Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1858 25 octobre 1858
Description : 1858/10/25 (A3,N57). 1858/10/25 (A3,N57).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62031036
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
522 L'ISTHME DE SUEZ, LUNDI 25 OCTOBRE.
dialement de la sympathie que vous n'avez cessé de mani-
fester depuis quatre ans pour cette œuvre de progrès, de
civilisation et d'intérêt universel.
J'ai été soutenu jusqu'ici dans mes efforts par les organes
de l'opinion publique dans tous les pays.
La presse française, en particulier, m'a prêté, avec une
constance et un esprit politique dignes d'elle, un appui dés-
intéressé et tout spontané. Je suis heureux de le reconnaître,
et je saisis avec empressement cette occasion de lui exprimer
mes sentiments de gratitude.
Pour vous mettre à même de tenir vos lecteurs au courant
de la situation actuelle de l'entreprise, j'ai l'honneur de vous
envoyer une circulaire, adressée aujourd'hui aux agents cor-
respondants de la Compagnie, une note et une brochure, que
je recommande à votre bienveillante attention.
Veuillez agréer, monsieur, l'expression de mes sentiments
distingués et dévoués.
FERDINAND DE LESSEPS.
La brochure dont parle M. Ferd. de Lesseps est in-
titulée : Le canal de Suez, épisode de l'histoire du
Xixe siècle. Elle est composée par notre gérant, M. Er-
nest Desplaces, d'après les documents publiés par
AI. Ferd. de Lesseps depuis quatre ans, et elle résume
toute la question d'une manière exacte et complète.
Nous en parlons un peu plus loin.
G. WAGENER.
NOTE SUR LA SITUATION ACTUELLE
DE L'ENTREPRISE DU CANAL DE SUEZ.
Au moment où la question du percement de l'isthme de
Suez va entrer daus la période d'exécution, le mandataire de
S. A. le Vice-roi d'Egypte croit devoir à l'opinion publique,
qui l'a si puissamment secondé, des informations nettes et
précises sur la situation de l'entreprise.
Les instructions données au concessionnaire, dès le 19
mai 1855, par S. A. le Vice-roi d'Egypte, contenaient ce qui
suit : « Ce sera seulement après l'adoption du tracé de com-
o munication entre les deux mers, et lorsque tous les avan--
» tages et toutes les obligations de ceux qui prendront part à
» l'entreprise seront bien déterminés, que les capitalistes et
» le public seront appelés à souscrire des actions, et que les
» représentants des intéressés décideront en dernier ressort
« sur toutes les questions se rattachant à l'exécution et à l'ex-
» ploitation de l'entreprise. »
Ces instructions ont été suivies de point en point. Le tracé
du canal a été déterminé avec une autorité scientifique hors
de toute atteinte. Les avantages et les obligations de ceux qui
vont prendre part à l'entreprise ont été énumérés déjà plus
d'une fois et sont ici l'objet d'un nouvel exposé. Enfin, le pu-
blic va être appelé à souscrire les actions et à constituer la
Compagnie.
Cette Compagnie, dont les statuts ont été approuvés par
le Vice-roi d'Egypte, a pour objet : 1° La réunion de la
TJY? Mèditefaanée à la mer Rouge par un canal de grande naviga-
tion; 21 jonction du Nil au canal maritime par un canal
r et de navigation fluviale; 3" la mise en valeur des
t -aifis c-
';' terrains ÇOTicédés à la Compagnie et situés de manière à pro-
filer du canal d'irrigation.
La d
*-4La dépense totale à prévoir pour l'exécution de tous les
sont pas compris les intérêts annuels, à cinq pour cent, qui
seront calculés sur les versements effectués, et qui sont assu-
rés aux actionnaires jusqu'au moment où l'entreprise donnera
des produits suffisants.
Le produit brut du canal a été évalué à la jomme annuelle
de 30 millions de francs provenant du seul droit de passage
des bâtiments, à raison de trois millions de tonneaux de charge
et de 10 francs par tonneau. Or, la capacité des navires de
commerce qui doublent aujourd'hui le cap de Bonne-Espé-
rance est de plus de quatre millions de tonneaux. En bornant
à trois millions le tonnage des navires qui passeront par le
canal maritime, on reste fort au-dessous de toutes les proba-
bilités, surtout lorsqu'on considère que l'année dernière trois
millions six cent mille tonneaux ont transité par les Darda-
nelles.
Le revenu provenant du droit de passage par le canal ma-
ritime s'augmentera par le développement obligé de la navi-
gation générale, ainsi que par la perception des droits de nar-
vigation sur le canal d'eau douce, et par le produit des terrains
cultivés, bâtis ou boisés qui font partie de la concession.
L'ouverture de l'isthme de Suez abrége la distance entre
l'Europe et les Indes de trois mille lieues en moyenne sur six
mille. Le bénéfice de la navigation générale obtenu par cette
abréviation sera donc de cinquante pour cent.
