Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1863 15 juillet 1863
Description : 1863/07/15 (A8,N170)-1863/07/19. 1863/07/15 (A8,N170)-1863/07/19.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203249j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
294 L'ISTHME DE SUEZ,
» M. de Lesseps n'a pas rencontré une adhésion moins
unanime lorsqu'il a comparé ce qu'il a nommé la poli-
tique jalouse et tracassière du cabinet anglais avec
l'appui donné à l'entreprise par le gouvernement fran-
çais.
» Deux faits essentiels ont été exprimés dans ce
rapport: le premier, c'est que, les ressources financières
de la Compagnie s'élevant à plus de 68 millions, aucun
appel de fonds ne sera fait avant une période de plus
d'une année ; le second, c'est que les travaux sont main-
tenant assez avancés pour que vers la fin de l'année
actuelle la première communication directe et continue
soit ouverte entre la Méditerranée et la mer Rouge, en
attendant le moment où, dans trois ans, le canal ma-
ritime, dans toute sa largeur et profondeur définitives
reliera les deux mers. »
Nous continuerons à recueillir les opinions de la
presse sur l'assemblée générale, à mesure qu'elles se
produiront.
J. MONGIN.
TACTIQUE ANGLAISE.
Le Times du 13 de ce mois contient une lettre de
son correspondant ordinaire de Constantinople, en
date du 2 juillet, de laquelle nous extrayons le pas-
sage suivant :
« La marche suivie par le gouvernement français
relativement au canal de Suez est très-extraordinaire.
Il semblerait qu'aucune réponse écrite n'a été donnée
par l'ambassadeur de France à la note de la Porte. Il
est vrai qu'il serait difficile de répondre d'une manière
satisfaisante aux objections très-raisonnables présentées
par le gouvernement turc dans cette note; il n'est
donc pas merveilleux que le gouvernement français
s'abstienne de se confier à l'écriture. La conduite adoptée
est, par conséquent, d'agir sur la peur et les appré-
hensions des Turcs par des menaces verbales et un
système d'intimidation. Tel semble être le langage que
tient l'ambassadeur français ici par l'intermédiaire de
ses agents, et tel est sans doute le ton des agents
français en Egypte.
» Les Turcs, en l'absence d'un appui actif de quelque
autre part, adoptent cette politique temporisatrice
à laquelle ils s'attachent lorsqu'une question devient
difficile à traiter, ils déclarent encore leur détermina-
tion de ne point se départir de l'esprit de leur note :
mais, en attendant, les travaux, en Egypte, continuent
à progresser, et rien n'est fait ici pour amener, d'une
manière ou d'une autre, la question à une solution. »
C'est, a dit M. F. de Lesseps dans son rapport,
une habitude invétérée de la politique anglaise d'at-
tribuer à ceux qui la contrarient sa propre manière
d'agir, lorsqu'elle n'est pas avouable. Le Times, dans
le passage que nous venons de citer, nous fournit
fort à propos une nouvelle preuve de la vérité de
cette assertion.
Le gouvernement français y est accusé de n'oser
pas entrer en discussion, de ne point vouloir livrer
par écrit sa pensée à la Turquie par rapport au
canal de Suez. Il y est accusé encore de spéculer sur
la faiblesse craintive de la Porte, et d'influencer sa
conduite par l'intimidation.
Le correspondant du Times, dans ce récit, vient
de nous tracer mot pour mot toute l'histoire des
procédés de la diplomatie anglaise en cette affaire
comme à peu près dans toutes les autres auxquelles
elle s'intéresse en Orient. Dans ce débat, en effet,
c'est toujours la diplomatie anglaise qui a refusé
d'écrire. Comme nous l'apprend le rapport, chaque
fois que Aloliammed-Saïd voulait se débarrasser des
obsessions des agents britanniques, il n'avait qu'à
leur demander une note écrite, et immédiatement ils
rentraient dans le silence. Jamais à Constantinople
on n'a pu obtenir une note écrite sur la pensée du
cabinet anglais relativement au canal de Suez.
Tout se bornait scrupuleusement à « des menaces
verbales et à une intimidation systématique.» Bien
plus, le cabinet anglais a eu le courage d'attester en
plein Parlement, provoquant ainsi l'incrédulité du
comte Russel, alors simple membre de la Chambre
des communes, que jamais l'Angleterre n'avait em-
ployé son influence à empêcher l'exécution de cet
ouvrage.
Quant à l'existence de l'action intimidatrice exercée
par la diplomatie anglaise sur la Porte, il nous
suffirait d'invoquer le témoignage du Times lui-
même. Lorsque lord Strattford de Redcliffe repré-
sentait l'Angleterre à Constantinople, le Times ne se
souvient-il pas de nous avoir raconté qu'un seul
froncement du sourcil du terrible diplomate faisait
trembler le sultan dans son harem, les membres du
divan dans leurs palais, et jusqu'aux pachas et aux
fonctionnaires turcs dans les provinces les plus re-
culées, et la presse anglaise ne déclarait-elle pas
avec triomphe, précisément à propos de la note tur-
que, que sir Henry Bulwer « avait hérité du man-
teau » de lord Strattford de Redcliffe?
L'intimidation anglaise n'est-elle point prouvée
par les déclarations que faisaient Aali-Pacha et
Fuad-Pacha à l'ambassadeur français, sur la ter-
reur qu'elle leur inspirait, déclarations constatées
par la lettre de notre représentant citée également
dans le rapport?
Cette intimidation n'est-elle pas un fait de notoriété
publique, au Caire et à Alexandrie aussi bien qu'à
Constantinople P
Cette intimidation elle-même n'a-t-elle point tiré
sa principale force de la modération de la France, et
de sa répugnance constante à l'emploi de semblables
moyens ?
