Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juillet 1856 10 juillet 1856
Description : 1856/07/10 (A1,N2). 1856/07/10 (A1,N2).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202047q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
18 L'ISTHME DE SUEZ,
l'opposition de quelques-uns de ses hommes d'Etat,
elle est toute disposée à marcher avec la France, à la
tête d'une œuvre de progrès et de civilisation.
La Cour des directeurs de la Compagnie des Indes, la
Compagnie péninsulaire et orientale de navigation à
vapeur, les hommes les plus distingués de la politique,
de l'industrie et du commerce, dont j'avais sollicité les
avis, m'ont unanimement déclaré par écrit que, si l'exé-
cution du canal de Suez était possible, elle profiterait
aussi bien à leurs propres intérêts qu'à ceux de leur
pays.
Il restait donc à démontrer que l'entreprise était pra-
ticable.
Je me suis alors adressé aux ingénieurs les plus sa-
vants et les plus accrédités de l'Europe pour les travaux
de ports ou de canalisation. Désignés ou autorisés par
leurs gouvernements, ils ont formé une Commission qui
devait se transporter sur les lieux, y vérifier les propo-
sitions de l'avant-projet dressé par MM. Linant-Bey et
Mougel-Bey, ingénieurs de S. A. le vice-roi, et décider
souverainement entre tous les tracés présentés au public
depuis cinquante ans. L'Angleterre a donné MM. Ren-
del et Mac-Clean, ingénieurs en chef, et M. Charles
Manby, secrétaire de l'Institut des ingénieurs civils de
Londres; l'Autriche, M. de Negrelli, conseiller de cour,
inspecteur général des chemins de fer de l'Empire;
l'Italie, M. Paleocapa, ministre des travaux publics à
Turin , auteur des travaux hydrauliques les plus remar-
quables de Venise; la Hollande, M. Conrad, ingénieur
en chef du Waterstaat; la Prusse, M. le conseiller Lentze,
directeur des travaux hydrauliques de la Vistule; la
France, M. Renaud, inspecteur général et membre du
conseil des ponts et chaussées, M. Lieussou, ingénieur
hydrographe de la marine; et l'Espagne, don Cipriano-
Segundo Montesino, directeur général des travaux pu-
blics à Madrid.
Les procès-verbaux publiés à la suite de cet Exposé
font connaître les études des membres de la Commission
qui se sont rendus en Egypte; et le rapport à S. A. le
vice-roi adoptant le tracé direct, constate la facilité
d'exécution de l'entreprise. La dépense totale n'excé-
dera pas le chiffre de 200 millions de francs, porté dans
le devis de l'Avant-projet.
La question d'art étant ainsi pleinement résolue,
S. A. le vice-roi d'Egypte, après avoir confirmé par un
nouvel acte la concession qu'il m'avait accordée le
30 novembre 1854, et après s'être assuré que la Porte
Ottomane n'apporterait aucun obstacle à la réalisation
de l'entreprise, a approuvé, sous la réserve de la rati-
fication impériale, le cahier des charges et les statuts
de la Compagnie universelle dont l'organisation m'était
confiée.
Cette organisation marche vers une heureuse solution.
Les demandes de concours pécuniaires reçues dans cha-
cun des pays appelés jusqu'à présent à participer à la
souscription générale, dépassent déjà les besoins. S. A. le
vice-roi d'Egypte lui-même a été le premier à souscrire
pour 30 millions de francs. Il a pris en outre une sous-
cription de 2 millions au profit des officiers et des soldats
de son armée ; et il s'est décidé, en attendant que la
Compagnie universelle soit en mesure de fonctionner,
à exécuter à ses frais le canal d'alimentation d'eau douce
dérivé du Nil, dont il fera ensuite livraison à la Compa-
gnie, au prix de l'estimation de l'Avant-projet. Ce fait
seul suffirait à démontrer l'exactitude des calculs de
MM. Linant-Bey et Mougel-Bey, déjà reconnue par la
Commission internationale. On sait que ce travail pré-
liminaire, qui sera d'ailleurs d'une immense utilité pour
l'Egypte, a été jugé indispensable avant le commence-
ment des grands travaux sur la ligne du canal maritime.
S. A. le vice-roi a en outre promis de fournir à la Com-
pagnie le nombre de travailleurs indigènes que ses
ingénieurs jugeront nécessaire pour la suite des travaux.
