Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-06-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juin 1858 10 juin 1858
Description : 1858/06/10 (A3,N48). 1858/06/10 (A3,N48).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203094p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
JEUDI 10 JUIX. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 291
écrivains de la ciladetle; Ali-Bey, vice-président du tribunal
de commerce et frère de l'ambassadeur turc à Athènes;
Mousta phn-Bpy, ancien trésorier d'Abbas-Pa< ha et plusieurs
autres effendis ou mameluks, ont été mis sur le bac. Ordi-
nairement les wagons sont traînés de la gare auprès du bac
par des bœuf» conduits par un Arabe; hier le conducteur n'y
était pas et des Arabes poussaient les voitures; les bœufs ont
continué leur roule jusque sur le bac; voyant le danger, ils
reculent; les Arabes, croyant à un caprice, poussent plus
fort; un morceau de bois mis au bord pour caler est brisé
et les trois wagons sont précipités dans le Nil. D'habitude
on mettait une chaine en travers, hier elle n'y était pas; le
gardien du bac avait aussi déserté son poste.
Ali-Bey a eu le temps d'ouvrir une portière, de sauter sur
le bac et de tirer à lui une dame européenne; Halim-Pacha,
pendant la chute, a pu se jeter dans l'eau, il a sauvé Mous-
tapha-Bey et un autre Turc; mais tous ses efforts pour sauver
son neveu, Achmet-Pacha, ont été vains; quelques autres
voyageurs ont pu gagner la rive à la nage.
Achmet-Pacha, Haeredin-Pacha, Rifaat-Bey se sont noyés;
on parle de dix victimes.
Halim-Pacha a eu une légère blessure au pied gauche.
Chose étonnante, de tous les employés du transit et de tous
les curieux, personne n'a eu l'idée de porter des secours;
ceux qui ont échappé au péril comme par miracle ont seuls
travaillé au sauvetage.
On ne sait à quoi attribuer ce malheur; est-ce à la négli-
gence ou à la malveillance? On ne peut rien dire encore; le
Vice-roi ordonnera une enquête et peut-être la vérité se
fera t-dle jour. Toujours est-il que depuis trois ans il n'est
rien arrivé sur ce bac, et précisément hier il arrive un acci-
dent au moment où de hauts personnages et l'héritier du
trône se trouvaient réunis!
Achmet Pacha était un prince estimé du Vice-roi et de
tous les honnêtes gens; il était éclairé, instruit et aurait cer-
tainement continué l'œuvre de régénération de I Egypte; sa
mort est vivement sentie par les Européens et surtout par les
Français, qui, quoi qu'en dise le Times, ont plus de bons
sentiments que qui ce soit.
Je ne manquerai pas de vous communiquer le résultat de
l'enquête.
Une faute que l'on commet tous les jours au chemin de
fer, c'est que l'on ferme à clef une des porles de chaque
compartiment des wagons; si hier elles eussent été ouvertes
toutes les deux, on aurait eu moins de victimes à regretter.
P. S. - Le prince H itim Pacha va beaucoup mieux de sa
blessure au pied; mais il est très-impressionné de la mort de
son neveu. Son palais ne désemplit pas de visiteurs euro-
péens et turcs qui vont le féliciter; on lit sur toutes les
figures la joie de le voir sauvé.
Ce concert d'éloges sur le prince Achmet-Pacha est
unanime. Voici ce que nous trouvons dans une corres-
pondance d'Alexandrie adressée au Times du 29 mai :
« Alexandrie, le 10 mai.
» La mort d'Achmet-Paoha a éveillé des sentiments d'un
profond regret dans toute l'Egypte. C'était un homme instruit et
illtdliaent, habitué au travail et à l'ordre, et désireux d'aug-
menter la prospérité du pays par des mesures d'utilité prati-
que. Le sentiment général est que sa perte est réellement un
malheur public. Il laisse un (ils âgé de 3 ans. C'est son frère
Ismaïl-Pucha qui sera maintenant l'héritier présomptif du
trône. »
Voici la lettre que M. Ruyssenaërs, Consul général des Pays-
Bas en Égypte et agpnt supérieur de la Compagnie universelle
de Suez, a répondue à la Compagnie russe de navigation à
vapeur et de commerce (Voir notre dernier numéro).
Alexandrie, le 10 mai 1858.
Monsieur le directeur,
Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez fait l'honneur
de m'adresser le 12 avril dernier, ft je m'empresse de re-
mercier l'adminislration de la Compagnie russe de navigation
à vapeur et de commerce de l'intérêt qu'elle témo gne à
l'œuvre du percement de l'isthme de Suez par sa décision de
réduire en sa faveur les tarifs de la Compagnie, savoir :
de 20 p. 100 pour les matériaux provenant directement de
la Russie et chargés à bord de ses bateaux,
de 10 p. 100 pour les matériaux provenant d'autres pays.
