Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juin 1856 25 juin 1856
Description : 1856/06/25 (A1,N1). 1856/06/25 (A1,N1).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020469
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 7
nourrir de son limon dans les grandes inondations ; et
la plupart des dunes elles-mêmes, dont ces plaines sont
parsemées, ne sont point dépouillées de cette végétation
naturelle.
Trois bassins considérables forment une grande partie
du sol de l'isthme : le bassin des Lacs Amers, le bassin
du lac Timsah , le bassin du lac Menzaleh.
Le bassin des Lacs Amers, le premier que l'on ren-
contre en venant de Snez, est à 30 kilomètres de cette
ville. Sa déclivité est d'abord peu sensible; mais il finit
par s'abaisser jusqu'à 12 mètres au-dessous des basses
eaux de la mer. Ce bassin, d'une superficie de 330 mil-
lions de mètres carrés est entièrement desséché. Les
couches de sel marin cristallisé, que les sondages ont fait
reconnaître, les coquillages qui couvrent le sol et dont
les similaires vivent dans la mer Rouge, ne laissent point
de doute qu'en des temps plus ou moins reculés la mer
ne couvrît sa surface.
En approchant du lac Timsah, on rencontre des dunes
mobiles, changeant plutôt de forme que de place; et
comme les sables qui les composent sont généralement
humides à une très-petite profondeur, nul doute que
l'on ne puisse les fixer artificiellement, comme on l'a
fait en France pour les landes de Bordeaux.
Le lac Timsah est situé à peu près à une égale dis-
tance des deux mers. Il forme comme le centre de
l'isthme. Son bassin présente un développement magni-
fique. Il peut fournir à peu de frais, à la marine du
monde entier, le port intérieur le plus vaste et le plus
sûr, avec tous les établissements que cette gigantesque
destination comporte. Il est aussi de plusieurs mètres
au-dessous du niveau des basses eaux des deux mers.
Tous ses alentours sont pourvus d'une abondante et vive
végétation de plantes et d'arbustes. Ses eaux sont salées
et d'un goût très-saumâtre. Cependant le limon du Nil
y a laissé de nombreux dépôts; c'est ce qui explique,
malgré l'extrême salure des eaux, les bouquets de ro-
seaux qui y végètent.
Dans les parties asséchées du bassin, on trouve des
coquillages pareils à ceux de la mer Rouge, et entre autres
des spondylesf qu'on ne rencontre point dans la Médi-
terranée. Ces observations constatées par la-Commission
internationale donnent une grande autorité à l'opinion
qui fixe à ce bassin les limites anciennes et extrêmes de
la mer Rouge. On prétend même que c'est au lac Timsah
que les Hébreux, fuyant l'oppression égyptienne, opérè-
rent, sous la conduite de Moïse, leur miraculeux pas-
sage.
A l'occident du lac, s'ouvre un long sillon qui court de
l'est à l'ouest, sous le nom arabe d'Ouadée-Toumilat.
Cette terre est aujourd'hui inculte ; de nombreuses ruines
y rappellent l'existence d'anciennes cités. C'est la célèbre
vallée de Gessen, l'ancienne terre des pâturages des
Hébreux, maintenant livrée à l'abandon. Le Nil, qui
coule plus loin à l'ouest, lui envoie pourtant encore
ses eaux dans les grands débordements. Elles trouvent
au lac Timsah un déversoir naturel, pénétrant ainsi
dans l'isthme, où, par leur séjour, elles entretiennent
quelque végétation. -
Au nord de l'isthme, le lac Menzaleh n'est séparé de
la Méditerranée que par un étroit cordon ou bourrelet
de sable, que les vagues franchissent dans les gros temps.
Si on le rattache au lac Ballah, qui communique avec
lui et semble un de ses prolongements vers le sud, il
n'est éloigné du lac Timsah que de 40 kilomètres au
maximum. Il s'étend à l'ouest jusqu'à la branche de
Damiette, et communique avec la mer par l'ouverture ou
boghaz de Gemileh, dont la profondeur est de 1 mètre
20 centimètres aux basses eaux, et la largeur de 385 mè-
tres; A l'est, le lac Menzaleh touche à la plaine de Pé-
luse, terre basse, chargée de limon et couverte par le
Nil pendant l'inondation et par la mer dans les grandes
tempêtes. On y rencontre de nombreux coquillages. Au
milieu de cette plaine, gisent, à 3,000 mètres de la mer,
les ruines de l'ancienne Péluse (Faramah).
Les différents nivellements exécutés avec le plus.grand
soin ne permettent plus l'incertitude sur les élévations
des terrains qui séparent les trois bassins.