Il a fixé dès à présent la solde journalière au maximum
d'un franc , salaire très-supérieur à ce que l'on a jamais
payé jusqu'à présent aux ouvriers du pays.
Toutes les études sont actuellement terminées, et la
Commission internationale sera convoquée vers la fin
du mois de juin, pour dresser le programme définitif
des travaux à accomplir. Des officiers supérieurs des
deux marines de France et d'Angleterre seront appelés
à concourir à ces études et à donner leur opinion sur
les questions nautiques qui se rattachent à l'exécution
du canal.
Telle est la situation actuelle de l'entreprise qui doit
prochainement ouvrir une nouvelle route au commerce
du monde. Nos adversaires ont dû successivement aban-
donner leur premier système. Ils avaient déclaré que
le percement de l'isthme de Suez était impossible, sous
le point de vue technique aussi bien que sous le point
de vue financier. Mais depuis que la science a prononcé, [
que des capitaux surabondants se sont offerts de toutes
parts, et que la Compagnie universelle d'exécution est
toute prête, ils ont adopté un nouveau système d'argu-
ments qu'il suffira de livrer à la discussion pour le
réfuter.
La première partie de ce système consiste à repré-
senter l'ouverture de l'isthme comme étant de nature à
apporter du trouble dans les relations du sultan et de
son vassal : elle donnerait, dit-on, une trop grande
importance à l'Egypte.
La Porte, qui semble devoir être meilleur juge que
des étrangers, de ce qui lui convient dans ses rapports
avec l'Egypte, n'a manifesté aucune des préoccupations
que l'on voudrait lui inspirer à l'égard du vice-roi.
J'ai eu l'honneur d'entretenir personnellement S. M. I.
le sultan et ses conseillers, de l'entreprise du canal de
Suez; et dès le commencement de l'année dernière,
j'aurais rapporté de Constantinople à Alexandrie la rati-
fication impériale, sans l'intervention, alors spontanée,
de l'ambassadeur anglais.
Toutefois, l'entreprise a été acceptée en principe par
le sultan, ainsi que l'a constaté une lettre vizirielle
adressée à S. A. le vice-roi, et rendue publique.
Depuis cette époque, nous avons patiemment attendu,
en nous bornant à préparer l'exécution de l'entreprise,
et en veillant à ce qu'elle ne fût pas étouffée à sa nais-
sance.
l'opposition de quelques-uns de ses hommes d'Etat,
elle est toute disposée à marcher avec la France, à la
tête d'une œuvre de progrès et de civilisation.
La Cour des directeurs de la Compagnie des Indes, la
Compagnie péninsulaire et orientale de navigation à
vapeur, les hommes les plus distingués de la politique,
de l'industrie et du commerce, dont j'avais sollicité les
avis, m'ont unanimement déclaré par écrit que, si l'exé-
cution du canal de Suez était possible, elle profiterait
aussi bien à leurs propres intérêts qu'à ceux de leur
pays.
Il restait donc à démontrer que l'entreprise était pra-
ticable.
Je me suis alors adressé aux ingénieurs les plus sa-
vants et les plus accrédités de l'Europe pour les travaux
de ports ou de canalisation. Désignés ou autorisés par
leurs gouvernements, ils ont formé une Commission qui
devait se transporter sur les lieux, y vérifier les propo-
sitions de l'avant-projet dressé par MM. Linant-Bey et
Mougel-Bey, ingénieurs de S. A. le vice-roi, et décider
souverainement entre tous les tracés présentés au public
depuis cinquante ans. L'Angleterre a donné MM. Ren-
del et Mac-Clean, ingénieurs en chef, et M. Charles
Manby, secrétaire de l'Institut des ingénieurs civils de
Londres; l'Autriche, M. de Negrelli, conseiller de cour,
inspecteur général des chemins de fer de l'Empire;
l'Italie, M. Paleocapa, ministre des travaux publics à
Turin , auteur des travaux hydrauliques les plus remar-
quables de Venise; la Hollande, M. Conrad, ingénieur
en chef du Waterstaat; la Prusse, M. le conseiller Lentze,
directeur des travaux hydrauliques de la Vistule; la
France, M. Renaud, inspecteur général et membre du
conseil des ponts et chaussées, M. Lieussou, ingénieur
hydrographe de la marine; et l'Espagne, don Cipriano-
Segundo Montesino, directeur général des travaux pu-
blics à Madrid.
