Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1857 10 novembre 1857
Description : 1857/11/10 (A2,N34). 1857/11/10 (A2,N34).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530633p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. , 4.79
Dents d'éléphants, plumes d'autruche, écaille, nacre,
indigo, curcuma, dattes, girofle, café, poivre, épices, riz,
racines, drogueries, sel, cire, encens, tabac, tombach,
salpêtre, natron, henné, safran, vieux cuivre, cornes, os.
Alexandrie, 4 octobre 1857.
Voici une circulaire adressée par le ministre de l'in-
térieur à MM. les Consuls généraux :
Le Caire, 10 octobre 1857.
Monsieur le Consul général,
J'ai l'honneur de vous prévenir que, par décision du Vice-
roi mon maître, un bureau des affaires européennes a été
institue dans mon département, lequel est spécialement chargé
de l'expédition des affaires que MM. les Consuls généraux
auront. à traiter avec le gouvernement de Son Altesse.
Je vous prie donc, monsieur le Consul général, de vouloir
bien m'adresser dorénavant les communications que vous
faisiez jusqu'à présent au ministère des affaires étrangères.
Je saisis avec empressement cette occasion, monsieur le
Consul général, pour vous offrir les'assurances de ma haute
considération.
Le Ministre de l'intérieur, Président du Conseil des Mi-
nistres , i
Signé, HASSAN-PACHA.
(Autre correspondance).
Alexandrie, 18 octobre.
Je vous annonce une très-bonne nouvelle pour les habi-
tants d'Alexandrie : c'est que le gouvernement vient d'accor-
der à une compagnie européenne l'établissement d'une distri-
bution d'eau dans toute la ville. Partout ce large emploi des
eaux est extrêmement avantageux pour la salubrité et pour
tous les besoins ordinaires de la vie; mais sous un climat tel
que le nôtre, cet avantage est mille fois plus précieux que
vous ne pouvez vous l'imaginer.
Pendant très-longtemps, la ville d'Alexandrie n'avait eu que
de l'eau assez mauvaise. Le curage du Mahmoudieh au mois de
mai de l'année dernière avait beaucoup amélioré les choses ;
et depuis un an nous nous trouvions déjà infiniment mieux que
par le passé; mais il était toujours difficile de se procurer le
liquide en très-grande quantité, et nous aurons bientôt dans
chaque maison les facilités que vous ne connaissez même pas
encore dans Paris.
Le concessionnaire est M. Cordier, qui s'est occupé toute
sa -vie, ainsi que son père, de travaux de ce genre. Il les con-
naît parfaitement bien, et nous sommes assurés que l'aména-
gement des eaux sera entre ses mains tout ce qu'il doit être.
Pour favoriser cette entreprise, le gouvernement égyptien s'est
engagé à prendre, pour l'usage des établissements publics,
2,000 mètres cubes d'eau par jour; et sans connaître précisé-
ment les conditions de la concession, nous savons qu'elle per-
met de former rapidement une compagnie avec les espé-
rances les plus légitimes de succès. Nous nous réjouissons en
pensant que nous verrons bientôt couler jusque sur le som-
met de nos terrasses des eaux filtrées et limpides en quantité
suffisante pour tous nos besoins. C'est encore là une de ces
améliorations qui prouvent combien chez nous la civilisation
fait de progrès. Bien des capitales même en Europe manquent
de ce service public; et nous espérons pour notre part être
dans peu dotés de ce bienfait, que nous devrons à la sollici-
tude vigilante de Son Altesse le Vice-roi. M, Cordier est com-
plètement digne de la confiance qu'on vient de lui montrer.
La Gazette de Trieste du 13 octobre a publié la cor-
respondance suivante deMassaouah, le 2 septembre.
Nous la lui empruntons :
« Il y a quelques jours que la première caravane est arrivée
de l'intérieur, apportant surtout de l'ivoire et des esclaves (120).
Ce sont , à ce qu'il paraît, les principaux articles des voleurs
et chasseurs abyssiniens, deux classes d' hommes plus nom-
breuses que celles des cultivateurs et des artisans dans cette
Suisse africaine. On atlend dans trois ou quatre jours une ca-
ravane plus forte avec un plus grand nombre d'esclaves en-
core; et ainsi de suite, tous les quinze jours une caravane,
jusqu'à la fin de la saison des pluies. Les principales mar-
chandises d'exportation de cet endroit sont le café, l'ivoire,
les peaux, la nacre, la cire, le beurre, les feuilles de séné,
et des esclaves. Les produits de l'Arabie du Sud et du Centre
passent tous en Égypte par Djeddah, surtout parce qu'aucun
marchand ne peut prendre sur lui le risque d'un plein char-
gement pour Cosséir ou Suez, tandis qu'il y a tous les jours
et presque à toute heure des occasions pour Djeddah.
