Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1863 15 août 1863
Description : 1863/08/15 (A8,N172). 1863/08/15 (A8,N172).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203251m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. -357
NÉCROLOGIE.
Notre courrier de la Réunion nous apporte la nou-
velle de la mort de M. Charles Desbassyns, prési-
dent du conseil général et de la chambre d'agri-
culture de Saint-Denis.
Doué d'un caractère et d'une énergie très-remar-
quables, M. Desbassyns a, pendant bien des années,
encouragé toutes les entreprises qui pouvaient dé-
velopper le commerce de cette île. Il suivait avec un
intérêt profond les travaux du percement de l'isthme
de Suez, et prévoyait tous les avantages que la Réu-
nion retirera de cette grande entreprise.
« M. Desbassyns, dit le journal le Temps, était un
homme d'une incontestable valeur, et, sur un théâ-
tre plus vaste, il est probable qu'il aurait joué un
plus grand.rôle. » Sa mort est pour la Réunion une
perte des plus sensibles.
M. Desbassyns, qui était octogénaire, avait depuis
une ou deux années cessé de présider les conseils
de l'île, sur lesquels il exerçait la plus haute et la
plus juste influence.
J. MONGIN.
POST-SCBIPTOBT.
Nouvelles manifestations de l'Institut scientifique
des provinces.
A l'instant où nous allions mettre notre journal
sous presse, nous recevons la correspondance sui-
vante, etnous arrêtons notre tirage pour communiquer
à nos lecteurs les détails pleins d'intérêt qu'elle con-
tient.
Chambéry, le 12 août 1863.
« Monsieur, le congrès scientifique de France, qui sié -
geait cette année à Chambéry, ayant appris que M. Fer-
dinand de Lesseps, qui se rend en Égypte par la voie
de Trieste, était retenu quelques instants à la gare de
Chambéry par un de ces incidents de chemins de fer
tout à fait imprévus, s'empressa d'envoyer vers lui une
députation composée de M. C. E. David, ancien pléni-
potentiaire, et de M. l'abbé Le Petit, doyen de Tilly-
sur-Suelles, pour le prier de lui accorder quelques mo-
ments et d'honorer de sa présence l'assemblée générale
de ce jour.
D M. de Lesseps, étant attendu sur toute la route du
mont Cenis à des heures fixes, fut obligé, pour se ren-
dre à la gracieuse invitation du Congrès , d'expédier
immédiatement plusieurs dépêches télégraphiques, de
faire descendre précipitamment sa famille du wagon
où elle était déjà installée. C'était assurément faire
preuve d'un bien bon vouloir; mais aussi comme on
lui en sut gré, et avec quel sympathique empressement
je dirai quel enthousiasme, il a été reçu dans la grande
salle du congrès, où se trouvaient réunis, non-seule-
ment tous ses membres , mais encore plusieurs des
principaux habitants de Chambéry et, à leur tête,
M. le marquis Coste de Beauregard, ainsi que mon-
seigneur le cardinal-archevêque de la Savoie.
» L'entrée de l'illustre et courageux fondateur d'une
des plus grandes, des plus utiles entreprises de ce siè-
cle, fut un véritable triomphe , une des plus éclatantes
ovations que puisse obtenir un homme d'esprit, de cœur
et d'action, qui a voué sa vie à l'accomplissement d'une
œuvre difficile, longtemps combattue, mais féconde en
résultats dont profitera l'humanité tout entière. Trois
salves d'applaudissements accueillirent tout d'abord
l'hôte si désiré du congrès scientifique de Chambéry,
qui fut immédiatement appelé à siéger au bureau en-
tre l'archevêque-cardinal et le président de la savante
assemblée, qui était heureuse de le posséder dans son
sein. - Alors le vice-président, M. Chable (de l'Yonne),
lui adressa, au nom de tous ses collègues, un discours
de bienvenue dont voici le texte :
« Nous sommes honorés aujourd'hui de la présence
de M. le comte Ferdinand de Lesseps. Ce nom dit tout,
Messieurs. Celui qui le porte a accompli l'œuvre la
plus difficile, la plus grande et la plus féconde de
notre siècle. L'histoire dira ce qu'il a fallu à l'hôte
illustre que nous sommes fiers de posséder en ce
moment, de glorieuse audace, de sublime énergie
de. patience courageuse et de persévérance inébranla-
ble pour triompher, dans cette grande entreprise, de
l'ignorance, de l'inertie, [de la défiance, du soupçon
et de l'envie. Nous, ses contemporains, nous avons
déjà inscrit son nom au premier rang des conquérants
pacifiques de la science et de la civilisation.