Je ne man querai pas, monsieur le directeur, d'informer
monsieur de Lesseps de la décision de votre honorable Com-
pagnie, comme de ce que vous voulez bien me dire au su-
jet de la sympathie que le projet du percement de l'isthme
de Suez rencontre en Russie. Cette assurance sera certaine-
ment fort agréable au promoteur d'une œuvre qui est appe-
lée à rendre de si nombreux et de si importants services au
commerce et à la navigation.
Veuillez agréer, monsieur le directeur, l'expression de
mes sentiments de très-haute considération.
L'agent supérieur en Egypte de la Compagnie univer-
selle du canal maritime de Suez.
RIYSSEXAERS,
Pour extraits,
ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le Railuay-Times du 22 mai reproduit la première partie
du steond rapport de AI. le baron Charles Dupin.
Le Railtcay-Times du 29 mai répond à l'article du Times,
qu'il considère comme un commencement des évolutions si
habiluelles au grand journal anglais. Le Times ne trouve pas
assez de belles paroles pour peindre toute l'importance de la
route d Egypte et l'avenir brillant qui attend le commerce
dans ces parages; il parle comme s'il avait été le premier à
découvrir toutes ces belles chose?, tandis que les promoteurs
du canal s'efforcent, depuis des années, de faire comprendre
l'immense imporfancc des pays de l'Orient et d'une communi-
cation plus facile; mais le Times, il n'y a pas longtemps,
se rangeait du côté de lord Palmerston, lorsqu'il trouvait une
foule d'obstacles imaginaires à l'envoi de troupes anglaises
par l'Egypte. La feuille anglaise dit que la nation qui aurait
couvert la mer Rouge de ses vapeurs aurait aussi le droit de
réclamer l'exécution du canal. Mais c'est précisément pour
faire couvrir la mer Rouge de vapeurs, pour ouvrir des pays
encore fermés au commerce, et pour faire des endroits pau-
vres et déserts de la cô!e d'Arabie des ports riches et fréquen-
tés, que l'on veut construire le canal, sans lequel tous ces
réultats seraient impossibles. Enfin, le Railway-Times dé-
ment les faux bruits répétés par le Times sur l'état actuel de
la question du canal.
Le Railway-Times du 29 mai continue la reproduction du
second rapport de M. le baron Charles Dupin, sénateur et
membre de l'Académie des sciences de Paris.
La Presse d'Orient du 12 mai revient gur les attaquas du
écrivains de la ciladetle; Ali-Bey, vice-président du tribunal
de commerce et frère de l'ambassadeur turc à Athènes;
Mousta phn-Bpy, ancien trésorier d'Abbas-Pa< ha et plusieurs
autres effendis ou mameluks, ont été mis sur le bac. Ordi-
nairement les wagons sont traînés de la gare auprès du bac
par des bœuf» conduits par un Arabe; hier le conducteur n'y
était pas et des Arabes poussaient les voitures; les bœufs ont
continué leur roule jusque sur le bac; voyant le danger, ils
reculent; les Arabes, croyant à un caprice, poussent plus
fort; un morceau de bois mis au bord pour caler est brisé
et les trois wagons sont précipités dans le Nil. D'habitude
on mettait une chaine en travers, hier elle n'y était pas; le
gardien du bac avait aussi déserté son poste.
Ali-Bey a eu le temps d'ouvrir une portière, de sauter sur
le bac et de tirer à lui une dame européenne; Halim-Pacha,
pendant la chute, a pu se jeter dans l'eau, il a sauvé Mous-
tapha-Bey et un autre Turc; mais tous ses efforts pour sauver
son neveu, Achmet-Pacha, ont été vains; quelques autres
voyageurs ont pu gagner la rive à la nage.
Achmet-Pacha, Haeredin-Pacha, Rifaat-Bey se sont noyés;
on parle de dix victimes.
Halim-Pacha a eu une légère blessure au pied gauche.
Chose étonnante, de tous les employés du transit et de tous
les curieux, personne n'a eu l'idée de porter des secours;
ceux qui ont échappé au péril comme par miracle ont seuls
travaillé au sauvetage.
On ne sait à quoi attribuer ce malheur; est-ce à la négli-
gence ou à la malveillance? On ne peut rien dire encore; le
Vice-roi ordonnera une enquête et peut-être la vérité se
fera t-dle jour. Toujours est-il que depuis trois ans il n'est
rien arrivé sur ce bac, et précisément hier il arrive un acci-
dent au moment où de hauts personnages et l'héritier du
trône se trouvaient réunis!
