Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1862 01 mai 1862
Description : 1862/05/01 (A7,N141)-1862/05/04. 1862/05/01 (A7,N141)-1862/05/04.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203295s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
150 L'ISTHME DE SUEZ,
M. le président. — Parfaitement. Le vice-roi m'a
chargé de déclarer qu'il ne voulait pas que sa par-
ticipation fût une charge pour la Société, qu'il vou-
lait rester sur le pied de l'égalité la plus parfaite
avec tous les actionnaires. Je vous demande donc si
vous approuvez cette convention, non pour la faire
vous-mêmes, mais pour nous autoriser à la faire ?
(Oui ! oui !)
Je mets donc aux voix la deuxième résolution,
l'approbation du projet de convention financière avec
le gouvernement égyptien.
(L'assemblée approuve la convention à l'unani-
mité. )
M. le président. — Je passe à la troisième résolu-
tion, à la nomination d'une commission pour la véri-
fication des comptes au 30 mars 1862, et j'ai l'hon-
neur de vous proposer MM. Roy-Bry, Bellot et
Lemayre.
(L'assemblée approuve à l'unanimité la nomina-
tion de MM. Roy-Bry, Bellot et Lemayre.)
M. le président. — L'ordre du jour étant épuisé, la
séance est levée.)
Un membre. — Je demande que des remercîments
soient votés à notre honorable président, M. Ferdinand
de Lesseps. (Oui ! oui! Applaudissements.)
M. le président. — Je suis très-touché de ce
témoignage de l'assemblée. (Nouveaux applaudisse-
ments.)
L'estrade est envahie par les actionnaires qui vien-
nent féliciter M. de Lesseps.
L'ILE DE CANDIE.
Nous trouvons dans le Journal de Constantinople
un travail du commandant Spratt, de la marine bri-
tannique, publié par l'amirauté anglaise, contenant
quelques détails sur l'île de Candie, qui ne nous
paraissent pas devoir uniquement intéresser les
marins pour lesquels on les a spécialement re-
cueillis :
« Cette île, la plus importante de toutes les îles du
Levant par sa position de fertilité et sa population,
porte trois noms : Crètp, Kirit et Candie, qui lui ont
été respectivement donnés par les Grecs, les Turcs et les
Européens. Plus longue que Chypre, elle a cependant
la même surface que cette île ; et si on la compare
aux deux plus grandes îles de la Méditerranée, la Si-
cile et la Sardaigne, on trouve que ces dernières ont
la même longueur que Candie, mais plus du double de
sa largeur moyenne et de sa surface. Candie a. 143
milles de longueur ; sa plus grande largeur est de 33
milles et sa plus petite de 1 milles environ.
» Quelques auteurs grecs à Athènes ont évalué ré-
cemment la population de Candie à plus de 300,000 ha-
bitants, portant ainsi le nombre de chrétiens aux qua-
tre cinquièmes du nombre des Turcs, au lieu des deux
tiers. Cette dernière évaluation est inexacte, car elle
s'appuie sur des chiffres erronés : ainsi, on a beaucoup
trop exagéré le nombre des familles qui habitent cha-
que village; en évaluant à 50 le nombre de ces famil-
les, et en les estimant à 35 ou 40, on est certainement
encore au delà de la vérité ; on a également exagéré
le nombre des villages en le portant à 1,047, nombre
donné par l'ouvrage publié à Athènes, tandis que réel-
lement il n'y en a que 800 environ dans chacun des-
quels vivent cinq familles. En résumé, la population
de Candie doit être évaluée à 200,000 habitants, sur les-
quels 70,000 ou un tiers sont Turcs.