Les procès-verbaux publiés à la suite de cet Exposé
font connaître les études des membres de la Commission
qui se sont rendus en Egypte; et le rapport à S. A. le
vice-roi adoptant le tracé direct, constate la facilité
d'exécution de l'entreprise. La dépense totale n'excé-
dera pas le chiffre de 200 millions de francs, porté dans
le devis de l'Avant-projet.
La question d'art étant ainsi pleinement résolue,
S. A. le vice-roi d'Egypte, après avoir confirmé par un
nouvel acte la concession qu'il m'avait accordée le
30 novembre 1854, et après s'être assuré que la Porte
Ottomane n'apporterait aucun obstacle à la réalisation
de l'entreprise, a approuvé, sous la réserve de la rati-
fication impériale, le cahier des charges et les statuts
de la Compagnie universelle dont l'organisation m'était
confiée.
Cette organisation marche vers une heureuse solution.
Les demandes de concours pécuniaires reçues dans cha-
cun des pays appelés jusqu'à présent à participer à la
souscription générale, dépassent déjà les besoins. S. A. le
vice-roi d'Egypte lui-même a été le premier à souscrire
pour 30 millions de francs. Il a pris en outre une sous-
cription de 2 millions au profit des officiers et des soldats
de son armée ; et il s'est décidé, en attendant que la
Compagnie universelle soit en mesure de fonctionner,
à exécuter à ses frais le canal d'alimentation d'eau douce
dérivé du Nil, dont il fera ensuite livraison à la Compa-
gnie, au prix de l'estimation de l'Avant-projet. Ce fait
seul suffirait à démontrer l'exactitude des calculs de
MM. Linant-Bey et Mougel-Bey, déjà reconnue par la
Commission internationale. On sait que ce travail pré-
liminaire, qui sera d'ailleurs d'une immense utilité pour
l'Egypte, a été jugé indispensable avant le commence-
ment des grands travaux sur la ligne du canal maritime.
S. A. le vice-roi a en outre promis de fournir à la Com-
pagnie le nombre de travailleurs indigènes que ses
ingénieurs jugeront nécessaire pour la suite des travaux.
Il a fixé dès à présent la solde journalière au maximum
d'un franc , salaire très-supérieur à ce que l'on a jamais
payé jusqu'à présent aux ouvriers du pays.
Toutes les études sont actuellement terminées, et la
Commission internationale sera convoquée vers la fin
du mois de juin, pour dresser le programme définitif
des travaux à accomplir. Des officiers supérieurs des
deux marines de France et d'Angleterre seront appelés
à concourir à ces études et à donner leur opinion sur
les questions nautiques qui se rattachent à l'exécution
du canal.
Telle est la situation actuelle de l'entreprise qui doit
prochainement ouvrir une nouvelle route au commerce
du monde. Nos adversaires ont dû successivement aban-
donner leur premier système. Ils avaient déclaré que
le percement de l'isthme de Suez était impossible, sous
le point de vue technique aussi bien que sous le point
de vue financier. Mais depuis que la science a prononcé, [
que des capitaux surabondants se sont offerts de toutes
parts, et que la Compagnie universelle d'exécution est
toute prête, ils ont adopté un nouveau système d'argu-
ments qu'il suffira de livrer à la discussion pour le
réfuter.
La première partie de ce système consiste à repré-
senter l'ouverture de l'isthme comme étant de nature à
apporter du trouble dans les relations du sultan et de
son vassal : elle donnerait, dit-on, une trop grande
importance à l'Egypte.
La Porte, qui semble devoir être meilleur juge que
des étrangers, de ce qui lui convient dans ses rapports
avec l'Egypte, n'a manifesté aucune des préoccupations
que l'on voudrait lui inspirer à l'égard du vice-roi.
J'ai eu l'honneur d'entretenir personnellement S. M. I.
le sultan et ses conseillers, de l'entreprise du canal de
Suez; et dès le commencement de l'année dernière,
j'aurais rapporté de Constantinople à Alexandrie la rati-
fication impériale, sans l'intervention, alors spontanée,
de l'ambassadeur anglais.
Toutefois, l'entreprise a été acceptée en principe par
le sultan, ainsi que l'a constaté une lettre vizirielle
adressée à S. A. le vice-roi, et rendue publique.
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en nous bornant à préparer l'exécution de l'entreprise,
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