Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juin 1856 25 juin 1856
Description : 1856/06/25 (A1,N1). 1856/06/25 (A1,N1).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020469
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 11
une opinion contre laquelle s'élève le témoignage de tous
es navigateurs qui ont exploré cette mer, et que dément
a taveur avec laquelle les intérêts maritimes de tous les
pays ont accueilli le projet du percement de l'isthme.
La Compagnie des Indes ne saurait se tromper sur une
pareille question, et son adhésion est concluante. Il en
est de même pour la Compagnie Péninsulaire et Orien-
tale, dont les navires font deux fois par mois, depuis
heize ans, le trajet de Bombay et de Calcutta à Suez. Il
resulte en effet de l'étude de tous les ouvrages qui trai-
tent de l'hydrographie de la mer Rouge, et des enquêtes
officielles faites par le Parlement en 1834 et en 1837,
que la traversée de cette mer s'effectue dans des condi-
tions de navigation ordinaires, incontestablement avan-
tageuses pour les bâtiments à vapeur, et que si les na-
vires à voiles peuvent être, à certaines époques de
l'année et dans un certain sens, exceptionnellement re-
tenus au passage des détroits de Gibraltar, de Bab-el-
Mandeb ou dans le golfe de Suez, par les courants, les
cnts contraires ou les calmes, un service de remorquage
établi sur ces points suffirait pour éviter les obstacles
Périodiques qu'on y rencontre.
Le canal maritime de Suez assurera donc aux navires
9Ul prendront cette voie tous les avantages du raccour-
Clssement réalisé, et on peut calculer que la durée des
trajets sera réduite dans la proportion des distances.
Or, il est établi par les renseignements recueillis dans
les principaux ports de commerce que les traversées
Moyennes de l'Europe aux grandes Indes par le Cap
Sont, pour les navires à voiles ordinaires, de 120 jours,
et que la durée complète d'un voyage, aller et retour, est
de dix mois. On doit en conclure que la traversée par
Suez s'effectuera en GO jours, et que la durée complète
du voyage, aller et retour, sera de six mois au lieu de
dix. Le prix de revient du transport des marchandises
sera par conséquent réduit dans la même proportion.
En prenant pour unité le navire de 500 tonneaux (on
a Vu plus haut que ce chiffre était donné par la moyenne
des chargements), le prix de revient d'un voyage, aller et
détour, par le Cap, ressort par tonne transportée, tous
frais compris, à 190 fr.
Sur cette base, le prix de revient du trans-
port par Suez sera (1) de 72 fr.
Soit par tonne, une différence à l'avan-
tage de la voie de Suez, de 48 fr.
En chiffres ronds 30 fr.
En tenant compte de la cherté des armements par
Suite du prix élevé des matières premières, des vivres
et de la main-d'œuvre résultant de l'état de guerre, on
Peut, à la rigueur, réduire les frais actuels de navigation
d'environ 20 /(,.
L'économie du transport par Suez sera donc, dans
l'état normal, approximativement de 40 fr. par tonne,
et ce chiffre, appliqué à trois millions de tonnes de
, (1) Ce n'est là, en réalité, qu'un prix minimum, car il est
établi dans cette supposition que les navires voyagent toujours
à pleine charge, ce qui n'est pas complétement exact.
l'intercourse des Indes, représente, pour le commerce
universel, un bénéfice annuel de 120 millions de francs.
Ces résultats sont concluants.
Les adversaires du canal de Suez ont cherché à en
atténuer la portée en s'efforçant de démontrer : pre-
mièrement, que les durées des trajets par le Cap et par
le canal ne seront pas proportionnelles aux distances à
parcourir par l'une et l'autre voie; secondement, que
les frais de transport ne seront pas proportionnels à la
durée des trajets.
