Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1863 15 juin 1863
Description : 1863/06/15 (A8,N168). 1863/06/15 (A8,N168).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203247q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MER?. 211
prince rappeler que M. Ferdinand de Lesseps était
un de ses meilleurs et de ses plus anciens amis.
Plusieurs toasts ont suivi le discours du prince : au
prince lui-même, par M. Desgratz ; au vice-roi, par
le consul général, M. Tastu; à l'union de la France
et de l'Angleterre, par M. de Lesseps ; à la France,
par Chimy-Bey et Betz-Bey, directeurs du chemin de
fer de transit.
» Le prince a quitté la rade au milieu des cris de
Vice l'Empereur 1 et au bruit du canon des bâtiments
et des forts. Parti le jour même à 4 heures pour le
Caire, le prince a été transporté en trois heures au
palais de Kasr el-Nouzhat, où l'attendait S. A. I. la
princesse Marie-Clotilde.
» Leurs Altesses Impériales doivent partir dans
trois jours pour la haute Egypte. »
On lit dans la Presse du 11 juin :
Visite du prince Napoléon aux travaux de l'isthme
de Suez.
«LL. AA. II. le prince Napoléon et la princesse Marie-
Clotilde débarquaient à Alexandrie le 8 mai, y restaient
deux jours, et passaient une semaine à visiter le Caire
et ses environs.
» Le 18 mai, le prince Napoléon partait du Caire, à
3 heures du matin, pour aller examiner les travaux
de l'isthme de Suez. Il était accompagné de Mourad-Pacha,
premier aide de camp du vice-roi; de M. Tastu, agent et,
consul général de France; de M. Benedetti, ancien mi-
nistre de France à Constantinople et en Italie; de M. Fer-
dinand de Lesseps; de M. Fisquet, commandant supé-
rieur de la marine impériale à Alexandrie et à Suez; du
colonel Ferri-Pisani; de M. du Buisson, commandant
du yacht impérial le Jérôme-Napoléon, - de M. Wyatt, son
secrétaire ; de MM. Sapia et Lecamus, officiers de ma-
rine; du docteur Ferand-Béranger, du docteur Aubert-
Roche, etc., etc.
» Un train spécial, mis à la disposition du prince, le
conduisit en deux heures du Caire à Zagazig, où l'at-
tendaient les voitures du vice-roi, celles de la Compa-
gnie de Suez, toutes traînées par des dromadaires; des
chevaux et des dromadaires de selle, richement capa-
raçonnés, envoyés par le prince Halim; enfin des bar-
ques pour les gens de service et les nombreux appro-
visionnements de voyage préparés par les soins du
vice-roi.
» A 9 heures du matin, le prince arrivait à
Abasséh, premier village de l'Ouady, propriété de la
Compagnie. Son cortège avait été successivement grossi
par une multitude de cheiks bédouins et égyptiens,
exécutant force fantasias. Lescheiksd'Abasséh vinrent
saluer le prince à la portière de sa voiture, et lui firent
apporter le café. Après cette halte, qui offrait le spec-
tacle le plus pittoresque, animé par les tambourins de
la musique arabe et par les cris de joie des femmes
groupées sur leurs terrasses ou sur le devant de leurs
portes, le cortège entra à 10 heures à Tell-el-Kebir
chef-lieu de l'Ouady. La population tout entière était
réunie, elle formait la haie; une troupe de musiciens et
de danseuses en habits de fêce s'en détacha pour pré-
céder la voiture du prince jusqu'à sa descente au châ-
teau.
DUn curieux incident eut lieu à Tell-el-Kebir. Une ca-
ravane de trente dromadaires du désert montés plu-
sieurs par deux hommes, que nous avions rencontrée
au pont de A-Bou-Hamet, à la jonction de la route, ar-
riva à la suite du cortége du prince Napoléon. Les cheiks
et à leur tête le cheik Mohammed-Douk-Ibn-Ismir,
commandant une des fractions de la grande tribu des
Anésés, étaient partis depuis vingt jours des environs de
Damas. Ils venaient offrir des chevaux à M. de Lesseps,
et le remercier de la confiance qu'il avait eue en eux
en les chargeant de fournir depuis deux ans tous les
chameaux nécessaires au service de la Compagnie. Quel
ne fut pas leur étonnement lorsqu'ils apprirent que le
prince Napoléon, le neveu de Bonaparte, le cousin de
l'Empereur était parmi nous. Ils se firent présenter à
Son Altesse Impériale par M. de Lesseps et ne voulurent
plus quitter le prince; ils l'accompagnèrent jusqu'à Suez
et de là au Caire par le chemin de fer, ce qui ne man-
qua pas d'exciter encore leur surprise et leur admira-
tion.