Ces terrains dans leur généralité ont une surélévation
qui varie de 1 mètre 50 centimètres à 2 mètres 50 cen-
timètres au-dessus du niveau des mers.
Deux points seulement font exception : ce sont les
seuils du Sérapéum et à1 El-Guisr.
Le Sérapéum est situé entre 'les Lacs Amers et le lac
Timsah. Il doit son nom aux ruines d'un monument
qu'on dit avoir été consacré à Sérapis. Ce monument
s'élève sur un plateau dont la plus grande hauteur est
de 14 à 15 mètres. Mais en contournant légèrement le
plateau à l'est, vers sa déclivité, le maximum de la hau-
teur n'est plus que de 9 à 10 mètres.
Le seuil d'El-Guisr est placé à peu près à égale dis-
tance du lac Timsah et du lac Ballah. Sa plus grande
hauteur est de 15 à 20 mètres. Au sud-ouest, il descend
vers l'Ouadée-Toumilat ; mais à sa déclivité orientale,
sur la ligne du canal maritime, il n'a déjà plus qu'une
élévation moyenne de 10 mètres.
Le plateau d'El-Guisr peut être considéré comme le
point culminant de l'isthme. Si, conformément à l'opi-
nion universelle des géologues que viennent de sanc-
tionner des observations récentes, les deux mers avant
les temps historiques couvraient toute la, superficie
de l'isthme, c'est à El-Guisr que se sont opérés les
mouvements de terrain qui ont amené leur première
séparation. Les études de MM. Linant-Bey et Mougel-
Bey nous paraissent avoir jeté sur cette hypothèse le
jour le plus lumineux. Nous avons vu qu'aulac Timsah,
vers la pente méridionale d'El-Guisr, on. rencontre en
abondance une espèce de coquillages qui vivent encore
dans la mer Rouge et ne se rencontrent point dans la
Méditerranée. La plaine qui de Péluse s'étend vers la
pente nord du plateau est couverte de débris de coquil-
lages dont les similaires abondent dans la dernière de
ces deux mers. Les auteurs de l'Avant-projet du perce-
ment de l'isthme pensent que les lames de fond des deux
mers, se rencontrant sur cette limite, l'ont successivement
exhaussée d'un cordon par les sables et les galets dont
elles étaient chargées. Peu à peu, par la lente opéra-
tion dés siècles, ce banc s'est étendu. Les sables poussés
nourrir de son limon dans les grandes inondations ; et
la plupart des dunes elles-mêmes, dont ces plaines sont
parsemées, ne sont point dépouillées de cette végétation
naturelle.
Trois bassins considérables forment une grande partie
du sol de l'isthme : le bassin des Lacs Amers, le bassin
du lac Timsah , le bassin du lac Menzaleh.
Le bassin des Lacs Amers, le premier que l'on ren-
contre en venant de Snez, est à 30 kilomètres de cette
ville. Sa déclivité est d'abord peu sensible; mais il finit
par s'abaisser jusqu'à 12 mètres au-dessous des basses
eaux de la mer. Ce bassin, d'une superficie de 330 mil-
lions de mètres carrés est entièrement desséché. Les
couches de sel marin cristallisé, que les sondages ont fait
reconnaître, les coquillages qui couvrent le sol et dont
les similaires vivent dans la mer Rouge, ne laissent point
de doute qu'en des temps plus ou moins reculés la mer
ne couvrît sa surface.
En approchant du lac Timsah, on rencontre des dunes
mobiles, changeant plutôt de forme que de place; et
comme les sables qui les composent sont généralement
humides à une très-petite profondeur, nul doute que
l'on ne puisse les fixer artificiellement, comme on l'a
fait en France pour les landes de Bordeaux.
Le lac Timsah est situé à peu près à une égale dis-
tance des deux mers. Il forme comme le centre de
l'isthme. Son bassin présente un développement magni-
fique. Il peut fournir à peu de frais, à la marine du
monde entier, le port intérieur le plus vaste et le plus
sûr, avec tous les établissements que cette gigantesque
destination comporte. Il est aussi de plusieurs mètres
au-dessous du niveau des basses eaux des deux mers.
Tous ses alentours sont pourvus d'une abondante et vive
végétation de plantes et d'arbustes. Ses eaux sont salées
et d'un goût très-saumâtre. Cependant le limon du Nil
y a laissé de nombreux dépôts; c'est ce qui explique,
malgré l'extrême salure des eaux, les bouquets de ro-
seaux qui y végètent.