» La population des champs est presque toute chré-
tienne; cependant, dans quelques provinces, il y a un
grand mélange de mahométans, surtout dans les par-
ties les plus fertiles des plaines et dans les vallées si-
tuées dans le voisinage des villes principales. La plus
grande partie de ces Turcs sont nés dans l'île, de pa-
rents dont les ancêtres ont renié la foi chrétienne pour
embrasser le mahométisme ; mais ils ont conservé leur
langage. Aussi la langue grecque est-elle généralement
employée partout dans les relations ordinaires entre
habitants aussi bien que dans toutes les communica-
tions officielles. Cet usage a établi des relations de
famille beaucoup plus grandes entre les Turcs et les
chrétiens qu'il n'est d'usage dans le Levant, et il en
est résulté des mariages fréquents entre les deux na-
tions, malgré la différence de leurs croyances et les
préjugés religieux. Leur manière de se vêtir est telle-
ment semblable, qu'il est fort difficile à un étranger,
même aux Grecs des îles voisines, de distinguer un
Turc d'un chrétien de l'un ou de l'autre sexe. Le Can-
diote est très-hospitalier, et il accueille bien les étran-
gers ; mais ses habitations sont en général basses, pau-
vres et peu engageantes ; sa nourriture est également
sobre et frugale; il supporte néanmoins la fatigue
d'une manière extraordinaire.
» Par sa position entre le climat chaud et le ciel
aride de l'Afrique et l'atmosphère plus humide et douce
de la partie sud-est de l'Europe, Candie jouit d'un cli-
mat tempéré; ainsi dans l'été le thermomètre donne
une, moyenue de 26 degrés 6 dixièmes centigrades, dans
les plaines, entre les mois de mai et de novembre, et
les hivers sont si tempérés par la mer qui entoure l'île
et par la proximité de l'Afrique, que le thermomètre
descend rarement au-dessous de 1 degrés 2 dixièmes
centigrades dans les villes du littoral.
n De hautes montagnes abritent en outre sur leurs
flancs des plaines et des vallées dans lesquelles on
trouve une température beaucoup plus douce que celle
des plaines ouvertes et des basses terres qui bordent
la côte. Là, on pourrait cultiver les fruits du centre et
du midi de l'Europe, comme dans les basses terres on
pourrait acclimater quelques-uns des arbres et un grand
nombre des plantes de l'Afrique du nord ; ainsi l'oran-
ger, la vigLo et l'olivier viennent mieux dans linté-
M. le président. — Parfaitement. Le vice-roi m'a
chargé de déclarer qu'il ne voulait pas que sa par-
ticipation fût une charge pour la Société, qu'il vou-
lait rester sur le pied de l'égalité la plus parfaite
avec tous les actionnaires. Je vous demande donc si
vous approuvez cette convention, non pour la faire
vous-mêmes, mais pour nous autoriser à la faire ?
(Oui ! oui !)
Je mets donc aux voix la deuxième résolution,
l'approbation du projet de convention financière avec
le gouvernement égyptien.
(L'assemblée approuve la convention à l'unani-
mité. )
M. le président. — Je passe à la troisième résolu-
tion, à la nomination d'une commission pour la véri-
fication des comptes au 30 mars 1862, et j'ai l'hon-
neur de vous proposer MM. Roy-Bry, Bellot et
Lemayre.
(L'assemblée approuve à l'unanimité la nomina-
tion de MM. Roy-Bry, Bellot et Lemayre.)
M. le président. — L'ordre du jour étant épuisé, la
séance est levée.)
Un membre. — Je demande que des remercîments
soient votés à notre honorable président, M. Ferdinand
de Lesseps. (Oui ! oui! Applaudissements.)
M. le président. — Je suis très-touché de ce
témoignage de l'assemblée. (Nouveaux applaudisse-
ments.)
L'estrade est envahie par les actionnaires qui vien-
nent féliciter M. de Lesseps.
L'ILE DE CANDIE.
