Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 489
l'a toujours fait, les droits et les intérêts de la Compa-
gnie universelle, qui sont ceux de l'Europe tout entière,
du commerce et de la civilisation.
» ALEX. BONNEAU. »
L'UNION.
1er décembre.
« L'opinion publique, au milieu de tant de préoccu-
pations qui l'assiègent, s'est émue vivement depuis
quelques jours des difficultés suscitées à lia grande
entreprise du percement de l'isthme de Suez. Favorable,
comme elle a raison de l'être, à cette œuvre qui doit
honorer notre temps et qui comptera:parmi les plus belles
conceptions du génie français, elle s'inquiète des obs-
tacles, elle ne les comprend pas ; et dans sa clair.
voyance instinctive, elle se doute que derrière ces
étranges entraves doit se trouver la main jalouse et
envabissante de l'Angleterre. Au fond et à notre sens,
elle n'a pas tort, et il y a ici, à côté d'une question de
justice, une affaire d'honneur national.
» Inutile, sans doute, de rappeler les motifs qui dès
le premier moment nous ont fait applaudir à l'entre-
prise. L'immense intérêt dont elle est pour les relations
du monde, pour les progrès du commerce, pour les
facilités de la navigation ; l'influence que son succès
est appelé à exercer sur le développement de la civili-
sation ont d'avance séduit les esprits les moins enthou-
siastes. Pour nous, nous avons songé avec un orgueil
très-permis, à la gloire qui rejaillirait sur notre patrie
d'avoir conçu et accompli ce monument de persévé-
rance, de travail, et de savoir qui semblait un des desi-
derata des siècles. Nous nous flattions pour la France
d'avoir ajouter à ses traditions séculaires de protection
sur l'Orient, le bienfait d'une voie nouvelle et sûre,
ouverte vers ces lointaines contrées où tout nous ap-
pelle à jouer le rôle de pionniers de l'humanité et de
soldats du christianisme. 11 nous plaisait que ce fût un
de nos compatriotes qui attachât son nom à cette gi-
gantesque merveille, et nous savions bien que parmi
nous surtout elle trouverait des échos et des appuis.
» Nous ne nous sommes pas trompés. Bien que «uni-
verselle » par son titre et par sa nature, la Société de
l'isthme de Suez est nôtre, pour ainsi dire, par les
sympathies qui l'ont généreusement accueillie chez
nous ; cent dix millions d'actions ont été souscrits en
France seulement, et d'augustes visiteurs ont voulu
témoigner eux-mêmes, par leur présence etl par leurs
encouragements, des sentiments tout patriotiques qu'ils
portent à une œuvre vraiment française. Aujourd'hui
l'amour-propre, disons mieux, la dignité nationale s'y
considère comme engagée ; et si l'entreprise rencontre
des hostilités et des périls, il faut qu'on le sache : la
France entière entend avoir raison de ces hostilités et
détourner ces menaces.
» Quels sont donc, d'ailleurs, les griefs à la fois si tar-
difs et si nouveaux qu'on articule à cette heure contre
la Société de l'isthme de Suez? Qu'on nous en permette
le rapide examen; il faut que l'esprit public soit com-
plètement éclairé, il verra comme son instinct est sûr
et comme ses craintes sont justifiées. »
(Ici la feuille parisienne trace un exposé rapid
des faits qui ont précédé et suivi la constitution de
la Compagnie. 'Ces faits sont trop connus de nos
lecteurs pour qu'il soit utile de les replacer encore
une fois sous leurs yeux. Après cet exposé, l'Union
continue en ces termes : )
« Si la France avait largement souscrit et tenait
ses engagements, d'autres pays, à cause des événements
politiques, ne sont pas aussi fidèles : 177,642 actions,
souscrites par des capitalistes étrangers, restent en
souffrance ; et, dès lors, le capital n'est plus complet.
Le vice-roi va-t-il profiter de la circonstance pour con-
tester l'existence de la Société ? Nullement et au con-
traire ; c'est lui, Saïd-Pacha, qui prend à son compte
les 171,642 actions, reconnaissant ainsi l'existence de
la Société et la validant en tant qu'il en serait
besoin.
