Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1864 15 janvier 1864
Description : 1864/01/15 (A9,N182). 1864/01/15 (A9,N182).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033138
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 39
» Me SÉNARD : J'insiste pour que le tribunal main-
tienne aux deux affaires l'ordre dans lequel elles se
présentent. Je ne connais pas de procès ordinaires et
de procès extraordinaires : dans ceux qui vous sont
soumis je ne vois qu'une différence: dans l'un, c'est un
journaliste qui est assigné ; dans l'autre, c'est un en-
voyé du vice-roi d'Egypte; tous deux doivent être ju-
gés d'après les mêmes règles et suivant le même droit.
Ce n'est pas une faveur que je sollicite du tribunal :
nous n'avons pas créé un certain ordre plus utile aux
intérêts que nous sommes chargés de défendre ; nous
avons suivi l'ordre des faits.
» La Compagnie de l'isthme de Suez est attaquée de
la façon la plus violente dans la Semaine financière, sous
les signatures Forcade et Martin, à la date du 7 no-
vembre; une nouvelle attaque est dirigée contre la
Compagnie à la date du 14. MM. Forcade et Martin im-
priment à l'appui de leurs articles une consultation
délibérée en 1860 par les trois avocats qui ont signé la
consultation de 1863. M. de Lesseps veut répondre aux
attaques dont il est l'objet; on soulève un prétexte
pour ne pas insérer sa réponse. Le 3 décembre, il as-
signe MM. Forcade et Martin devant le tribunal de
police correctionnelle pour les contraindre à donner
place à sa lettre dans les colonnes de leur journal ; le
5 décembre, il les assigne devant le tribunal civil, et
conclut à une condamnation en 50,000 francs de dom
mages-intérêts. Le procès civil est appelé, il est renvoyé
à l'audience d'aujourd'hui.
- Depuis, la Semaine financière et d'autres journaux
impriment une consultation signée de Mes Odilon Bar-
rot, Dufaure et Jules Favre, nos trois éminents con-
frères. Cette consultation repose sur certains faits, et
j'espère démontrer, même à ceux qui l'ont signée, que
leur religion a été surprise de la façon la plus auda-
cieuse.
» M. de Lesseps déclare que les documents produits
ont été falsifiés. M. Nubar écrit une lettre dans laquelle
il revendique toute la responsabilité de cette produc-
tion. M. de Lesseps n'avait qu'une réponse à faire :
appeler M. Nubar devant le tribunal. Il l'assigna à la
date du 25 décembre. Quant au grand fracas qu'aurait
fait la Compagnie, suivant nos adversaires, voici à quoi
il se réduit : on avait imprimé une consultation de na-
ture à ébranler la Compagnie de l'isthme de Suez;
M. de Lesseps soutient que des documents rapportés
dans cette consultation sont falsifiés; il assigne Nubar-
Pacha, et il publie son assignation dans les journaux
qui ont publié la consultation. S'il y a quelque chose
d'extraordinaire dans cette affaire, c'est qu'alors qu'une
consultation a été délibérée dans le cabinet, le plai-
deur la prenne et la fasse imprimer dans les journaux,
surtout lorsque cette consultation ébranle les bases
d'une Compagnie qui ne compte pas moins de vingt-
cinq mille souscripteurs, quand elle affirme que cette
Compagnie n'a rien de légal, quand, en un mot, elle
remet tout en question.
» L'intérêt de la Compagnie est que la première at-
taque soit jugée la première, et que la seconde le soit
ensuite ; l'intérêt est immense, je le déclare ; mais, à
côté de cet intérêt, la Compagnie invoque son droit et
demande qu'il soit respecté.
» Me ODILON BARROT : Me Sénard vient de réitérer une
affirmation qui donne une gravité nouvelle aux atta-
ques dirigées contre une œuvre dont je réclame la
responsabilité. J'ai délibéré la consultation, et je l'ai
signée sur les documents qui m'ont été remis. Sur une
erreur de copiste, on a bâti une accusation de faux ;
de cette accusation vous avez fait retentir tous les
journaux, vous lui avez donné une forme quasi-judi-
ciaire, et, après vous être si hâtés de l'édifier, vous
demandez un atermoiement. Après nous avoir chargés
d'un de ces actes infamants qui m'obligeraient à dé-
poser la robe que je porte depuis plus de cinquante
ans, avec moins d'éclat que vous, sans doute, mais
avec quelque honneur, j'ai le droit de le dire, vous
voulez rattacher cette cause à un procès auquel mes
confrères et moi nous sommes étrangers : vous ne
le pouvez pas.