» Je m' étonne qu'on n'en finisse pas encore avec la traite
des esclaves, qui se fait dans la mer Rouge en dépit de tous
les traités; au Zanzibar, elle fleurit aussi bien qu'autrefois,
et ici, à Tadjourra et à Souakin les esclaves sont l'article
principal d'exportation. La douane turque perçoit ses sept
dollars et demi pour chaque esclave, et c'est cet article seul
qui donne à Massaouah encore quelque valeur aux yeux des
Turcs. On dit que ce port exporte annuellement 6,000 de ces
malheureux.
» M. de Heuglin, consul d'Autriche à Kartoum, et M. Te-
gethoff, de la marine impériale et royale, ont quitté ce port
il y a huit jours dans une parfaite santé. Ils vont visiter
Berberah , Mekte, Ras Djar d'Apon, Socotra et le Ras Fartali,
pour de là se diriger vers le Nord par Makallah, Shechr et
Aden. Ces messieurs ont des sommes considérables à leur dis-
position, et rendront sans doute de grands services au com-
merce et à la navigation de l'Autriche. Comme je l'ai appris de
ces messieurs eux-mêmes, ils attendent le dragoman M. de
Krehmer à Gechenn, résidence de l'émir des Arabes Makars,
sur la côte d' Hadramaout.
» Vers la mi-août, deux Américains sont venus à Mocco,
pour chercher la position exacte d'une île de guano, située à
peu près à 30 milles à l'ouest de Mocco, et que les naviga-
teurs de l'Hadramaout ont exploitée, il y a déjà 80 ans. Il pa-
rait que les habitants de Makallah se servent depuis cette
époque du guano comme engrais pour le tabac. A Makallah,
le guano a le même prix qu'à New-York ou Londres. Le guano
des îles Curia-Muria paraît donner peu de profits aux spécu-
lateurs anglais, ce que le voisinage du continent aurait pu
faire prévoir. Le plus riche groupe d'îles de guano que j'aie
jamais vu est le groupe des îles de l'Amirauté, et, à ce que
je sache, elles ne sont pas encore exploitées. »
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le Railway Times du 21 octobre blâme sévèrement la po-
litique de lord Palmerston à l'égard de la Turquie, et surtout
la prise de possession de l'île Périm. L'auteur de Farticle
pense que le seul but de cet acte illégitime ne peut être que
de s'assurer les moyens de surveiller le futur canal, et de
pouvoir arrêter au besoin ou même détruire tout navire qui
dans un temps inopportun s'aviserait de profiler de la nou-
Dents d'éléphants, plumes d'autruche, écaille, nacre,
indigo, curcuma, dattes, girofle, café, poivre, épices, riz,
racines, drogueries, sel, cire, encens, tabac, tombach,
salpêtre, natron, henné, safran, vieux cuivre, cornes, os.
Alexandrie, 4 octobre 1857.
Voici une circulaire adressée par le ministre de l'in-
térieur à MM. les Consuls généraux :
Le Caire, 10 octobre 1857.
Monsieur le Consul général,
J'ai l'honneur de vous prévenir que, par décision du Vice-
roi mon maître, un bureau des affaires européennes a été
institue dans mon département, lequel est spécialement chargé
de l'expédition des affaires que MM. les Consuls généraux
auront. à traiter avec le gouvernement de Son Altesse.
Je vous prie donc, monsieur le Consul général, de vouloir
bien m'adresser dorénavant les communications que vous
faisiez jusqu'à présent au ministère des affaires étrangères.
Je saisis avec empressement cette occasion, monsieur le
Consul général, pour vous offrir les'assurances de ma haute
considération.
Le Ministre de l'intérieur, Président du Conseil des Mi-
nistres , i
Signé, HASSAN-PACHA.
(Autre correspondance).
Alexandrie, 18 octobre.
Je vous annonce une très-bonne nouvelle pour les habi-
tants d'Alexandrie : c'est que le gouvernement vient d'accor-
der à une compagnie européenne l'établissement d'une distri-
bution d'eau dans toute la ville. Partout ce large emploi des
eaux est extrêmement avantageux pour la salubrité et pour
tous les besoins ordinaires de la vie; mais sous un climat tel
que le nôtre, cet avantage est mille fois plus précieux que
vous ne pouvez vous l'imaginer.
Pendant très-longtemps, la ville d'Alexandrie n'avait eu que
de l'eau assez mauvaise. Le curage du Mahmoudieh au mois de
mai de l'année dernière avait beaucoup amélioré les choses ;
et depuis un an nous nous trouvions déjà infiniment mieux que
par le passé; mais il était toujours difficile de se procurer le
liquide en très-grande quantité, et nous aurons bientôt dans
chaque maison les facilités que vous ne connaissez même pas
encore dans Paris.