# Le congrès scientifique est fier des sympathies
qu'il n'a cessé d'exprimer pour le triomphe de la grande
pensée à laquelle M. de Lesseps avait voué sa vie
'Pendant chacune des sessions qu'il a tenues depuis que
cette magnifique idée a été rendue publique, il n'a
cessé, sur l'initiative de notre savant collègue, M. le
professeur Baruffi, de consigner dans des délibéra-
tions successives les vœux ardents pour le succès de
cette œuvre si grande et si généreuse.
» Aujourd'hui l'inertie est vaincue , l'ignorance a
confessé son erreur, la défiance a rendu les armes, le
soupçon et l'envie ont mordu la poussière, et ce matin
encore, sur la proposition de M. David, l'un des collè-
gues les plus éminents de M. de Lesseps dans la car-
rière diplomatique, le congrès prenait une délibération
formelle pour offrir à ce bienfaiteur de la civilisation
un témoignage nouveau de sa reconnaissance et de son
admiration.
» M. de Lesseps, appelé au - delà des Alpes par des
devoirs pressants, traversait rapidement cette ville,
lorsqu'il a appris que le congrès y était assemblé. Il a -
pensé sans doute que, comme l'étendard de Jeanne
d'Arc, le congrès ayant été à la guerre, il était juste
qu'il fût à l'honneur, et il a consenti à honorer de sa
NÉCROLOGIE.
Notre courrier de la Réunion nous apporte la nou-
velle de la mort de M. Charles Desbassyns, prési-
dent du conseil général et de la chambre d'agri-
culture de Saint-Denis.
Doué d'un caractère et d'une énergie très-remar-
quables, M. Desbassyns a, pendant bien des années,
encouragé toutes les entreprises qui pouvaient dé-
velopper le commerce de cette île. Il suivait avec un
intérêt profond les travaux du percement de l'isthme
de Suez, et prévoyait tous les avantages que la Réu-
nion retirera de cette grande entreprise.
« M. Desbassyns, dit le journal le Temps, était un
homme d'une incontestable valeur, et, sur un théâ-
tre plus vaste, il est probable qu'il aurait joué un
plus grand.rôle. » Sa mort est pour la Réunion une
perte des plus sensibles.
M. Desbassyns, qui était octogénaire, avait depuis
une ou deux années cessé de présider les conseils
de l'île, sur lesquels il exerçait la plus haute et la
plus juste influence.
J. MONGIN.
POST-SCBIPTOBT.
Nouvelles manifestations de l'Institut scientifique
des provinces.
A l'instant où nous allions mettre notre journal
sous presse, nous recevons la correspondance sui-
vante, etnous arrêtons notre tirage pour communiquer
à nos lecteurs les détails pleins d'intérêt qu'elle con-
tient.
Chambéry, le 12 août 1863.
« Monsieur, le congrès scientifique de France, qui sié -
geait cette année à Chambéry, ayant appris que M. Fer-
dinand de Lesseps, qui se rend en Égypte par la voie
de Trieste, était retenu quelques instants à la gare de
Chambéry par un de ces incidents de chemins de fer
tout à fait imprévus, s'empressa d'envoyer vers lui une
députation composée de M. C. E. David, ancien pléni-
potentiaire, et de M. l'abbé Le Petit, doyen de Tilly-
sur-Suelles, pour le prier de lui accorder quelques mo-
ments et d'honorer de sa présence l'assemblée générale
de ce jour.