D Cependant, on lui suggère des doutes. Il veut s'é-
clairer, il demande des avis, et c'est alors qu'il reçoit
les consultations de M. Dufaure, de M. Jules Favre, de
M. Odilon Barrot, qui, datées du 9 mai 1860, ont été
tout récemment offertes à la publicité. Les avis de ces
éminents jurisconsultes sont défavorables la Compa-
gnie, cela est vrai ; mais, en revanche, a'autres avis,
émanés de M. de Vatimesnil, de M. Marie, de M. Plocque
et de M. Crémieux, se prononcent dans un sens abso-
lument opposé. Et, le 6 août 1860, le vice-roi, se rendant
aux motifs des dernières consultations, valide sa sous-
cription par un traité passé avec la Compagnie et sti-
pulant le mode de paiement des actions pour les dixiè-
mes alors échus. Certes, il y a bien là une seconde
reconnaissance, parfaitement explicite, de la légalité,
de l'existence de la Compagnie.
» Ce n'est pas tout: quelque temps après, Saïd meurt.
Les instances ennemies recommencent près de son suc-
cesseur Ismaïl- Pacha. On le sollicite de n'accorder à la
succession de son oncle que la valeur d'une dette
privée, et d'en laisser la charge à la Compagnie qui
aura recours sur la succession. Le nouveau vice-roi
rejette ce mode de procéder ; il admet la souscription
comme dette du gouvernement égyptien, et par un
traité en date du 20 mars 1863, il prend des arrange-
ments afin de pourvoir au paiement des dixièmes échus.
Qui ne verra là une troisième et solennelle reconnais-
sance de l'existence légale de la Compagnie ?
» Et ce serait au nom du vice-roi que l'on tenterait
de contester la formation valable de la Société? Mais
c'est lui qui a donné à cette Société le complément, la
perfection qui lui étaient nécessaires! Moins que per-
sonne il peut contester son œuvre.
» Mais on se rejette sur l'absence d'autorisation de
la Sublime Porte et sur la mise en activité des travaux
qui n'aurait été accomplie qu'indûment, faute de
cette autorisation. Qui oppose ce grief? Le vice-roi. Le
peut-il ?
» En 1860, il est vrai, la Porte envoie un haut fonc-
tionnaire signifier au vice-roi qu'il ait à faire cesser
les travaux entrepris à Port-Saïd sous le nom de tra-
vaux préparatoires.
l'a toujours fait, les droits et les intérêts de la Compa-
gnie universelle, qui sont ceux de l'Europe tout entière,
du commerce et de la civilisation.
» ALEX. BONNEAU. »
L'UNION.
1er décembre.
« L'opinion publique, au milieu de tant de préoccu-
pations qui l'assiègent, s'est émue vivement depuis
quelques jours des difficultés suscitées à lia grande
entreprise du percement de l'isthme de Suez. Favorable,
comme elle a raison de l'être, à cette œuvre qui doit
honorer notre temps et qui comptera:parmi les plus belles
conceptions du génie français, elle s'inquiète des obs-
tacles, elle ne les comprend pas ; et dans sa clair.
voyance instinctive, elle se doute que derrière ces
étranges entraves doit se trouver la main jalouse et
envabissante de l'Angleterre. Au fond et à notre sens,
elle n'a pas tort, et il y a ici, à côté d'une question de
justice, une affaire d'honneur national.
» Inutile, sans doute, de rappeler les motifs qui dès
le premier moment nous ont fait applaudir à l'entre-
prise. L'immense intérêt dont elle est pour les relations
du monde, pour les progrès du commerce, pour les
facilités de la navigation ; l'influence que son succès
est appelé à exercer sur le développement de la civili-
sation ont d'avance séduit les esprits les moins enthou-
siastes. Pour nous, nous avons songé avec un orgueil
très-permis, à la gloire qui rejaillirait sur notre patrie
d'avoir conçu et accompli ce monument de persévé-
rance, de travail, et de savoir qui semblait un des desi-
derata des siècles. Nous nous flattions pour la France
d'avoir ajouter à ses traditions séculaires de protection
sur l'Orient, le bienfait d'une voie nouvelle et sûre,
ouverte vers ces lointaines contrées où tout nous ap-
pelle à jouer le rôle de pionniers de l'humanité et de
soldats du christianisme. 11 nous plaisait que ce fût un
de nos compatriotes qui attachât son nom à cette gi-
gantesque merveille, et nous savions bien que parmi
nous surtout elle trouverait des échos et des appuis.
