Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1858 10 novembre 1858
Description : 1858/11/10 (A3,N58). 1858/11/10 (A3,N58).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203104m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
518 L'ISTHME DE SUEZ, MERCREDI 10 NOVEMBRE.
de commerce, et enfin, samedi, troisième banquet du Corps
consulaire.
» Voilà un aperçu succinct des manifestations organisées
en l'honneur de M. Ferd. de Lesseps.
» J'ai à vous prier d'excuser tout ce que ces renseignements
ont d'incomplet et d'imparfait dans le style, et à faire valoir,
comme circonstance atténuante, la promptitude que je dois
mettre à vous les fournir pour ne pas manquer l'heure du
courrier. »
Nous allons maintenant emprunter aux journaux de
Barcelone eux-mêmes les détails de ces manifestations,
dont le caractère a été si touchant par l'affection, si
grand par l'élan unanime et l'enthousiasme de toutes les
classes de la population. C'est dans le Diario de Darce-
lona que nous puisons ces différents extraits :
L'ARRIVÉE.
« A onze heures du matin, M. de Lesseps est débarqué
dans le petit port de la Paix. Au moment où le vapeur Ma-
drid se présentait vis-à-vis de la nouvelle jetée, un grand
nombre d'embarcations, portant en poupe les pavillons réunis
de l'Espagne et de la France, ont volé à sa rencontre, condui-
sant à bord du bâtiment une foule de compatriotes de l'il-
lustre voyageur, et d'autres personnes qui se disputaient
l'honneur de le saluer les premières.
» La députation dont faisait partie M. de la Garde, gérant
le consulat de France à Barcelone, se présenta pour offrir ses
hommages affectueux à M. de Lesseps et le féliciter de son
heureux voyage. Au moment de son entrée au port, il était
accompagné par M. Antonio Brusi y Ferrer, délégué de la
Compagnie universelle du canal maritime de Suez.
» La réception a été magnifique. M. de Lesseps, en mettant
le pied sur la terre espagnole, a pu se convaincre des sympa-
thies qu'il a si justement conquises à Barcelone. Parmi la
multitude de toutes classes et de toutes conditions qui couvrait
la Muraille de mer, attendant, anxieuse, son arrivée, on par-
lait avec un intérêt et une gratitude également vifs de la con-
duite tenue par celui qui fut le digne représentant de la
France en cette capitale, dans des circonstances extrêmement
difficiles et sinistres. A cette époque, le nom de M. de Lesseps
était continuellement dans la bouche de tous les Barcelonais.
» Un délégué de l'excellentissime corps municipal a adressé
la parole à M. Ferd. de Lesseps, pour lui offrir une magni-
fique voiture et lui demander l'heure où une commission de la
municipalité pourrait venir saluer son hôte illustre. M. Ferd.
de Lesseps a reçu, en l'appréciant profondément, cette marque
de déférence de la corporation municipale; il a accepté l'offre
de la voiture; mais il a dit que pour le moment il n'en fe-
rait pas usage, désirant vivement ne pas se séparer des per-
sonnes qui l'entouraient et lui prodiguaient les plus vives dé-
monstrations d'une sollicitude affectueuse. Il a répété une
fois et mille fois que Barcelone était pour lui une seconde
patrie.
» En vertu d'une décision du gouverneur de la province,
les députations qui devaient recevoir M. de Lesseps avaient à
leur disposition les embarcations de la Santé, des douaniers
et des travaux du port. M. de Lesseps, entouré d'amis et d'une
foule enthousiaste, s'est dirigé, par la Rambla, les rues Fer-
dinand VII et Jaime Ier, vers le logement qu'il occupe dans la
maison du délégué de la Compagnie universelle, rue de
Jaime Ier, n° 11.
M. Ferd. de Lesseps est arrivé en compagnie de M. Char-
les de Lesseps i son fils aîné. »
- ,. LES RÉCEPTIONS
« A peine entré dans son appartement, l'hôte de Barcelone
recevait un message de Mgr l'Evêque, lui transmettant son
compliment de bienvenue. Un grand nombre de corporations
sollicitaient en même temps l'honneur de se présenter à lui
par l'intermédiaire de leurs délégués. M. de Lesseps s'empressa
d'aller offrir ses remercîments et ses respects à notre vénéra-
ble prélat, qui, dès le lendemain, lui rendit sa visite et s'y
montra animé d'un intérêt digne de ses lumières et de ses sen-
timents patriotiques en faveur de l'entreprise que représente
M. de Lesseps. Ce dernier donna à notre illustre pasteur les
témoignages de la considération la plus haute, l'accompagnant
jusqu'à la dernière marche de l'escalier.
