Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1858 10 novembre 1858
Description : 1858/11/10 (A3,N58). 1858/11/10 (A3,N58).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203104m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
MERCREDI 10 NOVEMBRE. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 547
» Demain, séance générale à la Bourse, et, le soir, banquet
offert par les Français résidant à Barcelone. Vendredi et sa-
medi auront lieu les banquets offerts par le commerce catalan
et par les consuls généraux étrangers. Toutes les autorités ont
concouru à la magnifique réception faite à M. de Lesseps. »
"Barcelone, 23 octobre.
» La fête en l'honneur de M. de Lesseps, donnée par le
commerce de Barcelone dans le palais de la Bourse, a été
fort brillante. Les assistants ont fait éclater un vif enthou-
siasme en faveur de l'entreprise du canal de Suez. Les dis-
cours prononcés dans cette réunion se résument dans l'assu-
rance de l'appui moral et matériel qui sera donné au pro-
moteur de l'entreprise. La soirée s'est terminée par une
sérénade des corps de musique militaire et par les chants des
corporations d'ouvriers catalans exécutée aux applaudisse-
ments d'une nombreuse population qui encombrait les alen-
tours de la maison habitée par M. de Lesseps. »
Perpignan, 25 octobre.
» M. de Lesseps a quitté hier Barcelone au milieu des dé-
monstrations chaleureuses qui l'avaient accueilli à son arrivée.
Lorsqu'il a passé à Mataro, il a été complimenté à la gare par
les étudiants de l'Université et par leurs professeurs. A Gerona,
la population était sur pied, à deux heures du matin, pour
l'attendre.
» Le gouverneur de la province, le corrégidor et les notables
lui ont adressé des discours auxquels il a répondu en espa-
gnol. On le félicite partout de la prochaine exécution de
l'entreprise qui ouvrira l'isthme de Suez à tous les navires
du monde.
» M. de Lesseps part aujourd'hui de Perpignan pour se
rendre à Marseille. » (Havas-Bullier.)
La Gazette de Lyon du 29 octobre contient une cor-
respondance qui est non-seulement un précis exact des
principaux épisodes de ces fêtes, mais aussi une appré-
ciation remarquable de l'esprit qui les a inspirées et leur
a donné tant d'éclat. A ce double titre, elle doit trouver
sa place au début de notre relation :
« Barcelone, 23 octobre.
» Bien que vous deviez déjà connaître, par le télégraphe et
par les journaux de Barcelone, une partie des faits qui ont
signalé le séjour de M. de Lesseps parmi nous, j'ai pensé que
vous liriez peut-être avec intérêt les impressions d'un témoin
oculaire.
» Ce fut le 20 octobre, à Il heures du matin, que M. de
Lesseps débarqua sur le môle de la Paix. Barcelone lui fit
une réception digne d'un prince.
» Dès huit heures, ce jour-là, notre port était sillonné d'une
multitude de bateaux pavoisés aux couleurs nationales d'Es-
pagne et de France. En débarquant, l'hôte de la cité trouva
une magnifique voiture que notre municipalité mettait à sa
disposition pour tout le temps de son séjour. Il accepta cette
offre, mais ne voulut pas en user immédiatement, afin de ne
pas se séparer des nombreux amis qui étaient venus le rece-
voir. Il s'avança donc à pied, entouré de cette foule sympa-
thique et admirative; sur son passage, le peuple se découvrait
respectueusement pour saluer l'homme qui personnifie une
des plus colossales idées de notre époque.
» Après quelques moments de repos, l'Évêque, le capitaine
général, le gouverneur de la province et le premier président
de la Cour royale (régent de l'audience) venaient lui rendre
visite; l'alcade corrégidor (maire de la ville), le recteur de
l'Université, des députations de la junte de commerce, des
corporations scientifiques et littéraires, tous les consuls étran-
gers, etc., se succédaient dans les salons de M. Brusi.
» Le lendemain de son arrivée, les Français résidant à Bar-
celone donnèrent le premier banquet à M. de Lesseps; le
troisième jour, ce fut la Chambre de commerce; enfin, le qua-
trième jour, les ouvriers français lui offrirent un déjeuner.
Pendant deux soirées consécutives, il y eut des sérénades avec
des morceaux composés pour la circonstance.
» La junte ou Chambre de commerce offrit, en outre, à
M. de Lesseps, un exemplaire richement relié des Mémoires
sur le commerce de Barcelone, de l'immortel Capmany, en
accompagnant le cadeau de la lettre la plus affectueuse; et la
Société économique des amis du pays lui envoya, par une dé-
putation, ie diplôme de membre honoraire.
), M. de Lesseps s'est montré vivement touché de tant
d'hommages, et il a raison de l'être, car ces témoignages ont
été pleins de spontanéité, et le peuple catalan est très-sobre
de démonstrations de ce genre. Divers hauts personnages, des
princes même de sang royal, ont résidé à Barcelone presque
ignorés, malgré les efforts de l'autorité pour arracher à ce
peuple indépendant des manifestations qui répugnaient à sa
fierté.
