Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1863 15 août 1863
Description : 1863/08/15 (A8,N172). 1863/08/15 (A8,N172).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203251m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
352 L'ISTHME DE SUEZ,
» On ne peut pas dire que ce qu'il y a de fait soit
encore suffisant pour donner une heureuse solution au
problème d'art relatif au canal, de manière à ce qu'il
n'y ait plus de doutes à conserver ; le résultat net de
ce qui a été commencé pour l'exécution du grand
canal, c'est que des bateaux plats d'un faible tirant
peuvent pénétrer dans l'isthme du nord au sud sur
une distance de 50 milles à partir de la mer, et sur
cette longueur 30 milles ont été obtenus par le moyen
du dragage à travers les eaux peu profondes du lac
Menzaleh. Néanmoins, ce qui a été accompli suffit pour
confirmer la confiance des auteurs du projet dans la réa-
lisation définitive de l'ouvrage. Les avis profession-
nels ont également cessé d'être contraires au plan.
M. Hawkshaw, ingénieur civil anglais, a fait, à la
demande du dernier vice-roi d'Egypte, un examen des
travaux suivi d'un rapport. Après avoir visité person-
nellement l'isthme, cet ingénieur affirme qu'il ne voit
aucune difficulté extraordinaire dans l'exécution du
plan, qu'il ne conçoit aucune éventualité qui ne puisse
être surmontée par les ressources de l'art des ingé-
nieurs, et que, une fois complété, le canal peut être
entretenu sans aucune dépense annuelle extraordinaire,
Il pense toutefois que le capital de la Compagnie doit
être accru et porté à dix millions sterling, et que, quoi-
que la période primitivement fixée pour l'achèvement
des travaux soit déjà expirée, il faut encore cinq années
avant que la première cargaison puisse être remorquée
à travers le canal. M. Hawkshaw donne par là à M. de
Lesseps et à sa Compagnie un grand encouragement, et
en même temps que sont écartées les difficultés de
l'art, on se trouve également débarrassé des difficultés
politiques. Les ouvriers sur les chantiers seront mieux
payés et amiablement pris à gages au lieu d'être forcée
au travail. La Compagnie recevra une indemnité pé-
cuniaire pour la restitution des terres concédées, et, ce
qu'il y a de plus important, on est d'accord sur la
neutralité du canal. La voie est donc aujourd'hui dé-
gagée vers un succès complet comme œuvre d'art et
comme projet commercial pour cette grande entreprise,
et nous espérons qu'aucune circonstance nouvelle ne
viendra l'entraver ou la retarder. D r
LA CONVERSION DU TIMES ET LA PRESSE FRANÇAISE.
Il ne sera point sans intérêt pour nos lecteurs de
connaître comment la presse de notre pays apprécie
les déclarations du Times en faveur du canal des
deux mers. Nous leur soumettons, par conséquent,
les extraits de plusieurs de nos journaux sur ce
sujet.
JOURNAL DES DÉBATS.
« Le Times, dans un article que nous signalons à la
curiosité de nos lecteurs, fait ouvertement amende ho-
norable au canal de Suez, qu'il a poursuivi pendant si
longtemps de ses chicanes et de ses clameurs puériles.
Par quelle illumination soudaine le journal anglais
est-il revenu de ses inquiétudes et de ses frayeurs à
l'égard de cette grande entreprise européenne ? Il en
donne deux motifs qui nous paraissent aussi sérieux
l'un que l'autre. Le premier, c'est que, par suite d'un
nouvel arrangement que nous ne connaissons pas', le's
difficultés qui s'étaient élevées entre la France et la
Porte auraient été levées à la satisfaction de toutes les
parties intéressées, de telle façon que le canal de Suez,
« en sortant du domaine de la politique , serait exclu-
D sivement considéré désormais comme une entreprise
» industrielle. » Comme si le canal de Suez, dans la
pensée de la Compagnie, aussi bien que dans celle
des gouvernements qui l'ont pris sous leur patro-
nage, avait jamais pu être, comme s'il avait jamais
été quelque chose de plus qu'une entreprise indus-
trielle ! Nous n'avons besoin de rappeler à personne
que ce sont les prétentions égoïstes et les intrigues
de la diplomatie anglaise à Constantinople qui a-
vaient dénaturé l'entreprise et fait d'une question pu-
rement industrielle une question politique. Le second
fait qui a dessillé les yeux du Times, c'est qu'un habile
ingénieur anglais, M. Hawkshaw, qui a visité les tra-
vaux du canal, dans un rapport qu'il vient d'adresser
au vice-roi d'Égypte, conclut en déclarant, contraire-
ment à l'opinion de M. Stephenson, qu'aucun obstacle
sérieux ne peut empêcher l'exécution de l'œuvre com-
mencée pour le percement de l'isthme. Quoi qu'il en
soit, le Times est converti sans réserve, et il promet
pour l'avenir au canal de Suez toute la faveur et toute
la sympathie de l'Angleterre, attendu que, selon lui,
le peuple anglais est celui qui profitera le plus de cette
voie nouvelle ouverte au commerce du monde. A ■ la
bonne heure ; ce n'est pas nous qui contredirons sur ce
point le journal anglais. Nous félicitons sincèrement le
Times de cette conversion et de cet aveu qui ne lais-
sent plus rien à désirer. Mieux vaut tard que jamais.