» Nous ne nous sommes pas trompés. Bien que «uni-
verselle » par son titre et par sa nature, la Société de
l'isthme de Suez est nôtre, pour ainsi dire, par les
sympathies qui l'ont généreusement accueillie chez
nous ; cent dix millions d'actions ont été souscrits en
France seulement, et d'augustes visiteurs ont voulu
témoigner eux-mêmes, par leur présence etl par leurs
encouragements, des sentiments tout patriotiques qu'ils
portent à une œuvre vraiment française. Aujourd'hui
l'amour-propre, disons mieux, la dignité nationale s'y
considère comme engagée ; et si l'entreprise rencontre
des hostilités et des périls, il faut qu'on le sache : la
France entière entend avoir raison de ces hostilités et
détourner ces menaces.
» Quels sont donc, d'ailleurs, les griefs à la fois si tar-
difs et si nouveaux qu'on articule à cette heure contre
la Société de l'isthme de Suez? Qu'on nous en permette
le rapide examen; il faut que l'esprit public soit com-
plètement éclairé, il verra comme son instinct est sûr
et comme ses craintes sont justifiées. »
(Ici la feuille parisienne trace un exposé rapid
des faits qui ont précédé et suivi la constitution de
la Compagnie. 'Ces faits sont trop connus de nos
lecteurs pour qu'il soit utile de les replacer encore
une fois sous leurs yeux. Après cet exposé, l'Union
continue en ces termes : )
« Si la France avait largement souscrit et tenait
ses engagements, d'autres pays, à cause des événements
politiques, ne sont pas aussi fidèles : 177,642 actions,
souscrites par des capitalistes étrangers, restent en
souffrance ; et, dès lors, le capital n'est plus complet.
Le vice-roi va-t-il profiter de la circonstance pour con-
tester l'existence de la Société ? Nullement et au con-
traire ; c'est lui, Saïd-Pacha, qui prend à son compte
les 171,642 actions, reconnaissant ainsi l'existence de
la Société et la validant en tant qu'il en serait
besoin.
D Cependant, on lui suggère des doutes. Il veut s'é-
clairer, il demande des avis, et c'est alors qu'il reçoit
les consultations de M. Dufaure, de M. Jules Favre, de
M. Odilon Barrot, qui, datées du 9 mai 1860, ont été
tout récemment offertes à la publicité. Les avis de ces
éminents jurisconsultes sont défavorables la Compa-
gnie, cela est vrai ; mais, en revanche, a'autres avis,
émanés de M. de Vatimesnil, de M. Marie, de M. Plocque
et de M. Crémieux, se prononcent dans un sens abso-
lument opposé. Et, le 6 août 1860, le vice-roi, se rendant
aux motifs des dernières consultations, valide sa sous-
cription par un traité passé avec la Compagnie et sti-
pulant le mode de paiement des actions pour les dixiè-
mes alors échus. Certes, il y a bien là une seconde
reconnaissance, parfaitement explicite, de la légalité,
de l'existence de la Compagnie.
» Ce n'est pas tout: quelque temps après, Saïd meurt.
Les instances ennemies recommencent près de son suc-
cesseur Ismaïl- Pacha. On le sollicite de n'accorder à la
succession de son oncle que la valeur d'une dette
privée, et d'en laisser la charge à la Compagnie qui
aura recours sur la succession. Le nouveau vice-roi
rejette ce mode de procéder ; il admet la souscription
comme dette du gouvernement égyptien, et par un
traité en date du 20 mars 1863, il prend des arrange-
ments afin de pourvoir au paiement des dixièmes échus.
Qui ne verra là une troisième et solennelle reconnais-
sance de l'existence légale de la Compagnie ?
» Et ce serait au nom du vice-roi que l'on tenterait
de contester la formation valable de la Société? Mais
c'est lui qui a donné à cette Société le complément, la
perfection qui lui étaient nécessaires! Moins que per-
sonne il peut contester son œuvre.
» Mais on se rejette sur l'absence d'autorisation de
la Sublime Porte et sur la mise en activité des travaux
qui n'aurait été accomplie qu'indûment, faute de
cette autorisation. Qui oppose ce grief? Le vice-roi. Le
peut-il ?
» En 1860, il est vrai, la Porte envoie un haut fonc-
tionnaire signifier au vice-roi qu'il ait à faire cesser
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