Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juin 1856 25 juin 1856
Description : 1856/06/25 (A1,N1). 1856/06/25 (A1,N1).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020469
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
10 L'ISTHME DE SUEZ,
des transactions entre les pays d'Europe et d'Amérique
et les grandes Indes, ces ingénieurs ont dû procéder par
déductions. Ils ont pris pour point de départ les chiffres
donnés, pour l'année 1841, par Mac Culloch et par
M. Anderson, directeur de la Compagnie Péninsulaire et
Orientale ; et, rapprochant ces chiffres de ceux qui avaient
été établis en 1851 par M. Arnaud-Tizon, délégué de
la chambre de commerce de Rouen pour les places de
Chang-Haï et Canton, ils ont reconnu que, dans cette
période de dix années, le mouvement de ces deux ports
avait plus que décuplé. Appliquant cette progression à
l'ensemble du commerce des Indes, quoique en fait elle
soit bien inférieure à la réalité pour certains points,
Manille et l'Australie par exemple, MM. Linant-Bey et
Mougel-Bey ont été conduits à évaluer l'importance du
commerce des Indes avec l'Europe et l'Amérique, en
1851, à deux milliards cinq cents millions de francs,
et le mouvement de la navigation à quatre millions de
tonneaux.
Le mouvement commercial à prévoir sur ces bases,
pour l'époque de l'ouverture du canal maritime à la na-
vigation , est de six millions de tonneaux; MM. Linant-
Bey et Mougel-Bey se sont donc tenus dans les termes
d'une grande modération en établissant leurs calculs
du revenu probable de. l'entreprise sur un mouvement
de trois millions de tonnes.
D'après les documents officiels publiés depuis, ce
chiffre de trois millions de tonnes ne peut en effet être
considéré que comme un extrême minimum qui sera
certainement dépassé. 1
Il résulte d'un travail de statistique inséré par le Mi-
nistère du commerce dans les Annales dit commerce
extérieur (décembre 1855, n° 861) que le mouvement
de la navigation entre les différents pays d'Europe et
les grandes Indes a été, en 1853, de 4,200 navires,
transportant 2,000,000 de tonnes d'une valeur de
2,050,200,000 francs.
Le même document constate que l'Angleterre participe
à ce mouvement pour près des trois quarts, 2,719 na-
vires, 1,401,000 tonneaux, et que dans l'ordre d'im-
portance du commerce des différents Etats, l'Amérique
vient immédiatement après l'Angleterre.
Le chargement moyen des navires est donc approxi-
mativement de cinq cents tonnes, et la valeur moyenne
d'une tonne de marchandises, de mille francs.
Ces chiffres ne comprennent pas la navigation entre
les ports américains de l'Atlantique et les Indes orien-
tales, nécessairement acquise cependant à la voie mari-
time de Suez. Ils ne comprennent pas non plus le trafic
local de la mer Rouge et le cabotage entre cette mer et
la Méditerranée, qui doivent prendre un immense déve-
loppement dès que le canal maritime leur donnera des
débouchés. Ils négligent de même les transports de pas-
sagers, bagages, finances et marchandises précieuses,
qui s'effectuent déjà par l'Égypte, et les services à vapeur
de la Compagnie Péninsulaire et Orientale.
« Si l'on tenait compte, disent les Annales, de ces
» nombreux éléments de transport, il faudrait, pourdé-
j> terminer exactement l'importance du commerce général
M. des Indes, tripler et même quadrupler les chiffres éta-
» blis ci-dessus. »
Cette observation suffirait pour justifier les apprécia-
tions de l'Avant-projet de MM. Linant-Bey et Mougel-
Bey. Mais ces appréciations peuvent être également
justifiées par les chiffres les plus rigoureusement établis,
en ajoutant seulement à ceux des Annales le mouvement
des États-Unis par l'Atlantique, que les relevés des
douanes et l'indication des ports de provenance et de
destination permettent de déterminer avec une approxi-
mation suffisante, et en appliquant à ce total, pour ob-
tenir le mouvement qui sera acquis au canal de Suez en
1860, la progression constante qui s'est produite dans
le commerce des principaux pays d'Europe avec les Indes
depuis dix ans.
