Titre : Nouvelles annales de la construction : publication rapide et économique des documents les plus récents et les plus intéressants relatifs à la construction française et étrangère... / C.-A. Oppermann
Titre : New annals of the construction
Titre : Neue Annalen der Baukunst
Éditeur : V. Dalmont (Paris)
Éditeur : V. DalmontV. Dalmont (Paris)
Éditeur : DunodDunod (Paris)
Éditeur : J. BaudryJ. Baudry (Paris)
Éditeur : C. BérangerC. Béranger (Paris)
Date d'édition : 1855-06-01
Contributeur : Oppermann, Charles Alfred (18..-18.. ; ingénieur des Ponts et chaussées). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32826369p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5529 Nombre total de vues : 5529
Description : 01 juin 1855 01 juin 1855
Description : 1855/06/01 (N6)-1855/06/30. 1855/06/01 (N6)-1855/06/30.
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5577054v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3528
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
IV 6. — Juin 1855,
CHRONIQUE.
1. lie puits artésien du bois de Boulogne.
/
Délibération et rapport favorable d'une Commission composée de MM. DUMAS, président ;
ÉLIE DE BEAUMONT, PONCELET, MART, LORIEDX, JDNCKER, PELODZE, et ALPHAND, rap-
porteur. -—Adoption par la Ville de Paris. '
Il s'agit d'alimenter plus abondamment la rivière du Lois de Boulogne
qui porte préjudice, depuis quelque temps, à toutes les. fontaines mo-
numentales de Parisv les pompes de Chaillot étant insuffisantes.
Plusieurs projets ont été discutés.
M. KIND, ingénieur saxon, s'est présenté à la ville, et vient d'être
accueilli par elle, pour, percer, à raison de 350,000 fr., dans la plaine
de Passy, un puits de 0m.60 de diamètre, qui atteindra les grès verts
aquifères du bassin de Paris, à une profondeur qui pourra être de
500 mètres. Le puits de Grenelle en a 548. Ce puits fournirait, par jour,
au bois.de Boulogne, environ 13,300 mètres cubes, d'eau salubre à 28"
centigrades de température (le puits de Grenelle en fournit seulement
3,600, parce que son diamètre moyen n'est que de 0.18). Cette eau s'é-
lèverait naturellement à une hauteur de 25 mètres au-dessus du sol de
la promenade.
Les procédés très-économiques de M. Kind, déjà expérimentés avec
succès à l'étranger, présentent deux points particuliers, et c'est sur eux
que nous appellerons surtout l'attention.
1° Il s'assure d'abord de l'inclinaison des couches inférieures du sol,
en tranchant, à plusieurs profondeurs, dans le terrain, un trou annulaire
dont il ménage le noyau solide, et en enlevant ensuite ce noyau d'une
pièce pour en inspecter le bas; Connaissant l'inclinaison des couches, il
en conclut le point du terrain où il faut percer, pour arriver le plus tôt
possible à la couche aquifère.
2° La tige dé sonde, de 4 a 500 mètres de longueur, est composée
de pièces en bois ferré, pour éviter le fouettage des tringles en fer, trop
pesantes, trop minces et trop élastiques, qui ne permettent pas aux
instruments d'agir avec toute leur efficacité.
Enfin, pour ce qui est du prix de l'eau par mètre cube, l'eau de Seine
élevée par les pompes de Chaillot coûte environ 5 cent, le mètre cube.
L'eau du puits de Passy projeté, tous calculs faits, et y compris intérêts
et amortissement, ne coûtera, selon M. Kind, que 1 cent.
Les eaux dont il s'agit, outre leurs avantages directs, pourront favo-
riser par leur haute température, les végétations exotiques que l'on
voudrait acclimater au bois de Boulogne. Elles pourront alimenter en
outre plusieurs industries. Bientôt refroidies par l'évaporatioh, et par
leur mélange avec les eaux de la rivière artificielle, elles procureront,
par leur évaporation même, de la fraîcheur à la promenade, et ne se-
ront pas nuisibles aux essais de pisciculture que l'on voudrait égale-
ment tenter dans les bassins du bois.