L'exécution des travaux comprendra deux périodes distinctes:
l'une qui aura pour terme l'achèvement complet de toutes
les constructions et durera six ans; l'autre qui ne s'étendra
pas à plus de trois années, à l'expiration desquelles la Com-
pagnie percevra déjà des revenus considérables. En effet, dès
la première année le canal d'eau douce sera terminé. Ce ca-
nal partira du Caire, et, parvenu à la hauteur du canal mari-
time, se divisera en deux branches d'irrigation, dont l'une
aboutira à la Méditerranée , l'autre à Suez. Il donnera aux
terres environnantes cette fertilité exceptionnelle qui distingue
la vallée du Nil. Ce sera une première source de revenu. Deux
années après, une communication suffisante pour une très-
grande partie de la navigation actuelle sera ouverte entre les
deux mers. Les travaux de construction qui doivent donner au
canal maritime une largeur et une profondeur suffisantes
pour le passage des plus grands bâtiments seront ensuite pour-
suivis jusqu'à leur terme. Pour obtenir ce résultat, c'est-à-dire
l'établissement du canal d'eau douce et l'ouverture du canal
maritime provisoire, une dépense de 80 millions ou des deux
cinquièmes du capital social a été reconnue suffisante.
Tous les pays ont été appelés indistinctement à prendre part
à l'entreprise, et chacun d'eux a pu se préparer à apporter
son concours dans la proportion qui lui a été indiquée dès
l'origine de la concession. Aujourd'hui il s'agira, dans la sous-
cription générale qui va être ouverte publiquement, de faire
une part égale à tous les capitaux qui viendront s'offrir. Les
souscriptions appuyées d'un à-compte de versement seront
totalisées sans acception d'origine, et l'attribution à chaque
souscripteur sera faite au prorata des demandes.
La souscription générale sera ouverte partout en même
temps. Les conditions en seront publiées par des annonces qui
fixeront le montant et l'époque des premiers versements.
Ainsi seront remplies les intentions de S. A. Mohammed-
Saïd. Ce prince, en appelant l'Europe à ouvrir une communi-
cation maritime entre la Méditerranée et la mer Rouge à tra-
vers le territoire qu'il gouverne, a été inspiré par la louable
pensée de contribuer aux progrès de la civilisation ; mais il a
voulu, en outre, assurer la rémunération des capitaux enga-
gés dans l'entreprise. Tel a été le double but de sa libérale con-
cession et des instructions rappelées dans le présent exposé.
dialement de la sympathie que vous n'avez cessé de mani-
fester depuis quatre ans pour cette œuvre de progrès, de
civilisation et d'intérêt universel.
J'ai été soutenu jusqu'ici dans mes efforts par les organes
de l'opinion publique dans tous les pays.
La presse française, en particulier, m'a prêté, avec une
constance et un esprit politique dignes d'elle, un appui dés-
intéressé et tout spontané. Je suis heureux de le reconnaître,
et je saisis avec empressement cette occasion de lui exprimer
mes sentiments de gratitude.
Pour vous mettre à même de tenir vos lecteurs au courant
de la situation actuelle de l'entreprise, j'ai l'honneur de vous
envoyer une circulaire, adressée aujourd'hui aux agents cor-
respondants de la Compagnie, une note et une brochure, que
je recommande à votre bienveillante attention.
Veuillez agréer, monsieur, l'expression de mes sentiments
distingués et dévoués.
FERDINAND DE LESSEPS.
La brochure dont parle M. Ferd. de Lesseps est in-
titulée : Le canal de Suez, épisode de l'histoire du
Xixe siècle. Elle est composée par notre gérant, M. Er-
nest Desplaces, d'après les documents publiés par
AI. Ferd. de Lesseps depuis quatre ans, et elle résume
toute la question d'une manière exacte et complète.
Nous en parlons un peu plus loin.
G. WAGENER.
NOTE SUR LA SITUATION ACTUELLE
DE L'ENTREPRISE DU CANAL DE SUEZ.
Au moment où la question du percement de l'isthme de
Suez va entrer daus la période d'exécution, le mandataire de
S. A. le Vice-roi d'Egypte croit devoir à l'opinion publique,
qui l'a si puissamment secondé, des informations nettes et
précises sur la situation de l'entreprise.