D'après les Annales du commerce extérieur, cette
progression a été, de 1845 à 1853, de 673,600 tonnes,
ou, en moyenne, de 84,200 tonnes par année, pour
l'Angleterre, la Hollande, la France, l'Espagne, Ham-
bourg et Brême seulement. Mais le mouvement des
autres pays d'Europe et celui des ports américains, qui,
comme importance, vient immédiatement après celui de
l'Angleterre, ont augmenté dans une proportion ana-
logue. On peut donc compter pour le commerce gé-
néral une augmentation d'au moins cent mille tonnes
par an.
D'après l'état comparatif du mouvement commercial
entre l'Angleterre et les Indes (Office the East Inditt
and China association, Londres, 5 janvier 1856), ce
mouvement s'est élevé en 1855 à 1,590,315 tonnes;
c'est sur 1853 une augmentation de 189,315 tonnes. Le
commerce anglais seul fournirait donc, dans ces deux
dernières années, l'augmentation de cent mille tonnes
par an que nous appliquons au commerce universel tout
entier.
En récapitulant ces chiffres, on trouve :
Mouvement commercial entre les pays d'Europe et les
Indes en 1853. Tonnes : 2,000,000
Mouvement des ports des États-Unis d'A-
mérique avec les Indes par l'Atlantique. 280,000
Accroissement progressif de 1853 à 1860. 800,000
Total Tonnes : 3,080,000
C'est-à-dire exactement le chiffre de MM. Linant-Bey et :
Mougel-Bey.
Le mouvement commercial, directement intéressé au
percement de l'isthme de Suez, étant ainsi constaté, il -
faut encore rechercher quels seront précisément les avan-
tages offerts au commerce par la nouvelle voie. -
Le passage par le canal de Suez abrégera la route des :
Indes de 3,800 à 4,200 lieues pour les ports de la Mé-
diterranée, de 2,800 à 3,000 lieues pour les ports eurO"
péens de l'Océan, de 2,500 à 2,700 pour les ports de
la côte occidentale des États-Unis, soit en moyenne
3,000 lieues sur les 6,000, qui représentent la route
actuelle par le cap de Bonne-Espérance. On a prétendu,
il est vrai, que cet énorme raccourcissement n'aurait efl
fait aucun avantage, à cause des lenteurs et des diffi-
cultés de la navigation dans la mer Rouge. Mais c'est là
des transactions entre les pays d'Europe et d'Amérique
et les grandes Indes, ces ingénieurs ont dû procéder par
déductions. Ils ont pris pour point de départ les chiffres
donnés, pour l'année 1841, par Mac Culloch et par
M. Anderson, directeur de la Compagnie Péninsulaire et
Orientale ; et, rapprochant ces chiffres de ceux qui avaient
été établis en 1851 par M. Arnaud-Tizon, délégué de
la chambre de commerce de Rouen pour les places de
Chang-Haï et Canton, ils ont reconnu que, dans cette
période de dix années, le mouvement de ces deux ports
avait plus que décuplé. Appliquant cette progression à
l'ensemble du commerce des Indes, quoique en fait elle
soit bien inférieure à la réalité pour certains points,
Manille et l'Australie par exemple, MM. Linant-Bey et
Mougel-Bey ont été conduits à évaluer l'importance du
commerce des Indes avec l'Europe et l'Amérique, en
1851, à deux milliards cinq cents millions de francs,
et le mouvement de la navigation à quatre millions de
tonneaux.
Le mouvement commercial à prévoir sur ces bases,
pour l'époque de l'ouverture du canal maritime à la na-
vigation , est de six millions de tonneaux; MM. Linant-
Bey et Mougel-Bey se sont donc tenus dans les termes
d'une grande modération en établissant leurs calculs
du revenu probable de. l'entreprise sur un mouvement
de trois millions de tonnes.
D'après les documents officiels publiés depuis, ce
chiffre de trois millions de tonnes ne peut en effet être
considéré que comme un extrême minimum qui sera
certainement dépassé. 1
Il résulte d'un travail de statistique inséré par le Mi-
nistère du commerce dans les Annales dit commerce
extérieur (décembre 1855, n° 861) que le mouvement
de la navigation entre les différents pays d'Europe et
les grandes Indes a été, en 1853, de 4,200 navires,
transportant 2,000,000 de tonnes d'une valeur de
2,050,200,000 francs.