D M. de Lesseps, étant attendu sur toute la route du
mont Cenis à des heures fixes, fut obligé, pour se ren-
dre à la gracieuse invitation du Congrès , d'expédier
immédiatement plusieurs dépêches télégraphiques, de
faire descendre précipitamment sa famille du wagon
où elle était déjà installée. C'était assurément faire
preuve d'un bien bon vouloir; mais aussi comme on
lui en sut gré, et avec quel sympathique empressement
je dirai quel enthousiasme, il a été reçu dans la grande
salle du congrès, où se trouvaient réunis, non-seule-
ment tous ses membres , mais encore plusieurs des
principaux habitants de Chambéry et, à leur tête,
M. le marquis Coste de Beauregard, ainsi que mon-
seigneur le cardinal-archevêque de la Savoie.
» L'entrée de l'illustre et courageux fondateur d'une
des plus grandes, des plus utiles entreprises de ce siè-
cle, fut un véritable triomphe , une des plus éclatantes
ovations que puisse obtenir un homme d'esprit, de cœur
et d'action, qui a voué sa vie à l'accomplissement d'une
œuvre difficile, longtemps combattue, mais féconde en
résultats dont profitera l'humanité tout entière. Trois
salves d'applaudissements accueillirent tout d'abord
l'hôte si désiré du congrès scientifique de Chambéry,
qui fut immédiatement appelé à siéger au bureau en-
tre l'archevêque-cardinal et le président de la savante
assemblée, qui était heureuse de le posséder dans son
sein. - Alors le vice-président, M. Chable (de l'Yonne),
lui adressa, au nom de tous ses collègues, un discours
de bienvenue dont voici le texte :
« Nous sommes honorés aujourd'hui de la présence
de M. le comte Ferdinand de Lesseps. Ce nom dit tout,
Messieurs. Celui qui le porte a accompli l'œuvre la
plus difficile, la plus grande et la plus féconde de
notre siècle. L'histoire dira ce qu'il a fallu à l'hôte
illustre que nous sommes fiers de posséder en ce
moment, de glorieuse audace, de sublime énergie
de. patience courageuse et de persévérance inébranla-
ble pour triompher, dans cette grande entreprise, de
l'ignorance, de l'inertie, [de la défiance, du soupçon
et de l'envie. Nous, ses contemporains, nous avons
déjà inscrit son nom au premier rang des conquérants
pacifiques de la science et de la civilisation.
# Le congrès scientifique est fier des sympathies
qu'il n'a cessé d'exprimer pour le triomphe de la grande
pensée à laquelle M. de Lesseps avait voué sa vie
'Pendant chacune des sessions qu'il a tenues depuis que
cette magnifique idée a été rendue publique, il n'a
cessé, sur l'initiative de notre savant collègue, M. le
professeur Baruffi, de consigner dans des délibéra-
tions successives les vœux ardents pour le succès de
cette œuvre si grande et si généreuse.
» Aujourd'hui l'inertie est vaincue , l'ignorance a
confessé son erreur, la défiance a rendu les armes, le
soupçon et l'envie ont mordu la poussière, et ce matin
encore, sur la proposition de M. David, l'un des collè-
gues les plus éminents de M. de Lesseps dans la car-
rière diplomatique, le congrès prenait une délibération
formelle pour offrir à ce bienfaiteur de la civilisation
un témoignage nouveau de sa reconnaissance et de son
admiration.
» M. de Lesseps, appelé au - delà des Alpes par des
devoirs pressants, traversait rapidement cette ville,
lorsqu'il a appris que le congrès y était assemblé. Il a -
pensé sans doute que, comme l'étendard de Jeanne
d'Arc, le congrès ayant été à la guerre, il était juste
qu'il fût à l'honneur, et il a consenti à honorer de sa
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