Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1863 15 août 1863
Description : 1863/08/15 (A8,N172). 1863/08/15 (A8,N172).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203251m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
354 L'ISTHME DE SUEZ,
» Constantinople et à Londres. L'oeuvre de la Compagnie
» est maintenant une entreprise purement commerciale,
» et comme telle elle ne sera nulle part envisagée avec
» plus de bienveillance qu'en Angleterre. En cas de suc-
» cès c'est nous qui y gagnerons le plus. M. Hawkshaw
» a déclaré que la réussite était possible; nous désirons
» que l'événement confirme ses prévisions. »
D Cet aveu, d'autant plus précieux qu'il était moins
attendu, mérite qu'on le signale. Le texte des déclara-
tions du Times est arrivé; il ne dément en rien l'ana-
lyse du télégramme que nous venons de rapporter, »
L'INTRIGUE ANGLAISE ET L'OPINION COLONIALE.
Comme moralité de presque tout le contenu de ce
numéro, nous ne pouvons mieux le terminer que par
la citation de deux articles du Moniteur de la Réu-
nion. Ils prouveront au gouvernement et à la presse
britanniques qu'une trop longue persistance dans les
défiances, dans les jalousies, dans les procédés dé-
loyaux dont l'entente cordiale sait si peu nous pré-
server chez nos vois'ns. finira par provoquer en
France , même parmi les esprits les plus modérés,
une explosion dont la conduite de l'Angleterre of-
ficielle envers le canal de Suez n'aura pas été un
des moindres éléments.
La Turquie pourra voir aussi dans ces extraits à
quel point elle indispose l'opinion française par sa
docilité désastreuse envers la politique anglaise, et
son opposition à une entreprise d'où l'empire otto-
man a tant d'avantages à retirer.
J. Mongin.
IL'Egypte.
« La Porte Ottomane, à l'instigation de la jalouse et
astucieuse Angleterre, vient de donner au monde en-
tier une preuve nouvelle de sa faiblesse et de sa du-
plicité, en ajoutant un embarras de plus à toutes les
graves questions qui agitent en ce moment la politique
générale des nations.
» Nous parlons de l'opposition que le gouvernement
turc a aujourd'hui la prétention de vouloir élever con-
tre l'achèvement par un Français et sous la protection
de la France, des grands travaux de la canalisation de
l'isthme de Suez, commencés depuis plusieurs années
avec tant de succès.
» Nous appelons, à cet égard, l'attention publique
sur un remarquable article du Constitutionnel, journal
semi-officiel, que nous reproduisons. Cet incident dé-
plorable, nous l'espérons bien, tournera à la honte du
cabinet britannique et à la confusion du Divan.
» Des symptômes significatifs de cette détermination
de la Sublime-Porte, poussée par l'Angleterre, s'étaient
manifestés tacitement par l'abstention du sultan, pen-
dant son voyage en Égypte, à visiter les travaux
poursuivis avec tant de courage et de persévérance par
notre honorable compatriote M. de Lesseps. La récente
visite du prince Napoléon sur les lieux témoins de
cette entreprise a dû ajouter au mécontentement de
la Turquie et surtout à celui du cabinet britannique,
qui suivait d'un œil inquiet l'avancement de ces tra-
vaux gigantesques.
» Depuis qu'il n'existe plus de doutes sur la possi-
bilité de l'accomplissement du grand œuvre du XIXe
siècle par l'influence de la France, nos rivaux en toutes
choses ne négligeaient aucun des moyens propres à
empêcher l'achèvement du canal qui devra prochaine-
ment unir les eaux de la Méditerranée à celles de la
mer Rouge. L'Angleterre voudrait se réserver le mo-
nopole du commerce maritime dans cette partie du
monde.
» L'occupation de l'ile de Périm et d'autres points
importants sur les côtes d'Arabie par la prévoyante
Angleterre, n'a pas eu d'autre cause que l'inquiétude
que lui inspirait la canalisation de l'isthme de Suez
qu'elle voudrait maintenant faire remettre aux mains
de l'inepte Turquie, instrument trop docile de la poli-
tique britannique. Heureusement la France, ainsi que
toutes les nations du continent européen, veillent sur
l'avenir de cet admirable ouvrage, qui se terminera
avant peu par les soins de son auteur, en dépit de
l'Angleterre et de la Turquie.
» Cette absurde et tardive intention de la Turquie à
finir elle - même cet important travail entrepris par
M. de Lesseps, avec l'assentiment des nations mariti-
mes, à l'exception do l'Angleterre, mais avec l'encou-
ragement du commerce britannique, fait naître des ré-
flexions graves sur l'état politique d'Égypte, encore
vassale de l'empire turc. Cet empire décrépit et ver-
moulu serait tombé depuis longtemps sous les coups
de Méhémet-Ali, sans l'intervention des puissances oc-
cidentales.
» La situation politique actuelle de l'Égypte consti-
tue une véritable anomalie dans l'équilibre des nations,
et elle forme un contre-sens choquant vis-à-vis du
sultan, qui ne conserve qu'un semblant d'autorité sur
un pacha véritablement plus puissant que lui. Le pa-
cha régnerait aujourd'hui à Constantinople si l'Europe
le permettait. Cette situation constitue un danger réel
pour le développement du commerce maritime et pour
le progrès de la civilisation dans l'extrême Orient. A
cet égard surtout, elle mérite la sérieuse attention des
grandes puissances.