Enfin, plusieurs membres de la commission très-compétente, consul-
tée à ce sujet, admettent que l'étendue de la couche des grès verts
aquifères du bassin de Paris est assez considérable pour que cinquante
puits artésiens du même genre, percés dans ce bassin, à des distances
moyennes de 3.250 mètres, ne se nuiraient pas et donneraient ensemble
un débit de 200.000 mètres cubes environ, en vingt-quatre heures.
2. lie télégraphe transatlantique.
Depuis le succès du premier câblé électrique sous-marin, posé entre
Calais et Douvres, l'on se préoccupe vivement dans tous les pays bai-
gnés par l'Atlantique septentrional, de la possibilité de relier les deux
mondes par un câble du même genre.
Les difficultés de l'entreprise ne sont pas moins grandes que son im-
portance; En principe, plusieurs savants (et notamment M. BABINET,
de l'Institut), soutiennent qu'il est impossible de faire traverser à un
courant électrique unique, un aussi grand espace que celui de l'Océan,
c'est-à-dire 3,000 kilomètres environ, sans le renforcer en chemin par
plusieurs piles de relai.
Mais les conséquences d'une oeuvre de ce genre seraient si belles, si
grandes et si utiles, que le problème devait être examiné avec le plus
grand soin, et résolu quoi qu'il en coûte. C'est ce qui a été fait; et,
d'après les résultats de cet examen, que nous allons analyser en peu de
mots, la construction du télégraphe a été définitivement entreprise, et
nous sommes convaincus, dès aujourd'hui, que dans trois ou quatre ans
au plus l'appareil fonctionnera.
Les premières études ont été faites en 1853, par le gouvernement des
États-Unis, sous la direction de M. MAURY, habile physicien. D'après lui,
la voie de l'Irlande au banc de Terre-Neuve a été adoptée comme la
plus convenable. La distance la plus courte entre ces deux points n'est,
en effet, que de 2,575 kilomètres.
A la fin de 1853, des sondages multipliés, opérés par le lieutenant
BERRYMAN , démontrèrent que le fond de la mer, entre les deux pays
dont il s'agit, présente une surface assez peu accidentée pour recevoir
et conserver sans dommage les fils télégraphiques.
La profondeur du bassin croit, par une pente régulière, depuis 2,740
mètres sur les côtes de Terre-Neuve, jusqu'à 3,660 mètres sur celles
d'Irlande. Il règne d'ailleurs à cette profondeur un calme éternel et
complet. Les courants eux-mêmes y sont insensibles. Les fils y seront
à l'abri de toute rupture et de toute déviation. La première difficulté
du problème, celle du tracé, se trouve ainsi résolue.
Restaient à apprécier la valeur des objections tirées de la longueur
du câble, des difficultés de son dévidement, de son installation. Or l'ex-
périence de tous les télégraphes électriques déjà existants peut être
invoquée ici à l'appui de notre opinion. Il n'y a, dans ces difficultés, rien
d'insurmontable.
Le câble de Calais à Douvres a 38 kilomètres de longueur. Il est
composé de quatre fils et pèse 182,700 kilogrammes. Le câble de l'An-
gleterre à la Belgique a près de 30 lieues, et fonctionne encore mieux
que le précédent. Le câble de Varna à Sévastopol, sous la mer Noire,
a 600 kilomètres (150 lieues).
11 existe aux États-Unis des ligues télégraphiques terrestres qui fonc-
tionnent à des distances de 1,280 à 1,600 kilomètres (320 à 400 lieues).
La ligne de Boston à Montréal a une longueur de 2,414 kilomètres.