Achmet Pacha était un prince estimé du Vice-roi et de
tous les honnêtes gens; il était éclairé, instruit et aurait cer-
tainement continué l'œuvre de régénération de I Egypte; sa
mort est vivement sentie par les Européens et surtout par les
Français, qui, quoi qu'en dise le Times, ont plus de bons
sentiments que qui ce soit.
Je ne manquerai pas de vous communiquer le résultat de
l'enquête.
Une faute que l'on commet tous les jours au chemin de
fer, c'est que l'on ferme à clef une des porles de chaque
compartiment des wagons; si hier elles eussent été ouvertes
toutes les deux, on aurait eu moins de victimes à regretter.
P. S. - Le prince H itim Pacha va beaucoup mieux de sa
blessure au pied; mais il est très-impressionné de la mort de
son neveu. Son palais ne désemplit pas de visiteurs euro-
péens et turcs qui vont le féliciter; on lit sur toutes les
figures la joie de le voir sauvé.
Ce concert d'éloges sur le prince Achmet-Pacha est
unanime. Voici ce que nous trouvons dans une corres-
pondance d'Alexandrie adressée au Times du 29 mai :
« Alexandrie, le 10 mai.
» La mort d'Achmet-Paoha a éveillé des sentiments d'un
profond regret dans toute l'Egypte. C'était un homme instruit et
illtdliaent, habitué au travail et à l'ordre, et désireux d'aug-
menter la prospérité du pays par des mesures d'utilité prati-
que. Le sentiment général est que sa perte est réellement un
malheur public. Il laisse un (ils âgé de 3 ans. C'est son frère
Ismaïl-Pucha qui sera maintenant l'héritier présomptif du
trône. »
Voici la lettre que M. Ruyssenaërs, Consul général des Pays-
Bas en Égypte et agpnt supérieur de la Compagnie universelle
de Suez, a répondue à la Compagnie russe de navigation à
vapeur et de commerce (Voir notre dernier numéro).
Alexandrie, le 10 mai 1858.
Monsieur le directeur,
Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez fait l'honneur
de m'adresser le 12 avril dernier, ft je m'empresse de re-
mercier l'adminislration de la Compagnie russe de navigation
à vapeur et de commerce de l'intérêt qu'elle témo gne à
l'œuvre du percement de l'isthme de Suez par sa décision de
réduire en sa faveur les tarifs de la Compagnie, savoir :
de 20 p. 100 pour les matériaux provenant directement de
la Russie et chargés à bord de ses bateaux,
de 10 p. 100 pour les matériaux provenant d'autres pays.
Je ne man querai pas, monsieur le directeur, d'informer
monsieur de Lesseps de la décision de votre honorable Com-
pagnie, comme de ce que vous voulez bien me dire au su-
jet de la sympathie que le projet du percement de l'isthme
de Suez rencontre en Russie. Cette assurance sera certaine-
ment fort agréable au promoteur d'une œuvre qui est appe-
lée à rendre de si nombreux et de si importants services au
commerce et à la navigation.
Veuillez agréer, monsieur le directeur, l'expression de
mes sentiments de très-haute considération.
L'agent supérieur en Egypte de la Compagnie univer-
selle du canal maritime de Suez.
RIYSSEXAERS,
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Le Railuay-Times du 22 mai reproduit la première partie
du steond rapport de AI. le baron Charles Dupin.
Le Railtcay-Times du 29 mai répond à l'article du Times,
qu'il considère comme un commencement des évolutions si
habiluelles au grand journal anglais. Le Times ne trouve pas
assez de belles paroles pour peindre toute l'importance de la
route d Egypte et l'avenir brillant qui attend le commerce
dans ces parages; il parle comme s'il avait été le premier à
découvrir toutes ces belles chose?, tandis que les promoteurs
du canal s'efforcent, depuis des années, de faire comprendre
l'immense imporfancc des pays de l'Orient et d'une communi-
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se rangeait du côté de lord Palmerston, lorsqu'il trouvait une
foule d'obstacles imaginaires à l'envoi de troupes anglaises
par l'Egypte. La feuille anglaise dit que la nation qui aurait
couvert la mer Rouge de ses vapeurs aurait aussi le droit de
réclamer l'exécution du canal. Mais c'est précisément pour
faire couvrir la mer Rouge de vapeurs, pour ouvrir des pays
encore fermés au commerce, et pour faire des endroits pau-
vres et déserts de la cô!e d'Arabie des ports riches et fréquen-
tés, que l'on veut construire le canal, sans lequel tous ces
réultats seraient impossibles. Enfin, le Railway-Times dé-
ment les faux bruits répétés par le Times sur l'état actuel de
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