Le même document constate que l'Angleterre participe
à ce mouvement pour près des trois quarts, 2,719 na-
vires, 1,401,000 tonneaux, et que dans l'ordre d'im-
portance du commerce des différents Etats, l'Amérique
vient immédiatement après l'Angleterre.
Le chargement moyen des navires est donc approxi-
mativement de cinq cents tonnes, et la valeur moyenne
d'une tonne de marchandises, de mille francs.
Ces chiffres ne comprennent pas la navigation entre
les ports américains de l'Atlantique et les Indes orien-
tales, nécessairement acquise cependant à la voie mari-
time de Suez. Ils ne comprennent pas non plus le trafic
local de la mer Rouge et le cabotage entre cette mer et
la Méditerranée, qui doivent prendre un immense déve-
loppement dès que le canal maritime leur donnera des
débouchés. Ils négligent de même les transports de pas-
sagers, bagages, finances et marchandises précieuses,
qui s'effectuent déjà par l'Égypte, et les services à vapeur
de la Compagnie Péninsulaire et Orientale.
« Si l'on tenait compte, disent les Annales, de ces
» nombreux éléments de transport, il faudrait, pourdé-
j> terminer exactement l'importance du commerce général
M. des Indes, tripler et même quadrupler les chiffres éta-
» blis ci-dessus. »
Cette observation suffirait pour justifier les apprécia-
tions de l'Avant-projet de MM. Linant-Bey et Mougel-
Bey. Mais ces appréciations peuvent être également
justifiées par les chiffres les plus rigoureusement établis,
en ajoutant seulement à ceux des Annales le mouvement
des États-Unis par l'Atlantique, que les relevés des
douanes et l'indication des ports de provenance et de
destination permettent de déterminer avec une approxi-
mation suffisante, et en appliquant à ce total, pour ob-
tenir le mouvement qui sera acquis au canal de Suez en
1860, la progression constante qui s'est produite dans
le commerce des principaux pays d'Europe avec les Indes
depuis dix ans.
D'après les Annales du commerce extérieur, cette
progression a été, de 1845 à 1853, de 673,600 tonnes,
ou, en moyenne, de 84,200 tonnes par année, pour
l'Angleterre, la Hollande, la France, l'Espagne, Ham-
bourg et Brême seulement. Mais le mouvement des
autres pays d'Europe et celui des ports américains, qui,
comme importance, vient immédiatement après celui de
l'Angleterre, ont augmenté dans une proportion ana-
logue. On peut donc compter pour le commerce gé-
néral une augmentation d'au moins cent mille tonnes
par an.
D'après l'état comparatif du mouvement commercial
entre l'Angleterre et les Indes (Office the East Inditt
and China association, Londres, 5 janvier 1856), ce
mouvement s'est élevé en 1855 à 1,590,315 tonnes;
c'est sur 1853 une augmentation de 189,315 tonnes. Le
commerce anglais seul fournirait donc, dans ces deux
dernières années, l'augmentation de cent mille tonnes
par an que nous appliquons au commerce universel tout
entier.
En récapitulant ces chiffres, on trouve :
Mouvement commercial entre les pays d'Europe et les
Indes en 1853. Tonnes : 2,000,000
Mouvement des ports des États-Unis d'A-
mérique avec les Indes par l'Atlantique. 280,000
Accroissement progressif de 1853 à 1860. 800,000
Total Tonnes : 3,080,000
C'est-à-dire exactement le chiffre de MM. Linant-Bey et :
Mougel-Bey.
Le mouvement commercial, directement intéressé au
percement de l'isthme de Suez, étant ainsi constaté, il -
faut encore rechercher quels seront précisément les avan-
tages offerts au commerce par la nouvelle voie. -
Le passage par le canal de Suez abrégera la route des :
Indes de 3,800 à 4,200 lieues pour les ports de la Mé-
diterranée, de 2,800 à 3,000 lieues pour les ports eurO"
péens de l'Océan, de 2,500 à 2,700 pour les ports de
la côte occidentale des États-Unis, soit en moyenne
3,000 lieues sur les 6,000, qui représentent la route
actuelle par le cap de Bonne-Espérance. On a prétendu,
il est vrai, que cet énorme raccourcissement n'aurait efl
fait aucun avantage, à cause des lenteurs et des diffi-
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