New-York communique régulièrement avec la Nouvelle-Orléans, à une
distance de 3,164 kilom. (790 lieues).
La difficulté de construction du câble lui-même n'est rien, car en y
appliquant les machines invenlées pour le câble de la mer Noire, et en
en faisant fonctionner plusieurs à la fois, on pourra l'obtenir en peu de
temps. En lui donnant les dimensions transversales nécessaires, on arri-
vera à un poids d'environ 121,800,000 kilogrammes. Enfin la difficulté
de transporter la masse du câble et de la dévider sur place, sera résolue
CHRONIQUE.
1. lie puits artésien du bois de Boulogne.
/
Délibération et rapport favorable d'une Commission composée de MM. DUMAS, président ;
ÉLIE DE BEAUMONT, PONCELET, MART, LORIEDX, JDNCKER, PELODZE, et ALPHAND, rap-
porteur. -—Adoption par la Ville de Paris. '
Il s'agit d'alimenter plus abondamment la rivière du Lois de Boulogne
qui porte préjudice, depuis quelque temps, à toutes les. fontaines mo-
numentales de Parisv les pompes de Chaillot étant insuffisantes.
Plusieurs projets ont été discutés.
M. KIND, ingénieur saxon, s'est présenté à la ville, et vient d'être
accueilli par elle, pour, percer, à raison de 350,000 fr., dans la plaine
de Passy, un puits de 0m.60 de diamètre, qui atteindra les grès verts
aquifères du bassin de Paris, à une profondeur qui pourra être de
500 mètres. Le puits de Grenelle en a 548. Ce puits fournirait, par jour,
au bois.de Boulogne, environ 13,300 mètres cubes, d'eau salubre à 28"
centigrades de température (le puits de Grenelle en fournit seulement
3,600, parce que son diamètre moyen n'est que de 0.18). Cette eau s'é-
lèverait naturellement à une hauteur de 25 mètres au-dessus du sol de
la promenade.
Les procédés très-économiques de M. Kind, déjà expérimentés avec
succès à l'étranger, présentent deux points particuliers, et c'est sur eux
que nous appellerons surtout l'attention.
1° Il s'assure d'abord de l'inclinaison des couches inférieures du sol,
en tranchant, à plusieurs profondeurs, dans le terrain, un trou annulaire
dont il ménage le noyau solide, et en enlevant ensuite ce noyau d'une
pièce pour en inspecter le bas; Connaissant l'inclinaison des couches, il
en conclut le point du terrain où il faut percer, pour arriver le plus tôt
possible à la couche aquifère.
2° La tige dé sonde, de 4 a 500 mètres de longueur, est composée
de pièces en bois ferré, pour éviter le fouettage des tringles en fer, trop
pesantes, trop minces et trop élastiques, qui ne permettent pas aux
instruments d'agir avec toute leur efficacité.
Enfin, pour ce qui est du prix de l'eau par mètre cube, l'eau de Seine
élevée par les pompes de Chaillot coûte environ 5 cent, le mètre cube.
L'eau du puits de Passy projeté, tous calculs faits, et y compris intérêts
et amortissement, ne coûtera, selon M. Kind, que 1 cent.
Les eaux dont il s'agit, outre leurs avantages directs, pourront favo-
riser par leur haute température, les végétations exotiques que l'on
voudrait acclimater au bois de Boulogne. Elles pourront alimenter en
outre plusieurs industries. Bientôt refroidies par l'évaporatioh, et par
leur mélange avec les eaux de la rivière artificielle, elles procureront,
par leur évaporation même, de la fraîcheur à la promenade, et ne se-
ront pas nuisibles aux essais de pisciculture que l'on voudrait égale-
ment tenter dans les bassins du bois.