Maintenant que le Times est converti, nous comptons
sur lui pour convertir lord Paimerston à sa foi nou-
velle. Louis ALLOURY. »
NOUVELLISTE DE ROUEN,
« On a pu voir dans un de nos derniers numéros que
le Times a brusquement changé d'attitude à l'égard du
canal de Suez. Nous félicitons ce journal de cette volte-
face qui est, en somme, favorable à l'œuvre que dirige
M. de Lesseps ; mais nous ne comprenons pas bien les
raisons à l'aide desquelles il cherche à expliquer sa
nouvelle attitude. Il prétend que les conditions accep-
tées récemment par la Compagnie sont de nature à
calmer toutes les craintes qu'avait d'abord inspirées le
percement de l'isthme ; la Compagnie n'a pas accepté
de conditions nouvelles ; elle poursuit ses travaux sans
engagements autres que ceux qu'elle avait contractés
tout d'abord. Il est donc parfaitement ridicule de ve-
nir insinuer aujourd'hui que si l'Angleterre consent
dans la personne du Times « à envisager avec bon vou-
» loir » l'entreprise de la Compagnie, c'est parce que
cette entreprise affectera désormais le caractère «d'une
» œuvre industrielle ordinaire, n Ce caractère n'a été
mis en doute par l'Angleterre, qu'afin de pouvoir
mieux entraver les travaux en cours d'exécution ; elle
reconnaît maintenant que ses manœuvres n'aboutiront
pas, et elle cherche à expliquer sa déconvenue en allé-
» On ne peut pas dire que ce qu'il y a de fait soit
encore suffisant pour donner une heureuse solution au
problème d'art relatif au canal, de manière à ce qu'il
n'y ait plus de doutes à conserver ; le résultat net de
ce qui a été commencé pour l'exécution du grand
canal, c'est que des bateaux plats d'un faible tirant
peuvent pénétrer dans l'isthme du nord au sud sur
une distance de 50 milles à partir de la mer, et sur
cette longueur 30 milles ont été obtenus par le moyen
du dragage à travers les eaux peu profondes du lac
Menzaleh. Néanmoins, ce qui a été accompli suffit pour
confirmer la confiance des auteurs du projet dans la réa-
lisation définitive de l'ouvrage. Les avis profession-
nels ont également cessé d'être contraires au plan.
M. Hawkshaw, ingénieur civil anglais, a fait, à la
demande du dernier vice-roi d'Egypte, un examen des
travaux suivi d'un rapport. Après avoir visité person-
nellement l'isthme, cet ingénieur affirme qu'il ne voit
aucune difficulté extraordinaire dans l'exécution du
plan, qu'il ne conçoit aucune éventualité qui ne puisse
être surmontée par les ressources de l'art des ingé-
nieurs, et que, une fois complété, le canal peut être
entretenu sans aucune dépense annuelle extraordinaire,
Il pense toutefois que le capital de la Compagnie doit
être accru et porté à dix millions sterling, et que, quoi-
que la période primitivement fixée pour l'achèvement
des travaux soit déjà expirée, il faut encore cinq années
avant que la première cargaison puisse être remorquée
à travers le canal. M. Hawkshaw donne par là à M. de
Lesseps et à sa Compagnie un grand encouragement, et
en même temps que sont écartées les difficultés de
l'art, on se trouve également débarrassé des difficultés
politiques. Les ouvriers sur les chantiers seront mieux
payés et amiablement pris à gages au lieu d'être forcée
au travail. La Compagnie recevra une indemnité pé-
cuniaire pour la restitution des terres concédées, et, ce
qu'il y a de plus important, on est d'accord sur la
neutralité du canal. La voie est donc aujourd'hui dé-
gagée vers un succès complet comme œuvre d'art et
comme projet commercial pour cette grande entreprise,
et nous espérons qu'aucune circonstance nouvelle ne
viendra l'entraver ou la retarder. D r
LA CONVERSION DU TIMES ET LA PRESSE FRANÇAISE.