» Le 19 au matin, M. Voisin, directeur général des
travaux ; M. Sciama, ingénieur en chef, et M. Viller,
chef de la première division, reçurent le prince à Ram-
sès, où l'on monta sur des barques pour suivre le beau
canal d'eau douce creusé par la Compagnie. Parmi ces
barques, il y en avait une à salon et à divans, celle
quï reçut le prince, où vingt-quatre personnes peuvent
être réunies commodément. Elle se trouvait la veille
dans le canal maritime, à l'entrée du lac Timsah; mais,
comme la jonction par eau n'est pas encore établie de
ce point au canal d'eau douce, les ingénieurs exécu-
tèrent un vrai tour de force en faisant transporter par
terre, à une distance de 3 kilomètres, ladite barque-
salon, suij le dos de vingt-quatre chameaux, et en la
lançant dans le canal d'eau douce.
» Ismaïlia est le siège de la direction générale des
travaux;ville nouvelle, fondée sur le bord du lac Timsah,
et traversée par le canal d'eau douce dérivé du Nil. Le
prince y débarquait le 19 à 11 heures du tmatin. Il
fut reçu aux cris de Vive l'Empereur ! et conduit dans un
campement placé sur une hauteur d'où l'on apercevait
les ateliers et les habitations récemment construites,
l'usine à vapeur qui élève l'eau du Nil pour la refouler
sur la ligne des travaux du Seuil jusqu'à Kantara et
Port-Saïd, et plus loin, à l'horizon, le kiosque du vice-
roi, situé au haut de la tranchée du Seuil sur le bord
du canal maritime et de la pointe orientale du lac
Timsah.
» Jusqu'à son arrivée à Ismaïlia, le prince avait beau-
coup examiné, beaucoup questionné sans faire connaître
ses impressions. La visite de la belle propriété de l'Ouady,
la vue des terres de la vallée de Gessen, l'empressement
des populations, l'avaient laissé silencieux; le canal
d'eau douce, le lac Timsah, la position dIsmaÏlia, com-
prince rappeler que M. Ferdinand de Lesseps était
un de ses meilleurs et de ses plus anciens amis.
Plusieurs toasts ont suivi le discours du prince : au
prince lui-même, par M. Desgratz ; au vice-roi, par
le consul général, M. Tastu; à l'union de la France
et de l'Angleterre, par M. de Lesseps ; à la France,
par Chimy-Bey et Betz-Bey, directeurs du chemin de
fer de transit.
» Le prince a quitté la rade au milieu des cris de
Vice l'Empereur 1 et au bruit du canon des bâtiments
et des forts. Parti le jour même à 4 heures pour le
Caire, le prince a été transporté en trois heures au
palais de Kasr el-Nouzhat, où l'attendait S. A. I. la
princesse Marie-Clotilde.
» Leurs Altesses Impériales doivent partir dans
trois jours pour la haute Egypte. »
On lit dans la Presse du 11 juin :
Visite du prince Napoléon aux travaux de l'isthme
de Suez.
«LL. AA. II. le prince Napoléon et la princesse Marie-
Clotilde débarquaient à Alexandrie le 8 mai, y restaient
deux jours, et passaient une semaine à visiter le Caire
et ses environs.
» Le 18 mai, le prince Napoléon partait du Caire, à
3 heures du matin, pour aller examiner les travaux
de l'isthme de Suez. Il était accompagné de Mourad-Pacha,
premier aide de camp du vice-roi; de M. Tastu, agent et,
consul général de France; de M. Benedetti, ancien mi-
nistre de France à Constantinople et en Italie; de M. Fer-
dinand de Lesseps; de M. Fisquet, commandant supé-
rieur de la marine impériale à Alexandrie et à Suez; du
colonel Ferri-Pisani; de M. du Buisson, commandant
du yacht impérial le Jérôme-Napoléon, - de M. Wyatt, son
secrétaire ; de MM. Sapia et Lecamus, officiers de ma-
rine; du docteur Ferand-Béranger, du docteur Aubert-
Roche, etc., etc.