» Me SÉNARD : Je n'ai pas besoin de dire que si l'in-
térêt de l'homme qu'il assiste ne le préoccupait pres-
que jusqu'à l'aveugler, Me Barrot comprendrait, en me
voyant à cette barre, que la Compagnie ne le confond
avec son client ni dans sa pensée, ni dans les écrits
émanés d'elle. C'est moi qui déposerais ma robe si j'é-
tais exposé à dire un seul mot qui pût jeter une om-
bre sur trois hommes que je ne vénère pas seulement
comme nous le faisons tous, mais que j'aime, et je ne
trahirais pas les respects et les affections de ma vie
dans une lutte qui pourrait entacher les plus purs de
ceux que nous avons l'honneur de compter dans nos
rangs. Dans toute consultation, il y a l'œuvre de l'a-
vocat et les pièces à consulter qui lui ont été remises.
Ce sont ces pièces que nous attaquons.
» J'ai dit que nous avions un grand intérêt à faire
juger les deux affaires dans l'ordre du rôle : les deux
attaques sont également préjudiciables à la Compa-
gnie. La discussion du procès intenté à la Semaine fi-
nancière est indispensable à l'intelligence du débat où
Nubar-Pacha est partie.
* Me JULES FAVRE : L'affaire contre la Semaine finan-
cière ne peut pas être jugée, car il y a une demande
reconventionnelle de M. Forcade qui se lie au procès
correctionnel dans lequel il a interjeté appel.
» Me SÉNARD : La demande reconventionnelle atten-
dra.
» M. LE PRÉSIDENT : Si l'honorabilité des avocats si-
gnataires de la consultation était en jeu, le tribunal
ferait passer le procès auquel cette consultation a
donné lieu avant l'autre ; mais, après la déclaration de
» Me SÉNARD : J'insiste pour que le tribunal main-
tienne aux deux affaires l'ordre dans lequel elles se
présentent. Je ne connais pas de procès ordinaires et
de procès extraordinaires : dans ceux qui vous sont
soumis je ne vois qu'une différence: dans l'un, c'est un
journaliste qui est assigné ; dans l'autre, c'est un en-
voyé du vice-roi d'Egypte; tous deux doivent être ju-
gés d'après les mêmes règles et suivant le même droit.
Ce n'est pas une faveur que je sollicite du tribunal :
nous n'avons pas créé un certain ordre plus utile aux
intérêts que nous sommes chargés de défendre ; nous
avons suivi l'ordre des faits.
» La Compagnie de l'isthme de Suez est attaquée de
la façon la plus violente dans la Semaine financière, sous
les signatures Forcade et Martin, à la date du 7 no-
vembre; une nouvelle attaque est dirigée contre la
Compagnie à la date du 14. MM. Forcade et Martin im-
priment à l'appui de leurs articles une consultation
délibérée en 1860 par les trois avocats qui ont signé la
consultation de 1863. M. de Lesseps veut répondre aux
attaques dont il est l'objet; on soulève un prétexte
pour ne pas insérer sa réponse. Le 3 décembre, il as-
signe MM. Forcade et Martin devant le tribunal de
police correctionnelle pour les contraindre à donner
place à sa lettre dans les colonnes de leur journal ; le
5 décembre, il les assigne devant le tribunal civil, et
conclut à une condamnation en 50,000 francs de dom
mages-intérêts. Le procès civil est appelé, il est renvoyé
à l'audience d'aujourd'hui.
- Depuis, la Semaine financière et d'autres journaux
impriment une consultation signée de Mes Odilon Bar-
rot, Dufaure et Jules Favre, nos trois éminents con-
frères. Cette consultation repose sur certains faits, et
j'espère démontrer, même à ceux qui l'ont signée, que
leur religion a été surprise de la façon la plus auda-
cieuse.