» Dans les journées du 20 et du 21, M. de Lesseps a reçu
successivement les visites des Commissions de la députation
provinciale (conseil général), de la municipalité présidée par
M. l'Alcade Corrégidor de la Chambre et du Tribunal de
commerce, du Chapitre ecclésiastique, de la Société écono-
mique des Amis de la paix, de l'Association des travaux du
port; et aussi celles du gouverneur civil de la province, du
président de la Cour de justice, du commissaire royal de la
Banque de Barcelone, du bailli général des domaines royaux,
de plusieurs consuls, et d'un grand nombre de notabilités du
commerce et de la société barcelonaise.
» M. de Lesseps a rendu, dans la voiture mise à sa disposi-
tion par la municipalité, les visites qu'il avait reçues, en se
rendant d'abord au palais de S. Exc. le capitaine général.
» La pluie a fait ajourner la sérénade qui était préparée
pour la soirée du 20. )
ACCUEIL DE LA PRESSE.
De son côté, le Diario, dès le 21, s'empressait de traduire
en ces termes les sentiments dont il avait vu toute la popula-
tion animée :
M. de Lesseps à Barcelone.
« M. Ferd. de Lesseps est arrivé hier matin parmi nous.
Cet événement fera époque dans l'histoire de notre capitale,
et pour ce que vaut M. de Lesseps et pour ce qu'il représente.
On comprend ainsi comment ce fait désiré a fini par ab-
sorber presque en entier l'attention publique, depuis qu'il a
été annoncé.
» C'est que M. de Lesseps, qui avait laissé beaucoup d'amis
à Barcelone, y trouvera aujourd'hui beaucoup d'admirateurs.
Pendant son séjour dans notre ville, investi du consulat général
de France , il s'est acquis la réputation d'un homme intelli-
gent, affable, conciliant et accompli; et il a déployé, dans
des époques très-difficiles, une habileté consommée et un
tact exquis; son départ fut vivement regretté, et les amitiés
qu'il laissait après lui ont résisté sans affaiblissement à la
double épreuve de la séparation et du temps.
» M. de Lesseps a quitté Barcelone en 1848, non point
abattu par le vent de la disgrâce, mais poussé par le souffle
de la fortune, qui amollit tant de caractères et précipite tant
d'Icares. Mais la prospérité comme le malheur, véritables
pierres de touche, révélèrent en lui une personnalité vérita-
blement exceptionnelle, capable de lui conquérir des admira-
teurs là où il n'avait laissé que des amis. Depuis cette époque,
tantôt occupant des postes diplomatiques élevés, tantôt se dé-
vouant à de grandes entreprises commerciales, à Madrid
comme à Rome, en Turquie comme chez les peuples de l'Oc-
cident, son talent, sa persévérance, son activité, sa fran-
chise, son désintéressement, son abnégation, son esprit con-
de commerce, et enfin, samedi, troisième banquet du Corps
consulaire.
» Voilà un aperçu succinct des manifestations organisées
en l'honneur de M. Ferd. de Lesseps.
» J'ai à vous prier d'excuser tout ce que ces renseignements
ont d'incomplet et d'imparfait dans le style, et à faire valoir,
comme circonstance atténuante, la promptitude que je dois
mettre à vous les fournir pour ne pas manquer l'heure du
courrier. »
Nous allons maintenant emprunter aux journaux de
Barcelone eux-mêmes les détails de ces manifestations,
dont le caractère a été si touchant par l'affection, si
grand par l'élan unanime et l'enthousiasme de toutes les
classes de la population. C'est dans le Diario de Darce-
lona que nous puisons ces différents extraits :
L'ARRIVÉE.
« A onze heures du matin, M. de Lesseps est débarqué
dans le petit port de la Paix. Au moment où le vapeur Ma-
drid se présentait vis-à-vis de la nouvelle jetée, un grand
nombre d'embarcations, portant en poupe les pavillons réunis
de l'Espagne et de la France, ont volé à sa rencontre, condui-
sant à bord du bâtiment une foule de compatriotes de l'il-
lustre voyageur, et d'autres personnes qui se disputaient
l'honneur de le saluer les premières.
» La députation dont faisait partie M. de la Garde, gérant
le consulat de France à Barcelone, se présenta pour offrir ses
hommages affectueux à M. de Lesseps et le féliciter de son
heureux voyage. Au moment de son entrée au port, il était
accompagné par M. Antonio Brusi y Ferrer, délégué de la
Compagnie universelle du canal maritime de Suez.
» La réception a été magnifique. M. de Lesseps, en mettant
le pied sur la terre espagnole, a pu se convaincre des sympa-
thies qu'il a si justement conquises à Barcelone. Parmi la
multitude de toutes classes et de toutes conditions qui couvrait
la Muraille de mer, attendant, anxieuse, son arrivée, on par-
lait avec un intérêt et une gratitude également vifs de la con-
duite tenue par celui qui fut le digne représentant de la
France en cette capitale, dans des circonstances extrêmement
difficiles et sinistres. A cette époque, le nom de M. de Lesseps
était continuellement dans la bouche de tous les Barcelonais.