» Un train spécial, mis à la disposition du prince, le
conduisit en deux heures du Caire à Zagazig, où l'at-
tendaient les voitures du vice-roi, celles de la Compa-
gnie de Suez, toutes traînées par des dromadaires; des
chevaux et des dromadaires de selle, richement capa-
raçonnés, envoyés par le prince Halim; enfin des bar-
ques pour les gens de service et les nombreux appro-
visionnements de voyage préparés par les soins du
vice-roi.
» A 9 heures du matin, le prince arrivait à
Abasséh, premier village de l'Ouady, propriété de la
Compagnie. Son cortège avait été successivement grossi
par une multitude de cheiks bédouins et égyptiens,
exécutant force fantasias. Lescheiksd'Abasséh vinrent
saluer le prince à la portière de sa voiture, et lui firent
apporter le café. Après cette halte, qui offrait le spec-
tacle le plus pittoresque, animé par les tambourins de
la musique arabe et par les cris de joie des femmes
groupées sur leurs terrasses ou sur le devant de leurs
portes, le cortège entra à 10 heures à Tell-el-Kebir
chef-lieu de l'Ouady. La population tout entière était
réunie, elle formait la haie; une troupe de musiciens et
de danseuses en habits de fêce s'en détacha pour pré-
céder la voiture du prince jusqu'à sa descente au châ-
teau.
DUn curieux incident eut lieu à Tell-el-Kebir. Une ca-
ravane de trente dromadaires du désert montés plu-
sieurs par deux hommes, que nous avions rencontrée
au pont de A-Bou-Hamet, à la jonction de la route, ar-
riva à la suite du cortége du prince Napoléon. Les cheiks
et à leur tête le cheik Mohammed-Douk-Ibn-Ismir,
commandant une des fractions de la grande tribu des
Anésés, étaient partis depuis vingt jours des environs de
Damas. Ils venaient offrir des chevaux à M. de Lesseps,
et le remercier de la confiance qu'il avait eue en eux
en les chargeant de fournir depuis deux ans tous les
chameaux nécessaires au service de la Compagnie. Quel
ne fut pas leur étonnement lorsqu'ils apprirent que le
prince Napoléon, le neveu de Bonaparte, le cousin de
l'Empereur était parmi nous. Ils se firent présenter à
Son Altesse Impériale par M. de Lesseps et ne voulurent
plus quitter le prince; ils l'accompagnèrent jusqu'à Suez
et de là au Caire par le chemin de fer, ce qui ne man-
qua pas d'exciter encore leur surprise et leur admira-
tion.
» Le 19 au matin, M. Voisin, directeur général des
travaux ; M. Sciama, ingénieur en chef, et M. Viller,
chef de la première division, reçurent le prince à Ram-
sès, où l'on monta sur des barques pour suivre le beau
canal d'eau douce creusé par la Compagnie. Parmi ces
barques, il y en avait une à salon et à divans, celle
quï reçut le prince, où vingt-quatre personnes peuvent
être réunies commodément. Elle se trouvait la veille
dans le canal maritime, à l'entrée du lac Timsah; mais,
comme la jonction par eau n'est pas encore établie de
ce point au canal d'eau douce, les ingénieurs exécu-
tèrent un vrai tour de force en faisant transporter par
terre, à une distance de 3 kilomètres, ladite barque-
salon, suij le dos de vingt-quatre chameaux, et en la
lançant dans le canal d'eau douce.
» Ismaïlia est le siège de la direction générale des
travaux;ville nouvelle, fondée sur le bord du lac Timsah,
et traversée par le canal d'eau douce dérivé du Nil. Le
prince y débarquait le 19 à 11 heures du tmatin. Il
fut reçu aux cris de Vive l'Empereur ! et conduit dans un
campement placé sur une hauteur d'où l'on apercevait
les ateliers et les habitations récemment construites,
l'usine à vapeur qui élève l'eau du Nil pour la refouler
sur la ligne des travaux du Seuil jusqu'à Kantara et
Port-Saïd, et plus loin, à l'horizon, le kiosque du vice-
roi, situé au haut de la tranchée du Seuil sur le bord
du canal maritime et de la pointe orientale du lac
Timsah.
» Jusqu'à son arrivée à Ismaïlia, le prince avait beau-
coup examiné, beaucoup questionné sans faire connaître
ses impressions. La visite de la belle propriété de l'Ouady,
la vue des terres de la vallée de Gessen, l'empressement
des populations, l'avaient laissé silencieux; le canal
d'eau douce, le lac Timsah, la position dIsmaÏlia, com-
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