Nous trouvons dans le Journal de Constantinople
un travail du commandant Spratt, de la marine bri-
tannique, publié par l'amirauté anglaise, contenant
quelques détails sur l'île de Candie, qui ne nous
paraissent pas devoir uniquement intéresser les
marins pour lesquels on les a spécialement re-
cueillis :
« Cette île, la plus importante de toutes les îles du
Levant par sa position de fertilité et sa population,
porte trois noms : Crètp, Kirit et Candie, qui lui ont
été respectivement donnés par les Grecs, les Turcs et les
Européens. Plus longue que Chypre, elle a cependant
la même surface que cette île ; et si on la compare
aux deux plus grandes îles de la Méditerranée, la Si-
cile et la Sardaigne, on trouve que ces dernières ont
la même longueur que Candie, mais plus du double de
sa largeur moyenne et de sa surface. Candie a. 143
milles de longueur ; sa plus grande largeur est de 33
milles et sa plus petite de 1 milles environ.
» Quelques auteurs grecs à Athènes ont évalué ré-
cemment la population de Candie à plus de 300,000 ha-
bitants, portant ainsi le nombre de chrétiens aux qua-
tre cinquièmes du nombre des Turcs, au lieu des deux
tiers. Cette dernière évaluation est inexacte, car elle
s'appuie sur des chiffres erronés : ainsi, on a beaucoup
trop exagéré le nombre des familles qui habitent cha-
que village; en évaluant à 50 le nombre de ces famil-
les, et en les estimant à 35 ou 40, on est certainement
encore au delà de la vérité ; on a également exagéré
le nombre des villages en le portant à 1,047, nombre
donné par l'ouvrage publié à Athènes, tandis que réel-
lement il n'y en a que 800 environ dans chacun des-
quels vivent cinq familles. En résumé, la population
de Candie doit être évaluée à 200,000 habitants, sur les-
quels 70,000 ou un tiers sont Turcs.
» La population des champs est presque toute chré-
tienne; cependant, dans quelques provinces, il y a un
grand mélange de mahométans, surtout dans les par-
ties les plus fertiles des plaines et dans les vallées si-
tuées dans le voisinage des villes principales. La plus
grande partie de ces Turcs sont nés dans l'île, de pa-
rents dont les ancêtres ont renié la foi chrétienne pour
embrasser le mahométisme ; mais ils ont conservé leur
langage. Aussi la langue grecque est-elle généralement
employée partout dans les relations ordinaires entre
habitants aussi bien que dans toutes les communica-
tions officielles. Cet usage a établi des relations de
famille beaucoup plus grandes entre les Turcs et les
chrétiens qu'il n'est d'usage dans le Levant, et il en
est résulté des mariages fréquents entre les deux na-
tions, malgré la différence de leurs croyances et les
préjugés religieux. Leur manière de se vêtir est telle-
ment semblable, qu'il est fort difficile à un étranger,
même aux Grecs des îles voisines, de distinguer un
Turc d'un chrétien de l'un ou de l'autre sexe. Le Can-
diote est très-hospitalier, et il accueille bien les étran-
gers ; mais ses habitations sont en général basses, pau-
vres et peu engageantes ; sa nourriture est également
sobre et frugale; il supporte néanmoins la fatigue
d'une manière extraordinaire.
» Par sa position entre le climat chaud et le ciel
aride de l'Afrique et l'atmosphère plus humide et douce
de la partie sud-est de l'Europe, Candie jouit d'un cli-
mat tempéré; ainsi dans l'été le thermomètre donne
une, moyenue de 26 degrés 6 dixièmes centigrades, dans
les plaines, entre les mois de mai et de novembre, et
les hivers sont si tempérés par la mer qui entoure l'île
et par la proximité de l'Afrique, que le thermomètre
descend rarement au-dessous de 1 degrés 2 dixièmes
centigrades dans les villes du littoral.
n De hautes montagnes abritent en outre sur leurs
flancs des plaines et des vallées dans lesquelles on
trouve une température beaucoup plus douce que celle
des plaines ouvertes et des basses terres qui bordent
la côte. Là, on pourrait cultiver les fruits du centre et
du midi de l'Europe, comme dans les basses terres on
pourrait acclimater quelques-uns des arbres et un grand
nombre des plantes de l'Afrique du nord ; ainsi l'oran-
ger, la vigLo et l'olivier viennent mieux dans linté-
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