Enfin, plusieurs membres de la commission très-compétente, consul-
tée à ce sujet, admettent que l'étendue de la couche des grès verts
aquifères du bassin de Paris est assez considérable pour que cinquante
puits artésiens du même genre, percés dans ce bassin, à des distances
moyennes de 3.250 mètres, ne se nuiraient pas et donneraient ensemble
un débit de 200.000 mètres cubes environ, en vingt-quatre heures.
2. lie télégraphe transatlantique.
Depuis le succès du premier câblé électrique sous-marin, posé entre
Calais et Douvres, l'on se préoccupe vivement dans tous les pays bai-
gnés par l'Atlantique septentrional, de la possibilité de relier les deux
mondes par un câble du même genre.
Les difficultés de l'entreprise ne sont pas moins grandes que son im-
portance; En principe, plusieurs savants (et notamment M. BABINET,
de l'Institut), soutiennent qu'il est impossible de faire traverser à un
courant électrique unique, un aussi grand espace que celui de l'Océan,
c'est-à-dire 3,000 kilomètres environ, sans le renforcer en chemin par
plusieurs piles de relai.
Mais les conséquences d'une oeuvre de ce genre seraient si belles, si
grandes et si utiles, que le problème devait être examiné avec le plus
grand soin, et résolu quoi qu'il en coûte. C'est ce qui a été fait; et,
d'après les résultats de cet examen, que nous allons analyser en peu de
mots, la construction du télégraphe a été définitivement entreprise, et
nous sommes convaincus, dès aujourd'hui, que dans trois ou quatre ans
au plus l'appareil fonctionnera.
Les premières études ont été faites en 1853, par le gouvernement des
États-Unis, sous la direction de M. MAURY, habile physicien. D'après lui,
la voie de l'Irlande au banc de Terre-Neuve a été adoptée comme la
plus convenable. La distance la plus courte entre ces deux points n'est,
en effet, que de 2,575 kilomètres.
A la fin de 1853, des sondages multipliés, opérés par le lieutenant
BERRYMAN , démontrèrent que le fond de la mer, entre les deux pays
dont il s'agit, présente une surface assez peu accidentée pour recevoir
et conserver sans dommage les fils télégraphiques.
La profondeur du bassin croit, par une pente régulière, depuis 2,740
mètres sur les côtes de Terre-Neuve, jusqu'à 3,660 mètres sur celles
d'Irlande. Il règne d'ailleurs à cette profondeur un calme éternel et
complet. Les courants eux-mêmes y sont insensibles. Les fils y seront
à l'abri de toute rupture et de toute déviation. La première difficulté
du problème, celle du tracé, se trouve ainsi résolue.
Restaient à apprécier la valeur des objections tirées de la longueur
du câble, des difficultés de son dévidement, de son installation. Or l'ex-
périence de tous les télégraphes électriques déjà existants peut être
invoquée ici à l'appui de notre opinion. Il n'y a, dans ces difficultés, rien
d'insurmontable.
Le câble de Calais à Douvres a 38 kilomètres de longueur. Il est
composé de quatre fils et pèse 182,700 kilogrammes. Le câble de l'An-
gleterre à la Belgique a près de 30 lieues, et fonctionne encore mieux
que le précédent. Le câble de Varna à Sévastopol, sous la mer Noire,
a 600 kilomètres (150 lieues).
11 existe aux États-Unis des ligues télégraphiques terrestres qui fonc-
tionnent à des distances de 1,280 à 1,600 kilomètres (320 à 400 lieues).
La ligne de Boston à Montréal a une longueur de 2,414 kilomètres.
New-York communique régulièrement avec la Nouvelle-Orléans, à une
distance de 3,164 kilom. (790 lieues).
La difficulté de construction du câble lui-même n'est rien, car en y
appliquant les machines invenlées pour le câble de la mer Noire, et en
en faisant fonctionner plusieurs à la fois, on pourra l'obtenir en peu de
temps. En lui donnant les dimensions transversales nécessaires, on arri-
vera à un poids d'environ 121,800,000 kilogrammes. Enfin la difficulté
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