les frais que lui a coûtée la partie déjà
creusée de ce canal.
» Une conduite si imprévue, si contraire aux intérêts
du vice-roi et de l'Égypte, si funeste pour les action-
naires de la Compagnie, ne peut s'expliquer que par
l'influence d'intrigues bien connues, et dont ia pression
ne saurait être sérieusement combattue que par la
haute influence de la France. Quel parti notre gouver-
nement prendra-t-il? Il ne peut prendre d'autre parti
que celui que lui dictera l'opinion publique, et sur la
question du canal de Suez l'opinion n'a qu'une volonté,
qu'une voix.
» En attendant, le Conseil d'administration de la Com-
pagnie a discuté les propositions du vice-roi et les a
unanimement rejetées après une discussion dont voici
le compte rendu détaillé: » E. DEBRIGES. »
(Suit la résolution du Conseil d'administration).
21 novembre.
« Dans notre numéro du 7 novembre, nous avons pu-
blié le texte des délibérations par lesquelles la Com-
pagnie du canal maritime de Suez rejette les proposi-
tions qui lui ont été faites récemment au nom du
vice-roi d'Egypte.
» Par ces prop03itions la Compagnie était invitée à
réduire le nombre actuel de ses ouvriers à six mille
hommes, à élever leur salaire à 2 francs par jour, et
à faire abandon de ses concessions de terrains. Comme
compensation, le vice-roi offrait de prendre pour son
compte le canal d'eau douce et de rembourser à la Com-
pagnie les frais que lui a coûtés la partie déjà creu-
sée de ce canal.
» Dans ces circonstances, le Conseil d'administration
n'a dû s'inspirer que de l'intérêt des actionnaires et
des droits de la Compapnie.
» Il avait à choisir entre deux partis : un acquies-
cement dont les conséquences désastreuses frappent
tous les yeux sans qu'on y découvre aucun avantage,
ou bien le maintien pur et simple des conventions ac-
ceptées par le gouvernement égyptien et qui importent
non-seulement à la prospérité de l'entreprise, mais à
son achèvement.
» Tout le monde a approuvé les résolutions adoptées
par le Conseil d'administration, et ce n'est pas sans
une profonde surprise qu'on a vu un journal, la Semaine
financière, profiter des embarras qui viennent de surgir
pour attaquer la Compagnie, d'abord à propos du rejet
des propositions du vice-roi, puis sur Ea constitution fi-
nancière et sur ses travaux. La surprise a été d'autant
plus vive que ce journal proteste de ses bonnes inten-
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