Enfin, faut-il en appeler à l'opinion universelle ?
N'est-elle pas d'accord pour proclamer que c'est par
la pression la plus illégitime et la plus désastreuse
» M. de Lesseps n'a pas rencontré une adhésion moins
unanime lorsqu'il a comparé ce qu'il a nommé la poli-
tique jalouse et tracassière du cabinet anglais avec
l'appui donné à l'entreprise par le gouvernement fran-
çais.
» Deux faits essentiels ont été exprimés dans ce
rapport: le premier, c'est que, les ressources financières
de la Compagnie s'élevant à plus de 68 millions, aucun
appel de fonds ne sera fait avant une période de plus
d'une année ; le second, c'est que les travaux sont main-
tenant assez avancés pour que vers la fin de l'année
actuelle la première communication directe et continue
soit ouverte entre la Méditerranée et la mer Rouge, en
attendant le moment où, dans trois ans, le canal ma-
ritime, dans toute sa largeur et profondeur définitives
reliera les deux mers. »
Nous continuerons à recueillir les opinions de la
presse sur l'assemblée générale, à mesure qu'elles se
produiront.
J. MONGIN.
TACTIQUE ANGLAISE.
Le Times du 13 de ce mois contient une lettre de
son correspondant ordinaire de Constantinople, en
date du 2 juillet, de laquelle nous extrayons le pas-
sage suivant :
« La marche suivie par le gouvernement français
relativement au canal de Suez est très-extraordinaire.
Il semblerait qu'aucune réponse écrite n'a été donnée
par l'ambassadeur de France à la note de la Porte. Il
est vrai qu'il serait difficile de répondre d'une manière
satisfaisante aux objections très-raisonnables présentées
par le gouvernement turc dans cette note; il n'est
donc pas merveilleux que le gouvernement français
s'abstienne de se confier à l'écriture. La conduite adoptée
est, par conséquent, d'agir sur la peur et les appré-
hensions des Turcs par des menaces verbales et un
système d'intimidation. Tel semble être le langage que
tient l'ambassadeur français ici par l'intermédiaire de
ses agents, et tel est sans doute le ton des agents
français en Egypte.
» Les Turcs, en l'absence d'un appui actif de quelque
autre part, adoptent cette politique temporisatrice
à laquelle ils s'attachent lorsqu'une question devient
difficile à traiter, ils déclarent encore leur détermina-
tion de ne point se départir de l'esprit de leur note :
mais, en attendant, les travaux, en Egypte, continuent
à progresser, et rien n'est fait ici pour amener, d'une
manière ou d'une autre, la question à une solution. »
C'est, a dit M. F. de Lesseps dans son rapport,
une habitude invétérée de la politique anglaise d'at-
tribuer à ceux qui la contrarient sa propre manière
d'agir, lorsqu'elle n'est pas avouable. Le Times, dans
le passage que nous venons de citer, nous fournit
fort à propos une nouvelle preuve de la vérité de
cette assertion.
Le gouvernement français y est accusé de n'oser
pas entrer en discussion, de ne point vouloir livrer
par écrit sa pensée à la Turquie par rapport au
canal de Suez. Il y est accusé encore de spéculer sur
la faiblesse craintive de la Porte, et d'influencer sa
conduite par l'intimidation.
Le correspondant du Times, dans ce récit, vient
de nous tracer mot pour mot toute l'histoire des
procédés de la diplomatie anglaise en cette affaire
comme à peu près dans toutes les autres auxquelles
elle s'intéresse en Orient. Dans ce débat, en effet,
c'est toujours la diplomatie anglaise qui a refusé
d'écrire. Comme nous l'apprend le rapport, chaque
fois que Aloliammed-Saïd voulait se débarrasser des
obsessions des agents britanniques, il n'avait qu'à
leur demander une note écrite, et immédiatement ils
rentraient dans le silence. Jamais à Constantinople
on n'a pu obtenir une note écrite sur la pensée du
cabinet anglais relativement au canal de Suez.
Tout se bornait scrupuleusement à « des menaces
verbales et à une intimidation systématique.» Bien
plus, le cabinet anglais a eu le courage d'attester en
plein Parlement, provoquant ainsi l'incrédulité du
comte Russel, alors simple membre de la Chambre
des communes, que jamais l'Angleterre n'avait em-
ployé son influence à empêcher l'exécution de cet
ouvrage.
Quant à l'existence de l'action intimidatrice exercée
par la diplomatie anglaise sur la Porte, il nous
suffirait d'invoquer le témoignage du Times lui-
même. Lorsque lord Strattford de Redcliffe repré-
sentait l'Angleterre à Constantinople, le Times ne se
souvient-il pas de nous avoir raconté qu'un seul
froncement du sourcil du terrible diplomate faisait
trembler le sultan dans son harem, les membres du
divan dans leurs palais, et jusqu'aux pachas et aux
fonctionnaires turcs dans les provinces les plus re-
culées, et la presse anglaise ne déclarait-elle pas
avec triomphe, précisément à propos de la note tur-
que, que sir Henry Bulwer « avait hérité du man-
teau » de lord Strattford de Redcliffe?
L'intimidation anglaise n'est-elle point prouvée
par les déclarations que faisaient Aali-Pacha et
Fuad-Pacha à l'ambassadeur français, sur la ter-
reur qu'elle leur inspirait, déclarations constatées
par la lettre de notre représentant citée également
dans le rapport?
Cette intimidation n'est-elle pas un fait de notoriété
publique, au Caire et à Alexandrie aussi bien qu'à
Constantinople P
Cette intimidation elle-même n'a-t-elle point tiré
sa principale force de la modération de la France, et
de sa répugnance constante à l'emploi de semblables
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