Nous avons répondu à la première partie de cette
étrange argumentation, par le témoignage des naviga-
teurs, par les enquêtes du parlement anglais, par l'exis-
tence même des services qui font régulièrement le trajet
de Bombay à Suez depuis treize ans. Nous répondrons
à la seconde par l'application [d'une vérité dont l'ex-
pression proverbiale est devenue une banalité. Time is
money. Si l'axiome anglais est exact, s'il est vrai que le
temps compte à l'égal de Vargent, cela est certain sur-
tout en matière d'opérations commerciales et d'entre-
prises de transport. Les révolutions économiques, in-
dustrielles et commerciales, opérées par les chemins de
fer n'ont pas d'autre cause. A quel armateur fera-t-on
croire que, lorsque son navire reste en mer six mois au
lieu de trois, il n'en résulte pour lui aucun dommage?
A quel commerçant pourra-t-on persuader qu'une opé-
ration qui se liquide en trois mois au lieu de six n'offre
sur celle-ci aucun avantage?
Ce sont là des faits élémentaires, sur lesquels nous
n'avons pas besoin d'insister.
Nous avons dû pour présenter ces résultats dans leur
ensemble, et pour en faire saisir l'enchaînement, nous
borner à les résumer dans leurs termes les plus concis.
Nous reprendrons successivement avec détails les ques-
tions spéciales qui s'y rattachent.
VICTOR DELAMALLE.
REVUE DE LA PRESSE ET DE L'OPINION.
L'entreprise du percement de l'isthme de Suez avait
contracté une dette envers la presse de tous les pays.
Elle vient faiblement l'acquitter par l'expression de ses
rcmerciments et de la confiance qu'elle a puisée dans
le concours de tant d'intelligences. A peine la résolution
du prince civilisateur qui gouverne l'Egypte a-t-elle été
connue, que l'imposant témoignage de l'opinion est
venu l'encourager et la soutenir.
Jamais peut-être on n'avait vu encore une unanimité
aussi soudaine et aussi spontanée dans le monde de la
pensée et de la discussion.
La presse européenne s'est signalée par la force et
par le nombre de ses manifestations, en Italie, en Alle-
magne, en Autriche, en Belgique, en Hollande, en Es-
pagne, en Angleterre, en France.
Nous avons à constater cet accord simultané de tous
les courants de l'opinion publique, parce qu'il est le
signe des volontés mûres et des exécutions infaillibles.
une opinion contre laquelle s'élève le témoignage de tous
es navigateurs qui ont exploré cette mer, et que dément
a taveur avec laquelle les intérêts maritimes de tous les
pays ont accueilli le projet du percement de l'isthme.
La Compagnie des Indes ne saurait se tromper sur une
pareille question, et son adhésion est concluante. Il en
est de même pour la Compagnie Péninsulaire et Orien-
tale, dont les navires font deux fois par mois, depuis
heize ans, le trajet de Bombay et de Calcutta à Suez. Il
resulte en effet de l'étude de tous les ouvrages qui trai-
tent de l'hydrographie de la mer Rouge, et des enquêtes
officielles faites par le Parlement en 1834 et en 1837,
que la traversée de cette mer s'effectue dans des condi-
tions de navigation ordinaires, incontestablement avan-
tageuses pour les bâtiments à vapeur, et que si les na-
vires à voiles peuvent être, à certaines époques de
l'année et dans un certain sens, exceptionnellement re-
tenus au passage des détroits de Gibraltar, de Bab-el-
Mandeb ou dans le golfe de Suez, par les courants, les
cnts contraires ou les calmes, un service de remorquage
établi sur ces points suffirait pour éviter les obstacles
Périodiques qu'on y rencontre.
Le canal maritime de Suez assurera donc aux navires
9Ul prendront cette voie tous les avantages du raccour-
Clssement réalisé, et on peut calculer que la durée des
trajets sera réduite dans la proportion des distances.
Or, il est établi par les renseignements recueillis dans
les principaux ports de commerce que les traversées
Moyennes de l'Europe aux grandes Indes par le Cap
Sont, pour les navires à voiles ordinaires, de 120 jours,
et que la durée complète d'un voyage, aller et retour, est
de dix mois. On doit en conclure que la traversée par
Suez s'effectuera en GO jours, et que la durée complète
du voyage, aller et retour, sera de six mois au lieu de
dix. Le prix de revient du transport des marchandises
sera par conséquent réduit dans la même proportion.