Il ne sera point sans intérêt pour nos lecteurs de
connaître comment la presse de notre pays apprécie
les déclarations du Times en faveur du canal des
deux mers. Nous leur soumettons, par conséquent,
les extraits de plusieurs de nos journaux sur ce
sujet.
JOURNAL DES DÉBATS.
« Le Times, dans un article que nous signalons à la
curiosité de nos lecteurs, fait ouvertement amende ho-
norable au canal de Suez, qu'il a poursuivi pendant si
longtemps de ses chicanes et de ses clameurs puériles.
Par quelle illumination soudaine le journal anglais
est-il revenu de ses inquiétudes et de ses frayeurs à
l'égard de cette grande entreprise européenne ? Il en
donne deux motifs qui nous paraissent aussi sérieux
l'un que l'autre. Le premier, c'est que, par suite d'un
nouvel arrangement que nous ne connaissons pas', le's
difficultés qui s'étaient élevées entre la France et la
Porte auraient été levées à la satisfaction de toutes les
parties intéressées, de telle façon que le canal de Suez,
« en sortant du domaine de la politique , serait exclu-
D sivement considéré désormais comme une entreprise
» industrielle. » Comme si le canal de Suez, dans la
pensée de la Compagnie, aussi bien que dans celle
des gouvernements qui l'ont pris sous leur patro-
nage, avait jamais pu être, comme s'il avait jamais
été quelque chose de plus qu'une entreprise indus-
trielle ! Nous n'avons besoin de rappeler à personne
que ce sont les prétentions égoïstes et les intrigues
de la diplomatie anglaise à Constantinople qui a-
vaient dénaturé l'entreprise et fait d'une question pu-
rement industrielle une question politique. Le second
fait qui a dessillé les yeux du Times, c'est qu'un habile
ingénieur anglais, M. Hawkshaw, qui a visité les tra-
vaux du canal, dans un rapport qu'il vient d'adresser
au vice-roi d'Égypte, conclut en déclarant, contraire-
ment à l'opinion de M. Stephenson, qu'aucun obstacle
sérieux ne peut empêcher l'exécution de l'œuvre com-
mencée pour le percement de l'isthme. Quoi qu'il en
soit, le Times est converti sans réserve, et il promet
pour l'avenir au canal de Suez toute la faveur et toute
la sympathie de l'Angleterre, attendu que, selon lui,
le peuple anglais est celui qui profitera le plus de cette
voie nouvelle ouverte au commerce du monde. A ■ la
bonne heure ; ce n'est pas nous qui contredirons sur ce
point le journal anglais. Nous félicitons sincèrement le
Times de cette conversion et de cet aveu qui ne lais-
sent plus rien à désirer. Mieux vaut tard que jamais.
Maintenant que le Times est converti, nous comptons
sur lui pour convertir lord Paimerston à sa foi nou-
velle. Louis ALLOURY. »
NOUVELLISTE DE ROUEN,
« On a pu voir dans un de nos derniers numéros que
le Times a brusquement changé d'attitude à l'égard du
canal de Suez. Nous félicitons ce journal de cette volte-
face qui est, en somme, favorable à l'œuvre que dirige
M. de Lesseps ; mais nous ne comprenons pas bien les
raisons à l'aide desquelles il cherche à expliquer sa
nouvelle attitude. Il prétend que les conditions accep-
tées récemment par la Compagnie sont de nature à
calmer toutes les craintes qu'avait d'abord inspirées le
percement de l'isthme ; la Compagnie n'a pas accepté
de conditions nouvelles ; elle poursuit ses travaux sans
engagements autres que ceux qu'elle avait contractés
tout d'abord. Il est donc parfaitement ridicule de ve-
nir insinuer aujourd'hui que si l'Angleterre consent
dans la personne du Times « à envisager avec bon vou-
» loir » l'entreprise de la Compagnie, c'est parce que
cette entreprise affectera désormais le caractère «d'une
» œuvre industrielle ordinaire, n Ce caractère n'a été
mis en doute par l'Angleterre, qu'afin de pouvoir
mieux entraver les travaux en cours d'exécution ; elle
reconnaît maintenant que ses manœuvres n'aboutiront
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