» La visite de M. de Lesseps à Barcelone prouve que notre
pays donne aujourd'hui l'importance qu'ils méritent aux pro-
jets utiles à l'humanilé et qu'il sait rendre un juste hommage
au talent, à la persévérance et à la probité. Cette visite et la
réalisation du projet qui l'a motivée seront aussi de nou-
veaux liens entre la France et l'Espagne, ces deux nations
destinées, par leur origine et leur situation, à vivre dans une
fraternelle harmonie, dans une communauté d'intérêts.
» Je dois appeler particulièrement votre attention sur la dé-
marche du consul d'Angleterre, qui a participé, lui aussi, aux
fêtes données à M. de Lesseps. »
Voici les informations que nous recevons de notre
côté :
(Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
« Barcelone, 20 octobre 1858.
» Le vapeur Madrid, qui nous a amené M. Ferd. de Lesseps,
n'était pas plutôt signalé qu'un grand nombre de Français,
réunis pour l'attendre, s'embarquaient sur des chaloupes pa-
voisées aux couleurs de France et d'Espagne, a-fin d'aller à sa
rencontre. Après avoir reçu les compliments et les hommages
de la colonie, par la bouche de ses délégués, il est monté
dans l'embarcation de la Santé, mise à ma disposition pour la
lui offrir de la part de M. le gouverneur civil. En mettant
pied à terre, de nouvelles félicitations lui étaient adressées
par des Commissions de la municipalité, de la Députation pro-
vinciale de la Junte de commerce, etc.
» Pour le conduire à la maison où il devait descendre, plu-
sieurs équipages avaient été commandés et attendaient au
débarcadère. On y remarquait celui de la municipalité de
Barcelone, un autre de la colonie française, un troisième du
délégué de la Compagnie de l'isthme de Suez, etc., etc.
» M. Ferd. de Lesseps a préféré faire le trajet à pied, et
n'a cessé d'être accompagné, depuis le point de départ jusqu'à
celui de l'arrivée, d'une foule compacte composée de personnes
appartenant à toutes les classes de la société, et sur les visages
desquelles se reflétaient les marques de la plus vive sympathie.
» Ce soir, un diner en son honneur est donné par M. Brusi,
chez lequel il est descendu ; il doit être suivi d'une brillante
sérénade. Demain, banquet des Français, suivi également
d'une sérénade. Après-demain, second banquet de la Chambre
» Demain, séance générale à la Bourse, et, le soir, banquet
offert par les Français résidant à Barcelone. Vendredi et sa-
medi auront lieu les banquets offerts par le commerce catalan
et par les consuls généraux étrangers. Toutes les autorités ont
concouru à la magnifique réception faite à M. de Lesseps. »
"Barcelone, 23 octobre.
» La fête en l'honneur de M. de Lesseps, donnée par le
commerce de Barcelone dans le palais de la Bourse, a été
fort brillante. Les assistants ont fait éclater un vif enthou-
siasme en faveur de l'entreprise du canal de Suez. Les dis-
cours prononcés dans cette réunion se résument dans l'assu-
rance de l'appui moral et matériel qui sera donné au pro-
moteur de l'entreprise. La soirée s'est terminée par une
sérénade des corps de musique militaire et par les chants des
corporations d'ouvriers catalans exécutée aux applaudisse-
ments d'une nombreuse population qui encombrait les alen-
tours de la maison habitée par M. de Lesseps. »
Perpignan, 25 octobre.
» M. de Lesseps a quitté hier Barcelone au milieu des dé-
monstrations chaleureuses qui l'avaient accueilli à son arrivée.
Lorsqu'il a passé à Mataro, il a été complimenté à la gare par
les étudiants de l'Université et par leurs professeurs. A Gerona,
la population était sur pied, à deux heures du matin, pour
l'attendre.
» Le gouverneur de la province, le corrégidor et les notables
lui ont adressé des discours auxquels il a répondu en espa-
gnol. On le félicite partout de la prochaine exécution de
l'entreprise qui ouvrira l'isthme de Suez à tous les navires
du monde.
» M. de Lesseps part aujourd'hui de Perpignan pour se
rendre à Marseille. » (Havas-Bullier.)
La Gazette de Lyon du 29 octobre contient une cor-
respondance qui est non-seulement un précis exact des
principaux épisodes de ces fêtes, mais aussi une appré-
ciation remarquable de l'esprit qui les a inspirées et leur
a donné tant d'éclat. A ce double titre, elle doit trouver
sa place au début de notre relation :
« Barcelone, 23 octobre.
» Bien que vous deviez déjà connaître, par le télégraphe et
par les journaux de Barcelone, une partie des faits qui ont
signalé le séjour de M. de Lesseps parmi nous, j'ai pensé que
vous liriez peut-être avec intérêt les impressions d'un témoin
oculaire.