Les instructions données au concessionnaire, dès le 19
mai 1855, par S. A. le Vice-roi d'Egypte, contenaient ce qui
suit : « Ce sera seulement après l'adoption du tracé de com-
o munication entre les deux mers, et lorsque tous les avan--
» tages et toutes les obligations de ceux qui prendront part à
» l'entreprise seront bien déterminés, que les capitalistes et
» le public seront appelés à souscrire des actions, et que les
» représentants des intéressés décideront en dernier ressort
« sur toutes les questions se rattachant à l'exécution et à l'ex-
» ploitation de l'entreprise. »
Ces instructions ont été suivies de point en point. Le tracé
du canal a été déterminé avec une autorité scientifique hors
de toute atteinte. Les avantages et les obligations de ceux qui
vont prendre part à l'entreprise ont été énumérés déjà plus
d'une fois et sont ici l'objet d'un nouvel exposé. Enfin, le pu-
blic va être appelé à souscrire les actions et à constituer la
Compagnie.
Cette Compagnie, dont les statuts ont été approuvés par
le Vice-roi d'Egypte, a pour objet : 1° La réunion de la
TJY? Mèditefaanée à la mer Rouge par un canal de grande naviga-
tion; 21 jonction du Nil au canal maritime par un canal
r et de navigation fluviale; 3" la mise en valeur des
t -aifis c-
';' terrains ÇOTicédés à la Compagnie et situés de manière à pro-
filer du canal d'irrigation.
La d
*-4La dépense totale à prévoir pour l'exécution de tous les
sont pas compris les intérêts annuels, à cinq pour cent, qui
seront calculés sur les versements effectués, et qui sont assu-
rés aux actionnaires jusqu'au moment où l'entreprise donnera
des produits suffisants.
Le produit brut du canal a été évalué à la jomme annuelle
de 30 millions de francs provenant du seul droit de passage
des bâtiments, à raison de trois millions de tonneaux de charge
et de 10 francs par tonneau. Or, la capacité des navires de
commerce qui doublent aujourd'hui le cap de Bonne-Espé-
rance est de plus de quatre millions de tonneaux. En bornant
à trois millions le tonnage des navires qui passeront par le
canal maritime, on reste fort au-dessous de toutes les proba-
bilités, surtout lorsqu'on considère que l'année dernière trois
millions six cent mille tonneaux ont transité par les Darda-
nelles.
Le revenu provenant du droit de passage par le canal ma-
ritime s'augmentera par le développement obligé de la navi-
gation générale, ainsi que par la perception des droits de nar-
vigation sur le canal d'eau douce, et par le produit des terrains
cultivés, bâtis ou boisés qui font partie de la concession.
L'ouverture de l'isthme de Suez abrége la distance entre
l'Europe et les Indes de trois mille lieues en moyenne sur six
mille. Le bénéfice de la navigation générale obtenu par cette
abréviation sera donc de cinquante pour cent.
L'exécution des travaux comprendra deux périodes distinctes:
l'une qui aura pour terme l'achèvement complet de toutes
les constructions et durera six ans; l'autre qui ne s'étendra
pas à plus de trois années, à l'expiration desquelles la Com-
pagnie percevra déjà des revenus considérables. En effet, dès
la première année le canal d'eau douce sera terminé. Ce ca-
nal partira du Caire, et, parvenu à la hauteur du canal mari-
time, se divisera en deux branches d'irrigation, dont l'une
aboutira à la Méditerranée , l'autre à Suez. Il donnera aux
terres environnantes cette fertilité exceptionnelle qui distingue
la vallée du Nil. Ce sera une première source de revenu. Deux
années après, une communication suffisante pour une très-
grande partie de la navigation actuelle sera ouverte entre les
deux mers. Les travaux de construction qui doivent donner au
canal maritime une largeur et une profondeur suffisantes
pour le passage des plus grands bâtiments seront ensuite pour-
suivis jusqu'à leur terme. Pour obtenir ce résultat, c'est-à-dire
l'établissement du canal d'eau douce et l'ouverture du canal
maritime provisoire, une dépense de 80 millions ou des deux
cinquièmes du capital social a été reconnue suffisante.
Tous les pays ont été appelés indistinctement à prendre part
à l'entreprise, et chacun d'eux a pu se préparer à apporter
son concours dans la proportion qui lui a été indiquée dès
l'origine de la concession. Aujourd'hui il s'agira, dans la sous-
cription générale qui va être ouverte publiquement, de faire
une part égale à tous les capitaux qui viendront s'offrir. Les
souscriptions appuyées d'un à-compte de versement seront
totalisées sans acception d'origine, et l'attribution à chaque
souscripteur sera faite au prorata des demandes.
La souscription générale sera ouverte partout en même
temps. Les conditions en seront publiées par des annonces qui
fixeront le montant et l'époque des premiers versements.
Ainsi seront remplies les intentions de S. A. Mohammed-
Saïd. Ce prince, en appelant l'Europe à ouvrir une communi-
cation maritime entre la Méditerranée et la mer Rouge à tra-
vers le territoire qu'il gouverne, a été inspiré par la louable
pensée de contribuer aux progrès de la civilisation ; mais il a
voulu, en outre, assurer la rémunération des capitaux enga-
gés dans l'entreprise. Tel a été le double but de sa libérale con-
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