En prenant pour unité le navire de 500 tonneaux (on
a Vu plus haut que ce chiffre était donné par la moyenne
des chargements), le prix de revient d'un voyage, aller et
détour, par le Cap, ressort par tonne transportée, tous
frais compris, à 190 fr.
Sur cette base, le prix de revient du trans-
port par Suez sera (1) de 72 fr.
Soit par tonne, une différence à l'avan-
tage de la voie de Suez, de 48 fr.
En chiffres ronds 30 fr.
En tenant compte de la cherté des armements par
Suite du prix élevé des matières premières, des vivres
et de la main-d'œuvre résultant de l'état de guerre, on
Peut, à la rigueur, réduire les frais actuels de navigation
d'environ 20 /(,.
L'économie du transport par Suez sera donc, dans
l'état normal, approximativement de 40 fr. par tonne,
et ce chiffre, appliqué à trois millions de tonnes de
, (1) Ce n'est là, en réalité, qu'un prix minimum, car il est
établi dans cette supposition que les navires voyagent toujours
à pleine charge, ce qui n'est pas complétement exact.
l'intercourse des Indes, représente, pour le commerce
universel, un bénéfice annuel de 120 millions de francs.
Ces résultats sont concluants.
Les adversaires du canal de Suez ont cherché à en
atténuer la portée en s'efforçant de démontrer : pre-
mièrement, que les durées des trajets par le Cap et par
le canal ne seront pas proportionnelles aux distances à
parcourir par l'une et l'autre voie; secondement, que
les frais de transport ne seront pas proportionnels à la
durée des trajets.
Nous avons répondu à la première partie de cette
étrange argumentation, par le témoignage des naviga-
teurs, par les enquêtes du parlement anglais, par l'exis-
tence même des services qui font régulièrement le trajet
de Bombay à Suez depuis treize ans. Nous répondrons
à la seconde par l'application [d'une vérité dont l'ex-
pression proverbiale est devenue une banalité. Time is
money. Si l'axiome anglais est exact, s'il est vrai que le
temps compte à l'égal de Vargent, cela est certain sur-
tout en matière d'opérations commerciales et d'entre-
prises de transport. Les révolutions économiques, in-
dustrielles et commerciales, opérées par les chemins de
fer n'ont pas d'autre cause. A quel armateur fera-t-on
croire que, lorsque son navire reste en mer six mois au
lieu de trois, il n'en résulte pour lui aucun dommage?
A quel commerçant pourra-t-on persuader qu'une opé-
ration qui se liquide en trois mois au lieu de six n'offre
sur celle-ci aucun avantage?
Ce sont là des faits élémentaires, sur lesquels nous
n'avons pas besoin d'insister.
Nous avons dû pour présenter ces résultats dans leur
ensemble, et pour en faire saisir l'enchaînement, nous
borner à les résumer dans leurs termes les plus concis.
Nous reprendrons successivement avec détails les ques-
tions spéciales qui s'y rattachent.
VICTOR DELAMALLE.
REVUE DE LA PRESSE ET DE L'OPINION.
L'entreprise du percement de l'isthme de Suez avait
contracté une dette envers la presse de tous les pays.
Elle vient faiblement l'acquitter par l'expression de ses
rcmerciments et de la confiance qu'elle a puisée dans
le concours de tant d'intelligences. A peine la résolution
du prince civilisateur qui gouverne l'Egypte a-t-elle été
connue, que l'imposant témoignage de l'opinion est
venu l'encourager et la soutenir.
Jamais peut-être on n'avait vu encore une unanimité
aussi soudaine et aussi spontanée dans le monde de la
pensée et de la discussion.
La presse européenne s'est signalée par la force et
par le nombre de ses manifestations, en Italie, en Alle-
magne, en Autriche, en Belgique, en Hollande, en Es-
pagne, en Angleterre, en France.
Nous avons à constater cet accord simultané de tous
les courants de l'opinion publique, parce qu'il est le
signe des volontés mûres et des exécutions infaillibles.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.81%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.81%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 21/26
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62020469/f21.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62020469/f21.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62020469/f21.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62020469
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62020469
Facebook
Twitter