» Ce fut le 20 octobre, à Il heures du matin, que M. de
Lesseps débarqua sur le môle de la Paix. Barcelone lui fit
une réception digne d'un prince.
» Dès huit heures, ce jour-là, notre port était sillonné d'une
multitude de bateaux pavoisés aux couleurs nationales d'Es-
pagne et de France. En débarquant, l'hôte de la cité trouva
une magnifique voiture que notre municipalité mettait à sa
disposition pour tout le temps de son séjour. Il accepta cette
offre, mais ne voulut pas en user immédiatement, afin de ne
pas se séparer des nombreux amis qui étaient venus le rece-
voir. Il s'avança donc à pied, entouré de cette foule sympa-
thique et admirative; sur son passage, le peuple se découvrait
respectueusement pour saluer l'homme qui personnifie une
des plus colossales idées de notre époque.
» Après quelques moments de repos, l'Évêque, le capitaine
général, le gouverneur de la province et le premier président
de la Cour royale (régent de l'audience) venaient lui rendre
visite; l'alcade corrégidor (maire de la ville), le recteur de
l'Université, des députations de la junte de commerce, des
corporations scientifiques et littéraires, tous les consuls étran-
gers, etc., se succédaient dans les salons de M. Brusi.
» Le lendemain de son arrivée, les Français résidant à Bar-
celone donnèrent le premier banquet à M. de Lesseps; le
troisième jour, ce fut la Chambre de commerce; enfin, le qua-
trième jour, les ouvriers français lui offrirent un déjeuner.
Pendant deux soirées consécutives, il y eut des sérénades avec
des morceaux composés pour la circonstance.
» La junte ou Chambre de commerce offrit, en outre, à
M. de Lesseps, un exemplaire richement relié des Mémoires
sur le commerce de Barcelone, de l'immortel Capmany, en
accompagnant le cadeau de la lettre la plus affectueuse; et la
Société économique des amis du pays lui envoya, par une dé-
putation, ie diplôme de membre honoraire.
), M. de Lesseps s'est montré vivement touché de tant
d'hommages, et il a raison de l'être, car ces témoignages ont
été pleins de spontanéité, et le peuple catalan est très-sobre
de démonstrations de ce genre. Divers hauts personnages, des
princes même de sang royal, ont résidé à Barcelone presque
ignorés, malgré les efforts de l'autorité pour arracher à ce
peuple indépendant des manifestations qui répugnaient à sa
fierté.
» La visite de M. de Lesseps à Barcelone prouve que notre
pays donne aujourd'hui l'importance qu'ils méritent aux pro-
jets utiles à l'humanilé et qu'il sait rendre un juste hommage
au talent, à la persévérance et à la probité. Cette visite et la
réalisation du projet qui l'a motivée seront aussi de nou-
veaux liens entre la France et l'Espagne, ces deux nations
destinées, par leur origine et leur situation, à vivre dans une
fraternelle harmonie, dans une communauté d'intérêts.
» Je dois appeler particulièrement votre attention sur la dé-
marche du consul d'Angleterre, qui a participé, lui aussi, aux
fêtes données à M. de Lesseps. »
Voici les informations que nous recevons de notre
côté :
(Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
« Barcelone, 20 octobre 1858.
» Le vapeur Madrid, qui nous a amené M. Ferd. de Lesseps,
n'était pas plutôt signalé qu'un grand nombre de Français,
réunis pour l'attendre, s'embarquaient sur des chaloupes pa-
voisées aux couleurs de France et d'Espagne, a-fin d'aller à sa
rencontre. Après avoir reçu les compliments et les hommages
de la colonie, par la bouche de ses délégués, il est monté
dans l'embarcation de la Santé, mise à ma disposition pour la
lui offrir de la part de M. le gouverneur civil. En mettant
pied à terre, de nouvelles félicitations lui étaient adressées
par des Commissions de la municipalité, de la Députation pro-
vinciale de la Junte de commerce, etc.
» Pour le conduire à la maison où il devait descendre, plu-
sieurs équipages avaient été commandés et attendaient au
débarcadère. On y remarquait celui de la municipalité de
Barcelone, un autre de la colonie française, un troisième du
délégué de la Compagnie de l'isthme de Suez, etc., etc.
» M. Ferd. de Lesseps a préféré faire le trajet à pied, et
n'a cessé d'être accompagné, depuis le point de départ jusqu'à
celui de l'arrivée, d'une foule compacte composée de personnes
appartenant à toutes les classes de la société, et sur les visages
desquelles se reflétaient les marques de la plus vive sympathie.
» Ce soir, un diner en son honneur est donné par M. Brusi,
chez lequel il est descendu ; il doit être suivi d'une brillante
sérénade. Demain, banquet des Français, suivi également
d'une sérénade. Après-demain, second banquet de la Chambre
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