Le concessionnaire est M. Cordier, qui s'est occupé toute
sa -vie, ainsi que son père, de travaux de ce genre. Il les con-
naît parfaitement bien, et nous sommes assurés que l'aména-
gement des eaux sera entre ses mains tout ce qu'il doit être.
Pour favoriser cette entreprise, le gouvernement égyptien s'est
engagé à prendre, pour l'usage des établissements publics,
2,000 mètres cubes d'eau par jour; et sans connaître précisé-
ment les conditions de la concession, nous savons qu'elle per-
met de former rapidement une compagnie avec les espé-
rances les plus légitimes de succès. Nous nous réjouissons en
pensant que nous verrons bientôt couler jusque sur le som-
met de nos terrasses des eaux filtrées et limpides en quantité
suffisante pour tous nos besoins. C'est encore là une de ces
améliorations qui prouvent combien chez nous la civilisation
fait de progrès. Bien des capitales même en Europe manquent
de ce service public; et nous espérons pour notre part être
dans peu dotés de ce bienfait, que nous devrons à la sollici-
tude vigilante de Son Altesse le Vice-roi. M, Cordier est com-
plètement digne de la confiance qu'on vient de lui montrer.
La Gazette de Trieste du 13 octobre a publié la cor-
respondance suivante deMassaouah, le 2 septembre.
Nous la lui empruntons :
« Il y a quelques jours que la première caravane est arrivée
de l'intérieur, apportant surtout de l'ivoire et des esclaves (120).
Ce sont , à ce qu'il paraît, les principaux articles des voleurs
et chasseurs abyssiniens, deux classes d' hommes plus nom-
breuses que celles des cultivateurs et des artisans dans cette
Suisse africaine. On atlend dans trois ou quatre jours une ca-
ravane plus forte avec un plus grand nombre d'esclaves en-
core; et ainsi de suite, tous les quinze jours une caravane,
jusqu'à la fin de la saison des pluies. Les principales mar-
chandises d'exportation de cet endroit sont le café, l'ivoire,
les peaux, la nacre, la cire, le beurre, les feuilles de séné,
et des esclaves. Les produits de l'Arabie du Sud et du Centre
passent tous en Égypte par Djeddah, surtout parce qu'aucun
marchand ne peut prendre sur lui le risque d'un plein char-
gement pour Cosséir ou Suez, tandis qu'il y a tous les jours
et presque à toute heure des occasions pour Djeddah.
» Je m' étonne qu'on n'en finisse pas encore avec la traite
des esclaves, qui se fait dans la mer Rouge en dépit de tous
les traités; au Zanzibar, elle fleurit aussi bien qu'autrefois,
et ici, à Tadjourra et à Souakin les esclaves sont l'article
principal d'exportation. La douane turque perçoit ses sept
dollars et demi pour chaque esclave, et c'est cet article seul
qui donne à Massaouah encore quelque valeur aux yeux des
Turcs. On dit que ce port exporte annuellement 6,000 de ces
malheureux.
» M. de Heuglin, consul d'Autriche à Kartoum, et M. Te-
gethoff, de la marine impériale et royale, ont quitté ce port
il y a huit jours dans une parfaite santé. Ils vont visiter
Berberah , Mekte, Ras Djar d'Apon, Socotra et le Ras Fartali,
pour de là se diriger vers le Nord par Makallah, Shechr et
Aden. Ces messieurs ont des sommes considérables à leur dis-
position, et rendront sans doute de grands services au com-
merce et à la navigation de l'Autriche. Comme je l'ai appris de
ces messieurs eux-mêmes, ils attendent le dragoman M. de
Krehmer à Gechenn, résidence de l'émir des Arabes Makars,
sur la côte d' Hadramaout.
» Vers la mi-août, deux Américains sont venus à Mocco,
pour chercher la position exacte d'une île de guano, située à
peu près à 30 milles à l'ouest de Mocco, et que les naviga-
teurs de l'Hadramaout ont exploitée, il y a déjà 80 ans. Il pa-
rait que les habitants de Makallah se servent depuis cette
époque du guano comme engrais pour le tabac. A Makallah,
le guano a le même prix qu'à New-York ou Londres. Le guano
des îles Curia-Muria paraît donner peu de profits aux spécu-
lateurs anglais, ce que le voisinage du continent aurait pu
faire prévoir. Le plus riche groupe d'îles de guano que j'aie
jamais vu est le groupe des îles de l'Amirauté, et, à ce que
je sache, elles ne sont pas encore exploitées. »
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REVUE DE LA PRESSE.
Le Railway Times du 21 octobre blâme sévèrement la po-
litique de lord Palmerston à l'égard de la Turquie, et surtout
la prise de possession de l'île Périm. L'auteur de Farticle
pense que le seul but de cet acte illégitime ne peut être que
de s'assurer les moyens de surveiller le futur canal, et de
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