Dans les parties asséchées du bassin, on trouve des
coquillages pareils à ceux de la mer Rouge, et entre autres
des spondylesf qu'on ne rencontre point dans la Médi-
terranée. Ces observations constatées par la-Commission
internationale donnent une grande autorité à l'opinion
qui fixe à ce bassin les limites anciennes et extrêmes de
la mer Rouge. On prétend même que c'est au lac Timsah
que les Hébreux, fuyant l'oppression égyptienne, opérè-
rent, sous la conduite de Moïse, leur miraculeux pas-
sage.
A l'occident du lac, s'ouvre un long sillon qui court de
l'est à l'ouest, sous le nom arabe d'Ouadée-Toumilat.
Cette terre est aujourd'hui inculte ; de nombreuses ruines
y rappellent l'existence d'anciennes cités. C'est la célèbre
vallée de Gessen, l'ancienne terre des pâturages des
Hébreux, maintenant livrée à l'abandon. Le Nil, qui
coule plus loin à l'ouest, lui envoie pourtant encore
ses eaux dans les grands débordements. Elles trouvent
au lac Timsah un déversoir naturel, pénétrant ainsi
dans l'isthme, où, par leur séjour, elles entretiennent
quelque végétation. -
Au nord de l'isthme, le lac Menzaleh n'est séparé de
la Méditerranée que par un étroit cordon ou bourrelet
de sable, que les vagues franchissent dans les gros temps.
Si on le rattache au lac Ballah, qui communique avec
lui et semble un de ses prolongements vers le sud, il
n'est éloigné du lac Timsah que de 40 kilomètres au
maximum. Il s'étend à l'ouest jusqu'à la branche de
Damiette, et communique avec la mer par l'ouverture ou
boghaz de Gemileh, dont la profondeur est de 1 mètre
20 centimètres aux basses eaux, et la largeur de 385 mè-
tres; A l'est, le lac Menzaleh touche à la plaine de Pé-
luse, terre basse, chargée de limon et couverte par le
Nil pendant l'inondation et par la mer dans les grandes
tempêtes. On y rencontre de nombreux coquillages. Au
milieu de cette plaine, gisent, à 3,000 mètres de la mer,
les ruines de l'ancienne Péluse (Faramah).
Les différents nivellements exécutés avec le plus.grand
soin ne permettent plus l'incertitude sur les élévations
des terrains qui séparent les trois bassins.
Ces terrains dans leur généralité ont une surélévation
qui varie de 1 mètre 50 centimètres à 2 mètres 50 cen-
timètres au-dessus du niveau des mers.
Deux points seulement font exception : ce sont les
seuils du Sérapéum et à1 El-Guisr.
Le Sérapéum est situé entre 'les Lacs Amers et le lac
Timsah. Il doit son nom aux ruines d'un monument
qu'on dit avoir été consacré à Sérapis. Ce monument
s'élève sur un plateau dont la plus grande hauteur est
de 14 à 15 mètres. Mais en contournant légèrement le
plateau à l'est, vers sa déclivité, le maximum de la hau-
teur n'est plus que de 9 à 10 mètres.
Le seuil d'El-Guisr est placé à peu près à égale dis-
tance du lac Timsah et du lac Ballah. Sa plus grande
hauteur est de 15 à 20 mètres. Au sud-ouest, il descend
vers l'Ouadée-Toumilat ; mais à sa déclivité orientale,
sur la ligne du canal maritime, il n'a déjà plus qu'une
élévation moyenne de 10 mètres.
Le plateau d'El-Guisr peut être considéré comme le
point culminant de l'isthme. Si, conformément à l'opi-
nion universelle des géologues que viennent de sanc-
tionner des observations récentes, les deux mers avant
les temps historiques couvraient toute la, superficie
de l'isthme, c'est à El-Guisr que se sont opérés les
mouvements de terrain qui ont amené leur première
séparation. Les études de MM. Linant-Bey et Mougel-
Bey nous paraissent avoir jeté sur cette hypothèse le
jour le plus lumineux. Nous avons vu qu'aulac Timsah,
vers la pente méridionale d'El-Guisr, on. rencontre en
abondance une espèce de coquillages qui vivent encore
dans la mer Rouge et ne se rencontrent point dans la
Méditerranée. La plaine qui de Péluse s'étend vers la
pente nord du plateau est couverte de débris de coquil-
lages dont les similaires abondent dans la dernière de
ces deux mers. Les auteurs de l'Avant-projet du perce-
ment de l'isthme pensent que les lames de fond des deux
mers, se rencontrant sur cette limite, l'ont successivement
exhaussée d'un cordon par les sables et les galets dont
elles étaient chargées. Peu à peu, par la lente opéra-
tion dés siècles, ce banc s'est étendu. Les sables poussés
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