» A toutes les époques de son histoire, la France a
exercé une légitime influence en Egypte, qu'elle a
même dominée pendant un temps, malheureusement
trop court pour l'avancement de la civilisation. Les
Anglais, toujours jaloux de l'influence française en
Égypte, nous y ont suscité des embarras autrefois
comme aujourd'hui. En effet, il est impossible de ne
pas reconnaître leur tortueuse diplomatie dans les der-
» Constantinople et à Londres. L'oeuvre de la Compagnie
» est maintenant une entreprise purement commerciale,
» et comme telle elle ne sera nulle part envisagée avec
» plus de bienveillance qu'en Angleterre. En cas de suc-
» cès c'est nous qui y gagnerons le plus. M. Hawkshaw
» a déclaré que la réussite était possible; nous désirons
» que l'événement confirme ses prévisions. »
D Cet aveu, d'autant plus précieux qu'il était moins
attendu, mérite qu'on le signale. Le texte des déclara-
tions du Times est arrivé; il ne dément en rien l'ana-
lyse du télégramme que nous venons de rapporter, »
L'INTRIGUE ANGLAISE ET L'OPINION COLONIALE.
Comme moralité de presque tout le contenu de ce
numéro, nous ne pouvons mieux le terminer que par
la citation de deux articles du Moniteur de la Réu-
nion. Ils prouveront au gouvernement et à la presse
britanniques qu'une trop longue persistance dans les
défiances, dans les jalousies, dans les procédés dé-
loyaux dont l'entente cordiale sait si peu nous pré-
server chez nos vois'ns. finira par provoquer en
France , même parmi les esprits les plus modérés,
une explosion dont la conduite de l'Angleterre of-
ficielle envers le canal de Suez n'aura pas été un
des moindres éléments.
La Turquie pourra voir aussi dans ces extraits à
quel point elle indispose l'opinion française par sa
docilité désastreuse envers la politique anglaise, et
son opposition à une entreprise d'où l'empire otto-
man a tant d'avantages à retirer.
J. Mongin.
IL'Egypte.
« La Porte Ottomane, à l'instigation de la jalouse et
astucieuse Angleterre, vient de donner au monde en-
tier une preuve nouvelle de sa faiblesse et de sa du-
plicité, en ajoutant un embarras de plus à toutes les
graves questions qui agitent en ce moment la politique
générale des nations.
» Nous parlons de l'opposition que le gouvernement
turc a aujourd'hui la prétention de vouloir élever con-
tre l'achèvement par un Français et sous la protection
de la France, des grands travaux de la canalisation de
l'isthme de Suez, commencés depuis plusieurs années
avec tant de succès.
» Nous appelons, à cet égard, l'attention publique
sur un remarquable article du Constitutionnel, journal
semi-officiel, que nous reproduisons. Cet incident dé-
plorable, nous l'espérons bien, tournera à la honte du
cabinet britannique et à la confusion du Divan.
» Des symptômes significatifs de cette détermination
de la Sublime-Porte, poussée par l'Angleterre, s'étaient
manifestés tacitement par l'abstention du sultan, pen-
dant son voyage en Égypte, à visiter les travaux
poursuivis avec tant de courage et de persévérance par
notre honorable compatriote M. de Lesseps. La récente
visite du prince Napoléon sur les lieux témoins de
cette entreprise a dû ajouter au mécontentement de
la Turquie et surtout à celui du cabinet britannique,
qui suivait d'un œil inquiet l'avancement de ces tra-
vaux gigantesques.
» Depuis qu'il n'existe plus de doutes sur la possi-
bilité de l'accomplissement du grand œuvre du XIXe
siècle par l'influence de la France, nos rivaux en toutes
choses ne négligeaient aucun des moyens propres à
empêcher l'achèvement du canal qui devra prochaine-
ment unir les eaux de la Méditerranée à celles de la
mer Rouge. L'Angleterre voudrait se réserver le mo-
nopole du commerce maritime dans cette partie du
monde.
» L'occupation de l'ile de Périm et d'autres points
importants sur les côtes d'Arabie par la prévoyante
Angleterre, n'a pas eu d'autre cause que l'inquiétude
que lui inspirait la canalisation de l'isthme de Suez
qu'elle voudrait maintenant faire remettre aux mains
de l'inepte Turquie, instrument trop docile de la poli-
tique britannique. Heureusement la France, ainsi que
toutes les nations du continent européen, veillent sur
l'avenir de cet admirable ouvrage, qui se terminera
avant peu par les soins de son auteur, en dépit de
l'Angleterre et de la Turquie.
» Cette absurde et tardive intention de la Turquie à
finir elle - même cet important travail entrepris par
M. de Lesseps, avec l'assentiment des nations mariti-
mes, à l'exception do l'Angleterre, mais avec l'encou-
ragement du commerce britannique, fait naître des ré-
flexions graves sur l'état politique d'Égypte, encore
vassale de l'empire turc. Cet empire décrépit et ver-
moulu serait tombé depuis longtemps sous les coups
de Méhémet-Ali, sans l'intervention des puissances oc-
cidentales.
» La situation politique actuelle de l'Égypte consti-
tue une véritable anomalie dans l'équilibre des nations,
et elle forme un contre-sens choquant vis-à-vis du
sultan, qui ne conserve qu'un semblant d'autorité sur
un pacha véritablement plus puissant que lui. Le pa-
cha régnerait aujourd'hui à Constantinople si l'Europe
le permettait. Cette situation constitue un danger réel
pour le développement du commerce maritime et pour
le progrès de la civilisation dans l'extrême Orient. A
cet égard surtout, elle mérite la sérieuse attention des
grandes puissances.
» A toutes les époques de son histoire, la France a
exercé une légitime influence en Egypte, qu'elle a
même dominée pendant un temps, malheureusement
trop court pour l'avancement de la civilisation. Les
Anglais, toujours jaloux de l'influence française en
Égypte, nous y ont suscité des embarras autrefois
comme aujourd'hui. En effet, il est impossible de ne
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