» Un délégué de l'excellentissime corps municipal a adressé
la parole à M. Ferd. de Lesseps, pour lui offrir une magni-
fique voiture et lui demander l'heure où une commission de la
municipalité pourrait venir saluer son hôte illustre. M. Ferd.
de Lesseps a reçu, en l'appréciant profondément, cette marque
de déférence de la corporation municipale; il a accepté l'offre
de la voiture; mais il a dit que pour le moment il n'en fe-
rait pas usage, désirant vivement ne pas se séparer des per-
sonnes qui l'entouraient et lui prodiguaient les plus vives dé-
monstrations d'une sollicitude affectueuse. Il a répété une
fois et mille fois que Barcelone était pour lui une seconde
patrie.
» En vertu d'une décision du gouverneur de la province,
les députations qui devaient recevoir M. de Lesseps avaient à
leur disposition les embarcations de la Santé, des douaniers
et des travaux du port. M. de Lesseps, entouré d'amis et d'une
foule enthousiaste, s'est dirigé, par la Rambla, les rues Fer-
dinand VII et Jaime Ier, vers le logement qu'il occupe dans la
maison du délégué de la Compagnie universelle, rue de
Jaime Ier, n° 11.
M. Ferd. de Lesseps est arrivé en compagnie de M. Char-
les de Lesseps i son fils aîné. »
- ,. LES RÉCEPTIONS
« A peine entré dans son appartement, l'hôte de Barcelone
recevait un message de Mgr l'Evêque, lui transmettant son
compliment de bienvenue. Un grand nombre de corporations
sollicitaient en même temps l'honneur de se présenter à lui
par l'intermédiaire de leurs délégués. M. de Lesseps s'empressa
d'aller offrir ses remercîments et ses respects à notre vénéra-
ble prélat, qui, dès le lendemain, lui rendit sa visite et s'y
montra animé d'un intérêt digne de ses lumières et de ses sen-
timents patriotiques en faveur de l'entreprise que représente
M. de Lesseps. Ce dernier donna à notre illustre pasteur les
témoignages de la considération la plus haute, l'accompagnant
jusqu'à la dernière marche de l'escalier.
» Dans les journées du 20 et du 21, M. de Lesseps a reçu
successivement les visites des Commissions de la députation
provinciale (conseil général), de la municipalité présidée par
M. l'Alcade Corrégidor de la Chambre et du Tribunal de
commerce, du Chapitre ecclésiastique, de la Société écono-
mique des Amis de la paix, de l'Association des travaux du
port; et aussi celles du gouverneur civil de la province, du
président de la Cour de justice, du commissaire royal de la
Banque de Barcelone, du bailli général des domaines royaux,
de plusieurs consuls, et d'un grand nombre de notabilités du
commerce et de la société barcelonaise.
» M. de Lesseps a rendu, dans la voiture mise à sa disposi-
tion par la municipalité, les visites qu'il avait reçues, en se
rendant d'abord au palais de S. Exc. le capitaine général.
» La pluie a fait ajourner la sérénade qui était préparée
pour la soirée du 20. )
ACCUEIL DE LA PRESSE.
De son côté, le Diario, dès le 21, s'empressait de traduire
en ces termes les sentiments dont il avait vu toute la popula-
tion animée :
M. de Lesseps à Barcelone.
« M. Ferd. de Lesseps est arrivé hier matin parmi nous.
Cet événement fera époque dans l'histoire de notre capitale,
et pour ce que vaut M. de Lesseps et pour ce qu'il représente.
On comprend ainsi comment ce fait désiré a fini par ab-
sorber presque en entier l'attention publique, depuis qu'il a
été annoncé.
» C'est que M. de Lesseps, qui avait laissé beaucoup d'amis
à Barcelone, y trouvera aujourd'hui beaucoup d'admirateurs.
Pendant son séjour dans notre ville, investi du consulat général
de France , il s'est acquis la réputation d'un homme intelli-
gent, affable, conciliant et accompli; et il a déployé, dans
des époques très-difficiles, une habileté consommée et un
tact exquis; son départ fut vivement regretté, et les amitiés
qu'il laissait après lui ont résisté sans affaiblissement à la
double épreuve de la séparation et du temps.
» M. de Lesseps a quitté Barcelone en 1848, non point
abattu par le vent de la disgrâce, mais poussé par le souffle
de la fortune, qui amollit tant de caractères et précipite tant
d'Icares. Mais la prospérité comme le malheur, véritables
pierres de touche, révélèrent en lui une personnalité vérita-
blement exceptionnelle, capable de lui conquérir des admira-
teurs là où il n'avait laissé que des amis. Depuis cette époque,
tantôt occupant des postes diplomatiques élevés, tantôt se dé-
vouant à de grandes entreprises commerciales, à Madrid
comme à Rome, en Turquie comme chez les peuples de l'Oc-
cident, son talent, sa persévérance, son activité, sa fran-
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