» M. de Lesseps déclare que les documents produits
ont été falsifiés. M. Nubar écrit une lettre dans laquelle
il revendique toute la responsabilité de cette produc-
tion. M. de Lesseps n'avait qu'une réponse à faire :
appeler M. Nubar devant le tribunal. Il l'assigna à la
date du 25 décembre. Quant au grand fracas qu'aurait
fait la Compagnie, suivant nos adversaires, voici à quoi
il se réduit : on avait imprimé une consultation de na-
ture à ébranler la Compagnie de l'isthme de Suez;
M. de Lesseps soutient que des documents rapportés
dans cette consultation sont falsifiés; il assigne Nubar-
Pacha, et il publie son assignation dans les journaux
qui ont publié la consultation. S'il y a quelque chose
d'extraordinaire dans cette affaire, c'est qu'alors qu'une
consultation a été délibérée dans le cabinet, le plai-
deur la prenne et la fasse imprimer dans les journaux,
surtout lorsque cette consultation ébranle les bases
d'une Compagnie qui ne compte pas moins de vingt-
cinq mille souscripteurs, quand elle affirme que cette
Compagnie n'a rien de légal, quand, en un mot, elle
remet tout en question.
» L'intérêt de la Compagnie est que la première at-
taque soit jugée la première, et que la seconde le soit
ensuite ; l'intérêt est immense, je le déclare ; mais, à
côté de cet intérêt, la Compagnie invoque son droit et
demande qu'il soit respecté.
» Me ODILON BARROT : Me Sénard vient de réitérer une
affirmation qui donne une gravité nouvelle aux atta-
ques dirigées contre une œuvre dont je réclame la
responsabilité. J'ai délibéré la consultation, et je l'ai
signée sur les documents qui m'ont été remis. Sur une
erreur de copiste, on a bâti une accusation de faux ;
de cette accusation vous avez fait retentir tous les
journaux, vous lui avez donné une forme quasi-judi-
ciaire, et, après vous être si hâtés de l'édifier, vous
demandez un atermoiement. Après nous avoir chargés
d'un de ces actes infamants qui m'obligeraient à dé-
poser la robe que je porte depuis plus de cinquante
ans, avec moins d'éclat que vous, sans doute, mais
avec quelque honneur, j'ai le droit de le dire, vous
voulez rattacher cette cause à un procès auquel mes
confrères et moi nous sommes étrangers : vous ne
le pouvez pas.
» Me SÉNARD : Je n'ai pas besoin de dire que si l'in-
térêt de l'homme qu'il assiste ne le préoccupait pres-
que jusqu'à l'aveugler, Me Barrot comprendrait, en me
voyant à cette barre, que la Compagnie ne le confond
avec son client ni dans sa pensée, ni dans les écrits
émanés d'elle. C'est moi qui déposerais ma robe si j'é-
tais exposé à dire un seul mot qui pût jeter une om-
bre sur trois hommes que je ne vénère pas seulement
comme nous le faisons tous, mais que j'aime, et je ne
trahirais pas les respects et les affections de ma vie
dans une lutte qui pourrait entacher les plus purs de
ceux que nous avons l'honneur de compter dans nos
rangs. Dans toute consultation, il y a l'œuvre de l'a-
vocat et les pièces à consulter qui lui ont été remises.
Ce sont ces pièces que nous attaquons.
» J'ai dit que nous avions un grand intérêt à faire
juger les deux affaires dans l'ordre du rôle : les deux
attaques sont également préjudiciables à la Compa-
gnie. La discussion du procès intenté à la Semaine fi-
nancière est indispensable à l'intelligence du débat où
Nubar-Pacha est partie.
* Me JULES FAVRE : L'affaire contre la Semaine finan-
cière ne peut pas être jugée, car il y a une demande
reconventionnelle de M. Forcade qui se lie au procès
correctionnel dans lequel il a interjeté appel.
» Me SÉNARD : La demande reconventionnelle atten-
dra.
» M. LE PRÉSIDENT : Si l'honorabilité des avocats si-
gnataires de la consultation était en jeu, le tribunal
ferait passer le procès auquel cette consultation a
donné lieu avant l'autre ; mais, après la déclaration de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.92%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.92%.
- Collections numériques similaires Bibliothèques d'Orient Bibliothèques d'Orient /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BbLevt0"Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 7/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62033138/f7.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62033138/f7.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62033138/f7.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62033138
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62033138
Facebook
Twitter